Hongrie/UE : L'Elysée salue une forme de recomposition du Parlement

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Hongrie: la france salue l'initiative du parlement europeen[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - La présidence française salue la décision du Parlement européen contre la Hongrie et y voit "une forme" de recomposition politique souhaitée par Emmanuel Macron à l'occasion des élections européennes de mai, a déclaré une source à l'Elysée.

Les parlementaires européens ont pour la première fois demandé mercredi au Conseil européen d'ouvrir une procédure de sanction contre le pays dirigé par Viktor Orban, en raison des menaces qu'il fait peser sur les valeurs fondamentales de l'UE.

La résolution transmise aux Etats recense les violations de la démocratie et des droits de l'Homme constatées depuis l'arrivée au pouvoir du Fidesz, le parti de Viktor Orban, s'agissant de l'indépendance de la justice, de la liberté des médias, de la liberté académique ou du sort fait aux migrants et à ceux qui leur portent assistance.

Elle a été adoptée par 448 voix contre 197 et 48 abstentions.

"C'est un bon signal", a dit la source, soulignant l'engagement d'Emmanuel Macron sur ce sujet et le fait que les parlementaires avaient réussi à surmonter leurs divisions partisanes. "Ça montre qu'il peut y avoir des rassemblements sur les valeurs."

Le président français, qui appelle de ses voeux une recomposition du paysage politique européen semblable à celle qu'il a provoqué en France en 2017, avait pressé les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), auquel appartient le Fidesz, à prendre position contre le Premier ministre hongrois.

Emmanuel Macron estime plus largement que le scrutin européen verra s'affronter un camp "progressiste" et des formations nationalistes, dont les figures sont selon lui Viktor Orban et le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini.

"Les clarifications qu'on évoquait ces dernières semaines ont joué dans ce résultat parce que beaucoup de partis politiques, délégations nationales au sein du PPE notamment, ont dû faire un choix", a estimé la source à l'Elysée.

"On voit bien que le clivage a un sens et qu'il dépasse les partis tels qu'ils existent aujourd'hui. Il y a déjà une forme de recomposition autour de ces valeurs", a-t-elle ajouté, avant de souligner qu'"il ne faut pas extrapoler d'un vote une recomposition politique au sens strict du terme, une réorganisation des partis".

La source a déclaré que "la division la plus nette était au sein de la délégation française du PPE puisque, chez Les Républicains (LR), il y a des gens qui ont voté avec M. Orban, Mme (Nadine) Morano par exemple, et il y a une bonne partie qui s'est tout simplement abstenue, sans doute par courage".

(Jean-Baptiste Vey et Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)