Wall Street finit sur une note mitigée avant la Fed

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Le dow jones cloture en baisse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

(Reuters) - La Bourse de New York a fini sur une note irrégulière mardi, tiraillée entre la bonne tenue du secteur de l'énergie et des valeurs de consommation d'une part, et de l'autre un recul des semi-conducteurs et des services aux collectivités à la veille de la décision monétaire de la Réserve fédérale.

L'indice Dow Jones a fini en baisse de 69,84 points, soit 0,26%, à 26.492,21 et le S&P-500, plus large, a abandonné 3,81 points ou 0,13% à 2.915,56.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 14,22 points (0,18%) à 8.007,47, soutenu par Amazon (+2,08%).

L'annonce d'une nouvelle hausse, inattendue, de la confiance des ménages en septembre a profité au géant du commerce en ligne. L'indice de la consommation discrétionnaire a gagné 0,59%, la meilleure performance des indices sectoriels S&P juste devant l'énergie.

"La poursuite de l'amélioration de la confiance des ménages suggère que la question des tarifs douaniers n'a aucun impact sur le sentiment du ménages, davantage sensible à la bonne santé du marché du travail", explique Joe LaVorgna, chef économiste de Natixis pour les Amériques, dans une note de recherche.

Le marché a fait preuve d'attentisme à la veille de la décision monétaire de la Réserve fédérale, qui sera suivie d'une conférence de presse. Une hausse de taux d'un quart de point, la troisième de l'année, est déjà inscrite dans les cours mais les investisseurs attendent surtout les commentaires de la banque centrale sur la trajectoire future des taux et l'impact de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

"Peut-être que la rhétorique autour des tarifs douaniers a pu faire craindre un ralentissement des hausses de taux", dit Jeff Zipper, chez U.S. Bank Private Wealth Management à Palm Beach (Floride), en notant que cela peut expliquer le repli des valeurs financières pendant la séance (-0,38%).

Quelque 6,6 milliards d'actions ont changé de mains, en ligne avec la moyenne de 6,7 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Deuxième meilleure performance sectorielle après la consommation non essentielle, le compartiment de l'énergie s'est octroyé 0,57% dans le sillage des prix du pétrole.

Facebook a réduit ses pertes à 0,30% après avoir lâché jusqu'à 2,6% en réaction à la démission des deux cofondateurs d'Instagram, l'application de partage de photos rachetée par le réseau social en 2014.

Les semi-conducteurs ont pâti d'abaissements de recommandation de Raymond James et Keybanc. L'indice sectoriel de la Bourse de Philadelphie a reculé de 1,7%. Intel, dégradé par Raymond James, a lâché 2,13%, la plus forte baisse du Dow Jones.

En tête des hausses de l'indice, McDonalds a gagné 1,90% au lendemain de l'annonce de changements d'organisation et grâce à des commentaires positifs de Cowen and Co, qui voit le groupe accroître ses parts de marché.

Nike a pris 0,62% avant la publication de ses résultats trimestriels à la clôture mais le titre reculait dans les échanges d'après-Bourse.

Plus forte baisse du S&P, le groupe de télécoms CenturyLink a chuté de 8,08% après le départ surprise de son directeur financier Sunit Patel, parti rejoindre T-Mobile pour superviser son intégration avec Sprint.

Le secteur automobile a reculé dans le sillage de son équivalent européen après un avertissement sur résultats de BMW. General Motors a cédé 3,45%, Ford 2,09% et Fiat Chrysler 1,75%.

Les services aux collectivités, sensibles aux taux d'intérêt, ont accusé la plus forte baisse (-1,22%) des 11 grands indices sectoriels S&P, dont huit ont fini en repli.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'indice de confiance du consommateur américain calculé par l'organisation patronale Conference Board est ressorti à 138,4 en septembre, au plus haut depuis septembre 2000, contre 134,7 (133,4 en première estimation) en août. Les économistes attendaient au contraire un repli à 132,0.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principales Bourses européennes avaient terminé auparavant dans le vert, le soutien des ressources de base dans le sillage de la hausse des cours du pétrole leur permettant de résister au net recul du secteur automobile (-2,24%) après l'avertissement sur ses résultats annuels lancé par BMW, qui a perdu 5,39%.

À Paris, le CAC 40 a fini d'extrême justesse en territoire positif (+0,05% à 5.479,10 points) avec des replis marqués pour PSA, Valeo et Renault. Le Footsie britannique a pris 0,66% et le Dax allemand 0,19%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,27%, le FTSEurofirst 300 0,52% et le Stoxx 600 0,46%.

L'indice sectoriel des ressources de base a pris 1,78% et celui de l'énergie 1,76%.

TAUX

Sur le marché des obligations du Trésor américain, le rendement à dix ans a fini en hausse de deux points de base à 3,102% après avoir atteint en séance un plus haut de quatre mois de 3,113% dans l'anticipation de nouveaux resserrements de la Fed après celui attendu mercredi et en réaction aussi à une demande mitigée des investisseurs pour de nouvelles émissions.

L'adjudication de 38 milliards de dollars de notes à cinq ans a rencontré une faible demande, comme cela avait déjà été le cas lundi pour l'adjudication de bons à deux ans. "Il y a de la prudence avant la réunion de la Fed", dit Jonathan Cohn, stratège taux at Credit Suisse in New York.

Les futures sur les taux intègrent à 80% la probabilité d'une nouvelle hausse de taux en décembre, selon le programme FedWatch de CME Group.

CHANGES

Le dollar a cédé 0,05% face à un panier de devises de référence à la veille des décisions de la Fed, une hausse de taux étant largement inscrite dans les cours.

L'euro, lui, est remonté à 1,1746 dollar (+0,16%) en dépit des déclarations de Peter Praet, l'économiste en chef de la BCE, qui a relativisé la portée du discours prononcé lundi par Mario Draghi. Les propos de ce dernier sur l'accélération de l'inflation et la hausse des salaires avaient propulsé la monnaie unique à 1,1815 dollar, au plus haut depuis le 14 juin.

Le peso argentin a fini en repli de 3,04% à 38,50 pour un dollar. En séance, la devise a perdu jusqu'à 7% à l'annonce de la démission du gouverneur de la banque centrale Luis Caputo, nommé il y a tout juste trois mois et remplacé au pied levé par Guido Sandleris, qui s'est fixé pour première priorité de réduire l'inflation.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont poursuivi leur ascension sur le Nymex, avec un nouveau pic de quatre ans pour le Brent à 82,55 dollars, mais ils ont fini sous leurs plus hauts du jour après de nouvelles critiques de Donald Trump contre l'Opep qui selon lui impose des prix "horribles".

Le contrat novembre sur le Brent a clôturé en hausse de 67 cents, soit 0,83%, à 81,87 dollars et s'achemine vers un cinquième trimestre consécutif de progression, une série sans précédent depuis le début 2007 quand six trimestres de hausse l'avaient propulsé à un record de 147,50 dollars le baril.

Après la clôture, les futures se sont orientés à la baisse après l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut tel que calculés par l'association professionnelle API. Les chiffres du département de l'Energie, attendus en baisse pour la sixième semaine de suite, seront publiés mercredi à 14h30 GMT.

À SUIVRE MERCREDI

Les investisseurs prendront connaissance à 14h00 GMT des ventes de logements neufs du mois d'août aux Etats-Unis, prévues en hausse de 0,5%, mais attendent surtout à 18h00 GMT la décision monétaire et les projections macroéconomiques de la Réserve fédérale, qui seront suivies à 18h30 GMT d'une conférence de presse de son président Jerome Powell.

(avec Noel Randewich à New York et Amy Caren Daniel à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)