Le gouvernement veut "passer la démultipliée" en matière de vélo

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Le gouvernement veut passer la demultipliee en matiere de velo[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

ANGERS (Reuters) - Edouard Philippe a détaillé vendredi à Angers (Maine-et-Loire) les 25 mesures du "Plan Vélo" du gouvernement, qui s'est donné pour ambition de tripler en six ans la part du vélo dans les déplacements des Français, de 3 à 9% des trajets quotidiens.

"Notre objectif, c'est de mettre en place un plan qui doit permettre de tripler la part du vélo dans nos déplacements quotidiens (...) à l'horizon 2024, année où nous accueillerons les Jeux Olympiques", a déclaré le Premier ministre dans les jardins de la préfecture du Maine-et-Loire.

"Pour passer la démultipliée, il faut enlever les bâtons qui sont aujourd'hui dans les roues."

Un "forfait mobilité durable" facultatif va ainsi permettre aux employeurs de contribuer aux frais de déplacements domicile-travail de leurs employés "jusqu'à 400 euros en franchise sociale et fiscale" par an.

Ce dispositif remplacera l'indemnité kilométrique vélo, qui était "trop complexe à mettre en oeuvre" selon le Premier ministre, et aura "un plafond deux fois plus élevé".

La loi de 2015 introduisait la possibilité pour les employeurs d'indemniser de manière facultative les salariés circulant à vélo à hauteur de 0,25 centime d'euro par kilomètre parcouru.

Le vélo sera aussi introduit dans le barème kilométrique fiscal qui sert à rembourser les frais que les salariés effectuent à titre professionnel avec leur véhicule personnel.

Le Code de la route va par ailleurs être "adapté dans toute la mesure du possible" pour améliorer la sécurité des cyclistes, en généralisant les sas vélos aux feux de circulation et en développant les double-sens cyclables dans les zones à 50 km/h.

Près de 350 millions d'euros seront aussi budgétés sur les sept prochaines années pour supprimer les "ruptures" de continuités cyclables, dans le cadre d'un fonds cofinancé par l'Etat et les collectivités territoriales.

"DU VÉLO SPORT AU VÉLO TRANSPORT"

Le gouvernement va également "favoriser" - voire "parfois imposer" - la construction de parkings à vélo sécurisés, alors que 300.000 foyers sont victimes chaque année d'un vol de vélo.

"Nous allons rendre systématique le marquage des vélos par les vendeurs", a déclaré Edouard Philippe. "Chaque vélo bénéficiera demain d'un identifiant unique, infalsifiable. (...) L'idée, c'est qu'à terme, les vélos non marqués ne trouvent plus de repreneur."

"Quand on enclenche une politique globale (...), on voit les habitudes changer", a réagi pour sa part François de Rugy, le nouveau ministre de l'Ecologie, qui était à Angers aux côtés du chef du gouvernement et de la ministre des Transports Elisabeth Borne.

L'État va ainsi "montrer l'exemple" en proposant à ses agents un forfait vélo de 200 euros, a-t-il rappelé. "200 euros, c'est quasiment le prix d'un vélo (...) C'est-à-dire qu'en un an, un salarié pourra quasiment se faire rembourser l'achat d'un vélo grâce à ce forfait", a insisté François de Rugy.

"En France, il y a une tradition forte du vélo sportif, c'est très bien, mais il faut passer du vélo sport au vélo transport", a conclu le successeur de Nicolas Hulot.

"Jamais un Premier ministre n'a fait un discours sur la pratique du vélo au quotidien (...) Vous voyez là une première traduction de l'écologie concrète et positive que je défends à la tête de ce ministère."

(Sophie Louet, avec Guillaume Frouin à Angers, édité par Julie Carriat)