L'efficacité de Parcoursup prouvée, dit le gouvernement

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(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a estimé mardi que la nouvelle plate-forme d'admission Parcoursup avait "rempli sa mission", avec à peine 900 étudiants sans affectation, mais nécessitait des "améliorations techniques".

La nouvelle procédure d'admission, qui a remplacé la plate-forme Admission Post Bac (APB) décriée pour sa phase de tirage au sort, a fermé ses portes le 21 septembre après une phase complémentaire permettant aux étudiants d'émettre des vœux pour des formations pour lesquelles des places restaient disponibles.

"Parcoursup est un outil dont l'efficacité a été prouvée", a déclaré Frédérique Vidal en présentant les enjeux de l'année universitaire 2018-2019 lors d'une conférence de presse au campus universitaire d'Orsay de l'université Paris Sud.

"Il a permis de déverouiller l'accès à l'enseignement supérieur et d'engager cette démocratisation que nous souhaitons" par opposition à la simple "massification" de l'éducation, a-t-elle ajouté. "Mais ça ne veut pas dire que des ajustements techniques ne sont pas nécessaires."

Contrairement aux anciennes plates-formes, Parcoursup permet aux étudiants d'attendre les réponses des formations pour faire un choix et ne les oblige plus à hiérarchiser leurs voeux.

Plus de 730.000 jeunes ont reçu au moins une proposition de formation sur les 2,4 millions qui ont été envoyées, ce qui représente près de 90% des candidats et plus de 92% des lycéens.

La ministre précise que ces pourcentages intègrent tous les candidats, y compris ceux qui ont quitté la plate-forme ou ne sont plus actifs (qu'ils aient choisi de continuer dans d'autres filières ou qu'ils ne souhaitent plus bénéficier d'une formation). Début septembre, le ministère faisait état de 40.000 jeunes "inactifs".

900 CANDIDATS SANS FORMATION

Un peu plus de 900 candidats souhaitant suivre une formation n'avaient pas reçu de proposition à la clôture de la procédure, dont 60 bacheliers généraux. Mais ces personnes sont suivies par les commissions rectorales "pour trouver des solutions", a dit Frédérique Vidal.

Elle estime que la procédure remplit ses objectifs de baisse des inégalités: le nombre de boursiers acceptant des propositions en phase principale du processus a augmenté de 21% cette année par rapport à l'année précédente. Ce chiffre est une conséquence des quotas imposés par la loi sur l'orientation et la réussite des étudiants (ORE) sur le recrutement des boursiers.

Les améliorations prévues concernent surtout la gestion des listes d'attente, nombreuses cette année en raison du temps laissé aux étudiants pour choisir leurs formations.

L'affichage du rang du dernier candidat appelé l'année précédente deviendra donc systématique en 2019, dit la ministre. Les taux de remplissage des formations seront aussi affichés plus rapidement.

Le calendrier sera resserré. La première phase de choix se terminera au plus tard fin juillet, a ajouté la ministre en constatant que 97% des candidats avaient accepté une proposition à cette date. Cela devrait limiter le "sentiment d'incertitude durant l'été".

Enfin, certains étudiants pourront définir par avance la réponse qu'ils apporteront aux propositions, pour leur éviter de faire des suivis sur le site s'ils obtiennent la formation souhaitée.

Ce n'est pas "un retour à la hiérarchisation des voeux", qui dans les faits "limite la liberté de choix des candidats" et entraîne une forme "d'autocensure", dit la ministre.

La nouvelle plate-forme suscite des avis partagés parmi les associations d'étudiants : le syndicat Unef dénonce une volonté de faire "sortir du radar" les inactifs, la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) souligne des avancées en terme "d'égalité des chances".

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)