Les retraités crient à nouveau leur exaspération

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Les retraites crient a nouveau leur exasperation[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Les syndicats de retraités se sont à nouveau mobilisés jeudi pour dénoncer la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) et réclamer une revalorisation des pensions, à l'heure où le gouvernement tente d'apaiser leur grogne.

Il s'agit de la quatrième journée de mobilisation nationale organisée par les neuf syndicats de retraités depuis début 2018.

Ils exigent que le gouvernement annule l'augmentation de 1,7 point de la CSG appliquée depuis le 1er janvier 2018 pour compenser la suppression de certaines cotisations salariales conformément à un engagement de campagne d'Emmanuel Macron.

Cette mesure devait permettre, selon l'exécutif, de redonner du pouvoir d'achat aux actifs en faisant contribuer l'ensemble des revenus (dont les pensions et l'épargne) au financement de la protection sociale. Elle a toutefois du mal à passer auprès des 60% des retraités concernés qui s'estiment "sacrifiés".

Le gouvernement a par ailleurs annoncé que les pensions n'augmenteraient que de 0,3% en 2019 et 2020, une progression nettement moins importante que l'inflation.

"Trop, c'est trop", écrit l'Union nationale interprofessionnelle des retraités et retraitées solidaires (Unirs) dans un communiqué.

Près de 15.000 personnes se sont rassemblées à Paris selon les organisateurs, qui se sont déclarés satisfaits de la participation, alors que la préfecture de police a compté 3.500 personnes. Le 15 mars dernier, jour de forte affluence pour les retraités, les autorités avaient recensé 7.200 manifestants.

Six autres associations de retraités ont cette fois rejoint les cortèges, précisent les syndicats, dont certaines provenant des milieux policiers ou de l'agriculture, preuve que les récentes mesures de la majorité à l'égard des plus modestes n'ont pas suffi à éteindre la grogne.

L'exécutif a prévu d'élargir l'exonération de la hausse de la CSG pour les moins aisés. Quelque 40 députés La République en marche (LaRem) ont proposé début octobre au gouvernement de diminuer le taux d'imposition de la CSG pour certains.

Pressé par deux députés LaRem, le gouvernement a déposé un amendement, qui a été adopté ce jeudi lors de l'examen du projet de loi de finances 2019 à l'Assemblée nationale, permettant l'exonération pour 550.000 retraités du paiement de la taxe d'habitation et de la contribution à l'audiovisuel public.

Ces exonérations avaient été mises en place pour limiter l'impact de la suppression de la demi-part fiscale des veuves décidée par Nicolas Sarkozy en 2008. Le gouvernement prolonge ainsi d'un an le dispositif.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)