La Commission européenne ouvre des pistes de réforme de l'OMC

reuters.com  |   |  450  mots
La commission europeenne ouvre des pistes de reforme de l'omc[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a publié mardi des pistes de réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour mieux combattre les distorsions de concurrence, telles que pratiquées en Chine, et pour décourager les Etats-Unis de quitter l'institution.

Au lendemain de l'annonce par Donald Trump de la taxation de 200 milliards de dollars (171 milliards d'euros) d'importations chinoises, l'Union européenne a dévoilé un plan de lutte contre les subventions qui entraînent des distorsions de marchés.

Le président américain a menacé à la fin du mois d'août de se retirer de l'OMC, mettant en danger l'une des institutions fondamentales sur lesquelles repose le commerce mondial actuel, dont Washington a été l'un des fondateurs.

"Le monde a changé, pas l'OMC", déclare la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström dans un communiqué.

"Il est grand temps d'agir pour permettre au système de relever les défis de l'économie mondiale d'aujourd'hui et de fonctionner de nouveau dans l'intérêt de tous. Et l'UE doit assumer un rôle de premier plan à cet égard", a-t-elle ajouté.

Le document de réflexion propose de mettre à jour les règles régissant le commerce international, de renforcer le rôle de surveillant de l'OMC et de trouver le moyen de surmonter le blocage de son mécanisme de règlement des différends.

Washington a accusé l'OMC focaliser ses efforts sur le réglement des litiges, au détriment des négociations, et a décidé de bloquer les nominations à l'organe d'appel qui règle les conflits commerciaux. D'ici la fin du mois de septembre, cet organe, normalement composé de sept membres, n'aura plus que trois juges, le nombre requis pour chacun des appels.

Les attaques de Donald Trump ont déclenché une série de manoeuvres diplomatiques entre les membres de l'OMC pour tenter de trouver une solution. De hauts responsables se sont rencontrés à Genève en juillet et doivent se retrouver cette semaine, avant une réunion ministérielle à Ottawa en octobre.

Les dirigeants européens ont appelé en juin la Commission à présenter des propositions d'amélioration de l'OMC.

Le président français Emmanuel Macron a appelé en mai à l'ouverture d'une négociation entre l'Union européenne, les Etats-Unis, la Chine et le Japon, ouverte ensuite aux autres partenaires en vue d'une réforme de l'institution d'ici la fin de l'année.

L'OMC fonctionne sur la base du consensus entre ses 164 membres, chacun disposant d'un droit de veto, ce qui fait que peu de tentatives de réformes ont abouti jusqu'à présent.

(Philip Blenkinsop, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)