Les régions "satisfaites", prêtes à une nouvelle page

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Le président des Régions de France, Hervé Morin, a exprimé vendredi, à l'issue d'un déjeuner de travail à Matignon, sa "satisfaction" face à la nouvelle méthode proposée par l'exécutif qui doit permettre de tourner la page de dix-huit mois de tensions et d'incompréhensions.

"Nous avons pu constater la volonté de dialogue du gouvernement", a dit le président centriste de la région Normandie à la presse après deux heures de discussions entre le Premier ministre Edouard Philippe, des membres du gouvernement et les représentants des régions de France.

"Nous n'avons pas oublié quel a été notre traitement durant 18 mois mais nous voulons écrire une nouvelle page", a-t-il ajouté, tout en jugeant "dommage qu'il ait fallu une telle colère" des élus locaux "pour que le gouvernement change de méthode et décide de rebâtir un nouveau schéma de dialogue et de discussions."

"Nous restons bien entendu extrêmement vigilants (...) Dans l'hypothèse que cela ne serait que communication, la déception serait immense et la rupture serait alors définitivement consommée".

Depuis quelques jours, les relations entre les élus locaux et l'exécutif, qui s'étaient considérablement dégradées lors de la première année du quinquennat sur fond de tensions budgétaires et de points de friction (80km/h, taxe d'habitation, diminution des contrats aidés), semblent connaître un début d'embellie.

La décision d'Emmanuel Macron de dédier un ministère spécifique à la Cohésion des territoires et aux collectivités territoriales, confié à Jacqueline Gourault, a été bien accueillie par des élus qui n'avaient de cesse de réclamer un interlocuteur unique.

PROCHAINE RÉUNION MI JANVIER

La main tendue par le chef de l'Etat, qui a estimé mardi soir lors de son allocution que l'exécutif devait s'appuyer sur les élus locaux, a semble-t-il également permis de renouer le fil du dialogue avec des collectivités qui avaient claqué la porte en juillet de la dernière conférence nationale des territoires (CNT).

"L'action résolue et commune des trois échelons de collectivités - association des maires de France, association des départements de France et régions de France - a été entendue et on ne peut pas dire que l'appel de Marseille ne soit pas arrivé jusqu'à Paris", s'est réjoui Hervé Morin, en référence à l'appel lancé par 1.200 élus locaux pour un "État respectueux des collectivités".

"Dès lors, toute une série de chantiers ont été ouverts, de court, moyen et long terme", a-t-il ajouté, citant entre autres "une clarification des compétences à la marge entre Etat et collectivités", le projet de loi mobilités ou encore la réforme de l'apprentissage et de la formation professionnelle.

"Il a également été acté que désormais les collectivités auraient un cadre stabilisé en matière financière" jusqu'en 2022, a-t-il dit, rappelant que les élus ne demandaient pas "l'aumône". "Le Premier ministre a considéré que cette question était arrêtée".

Faisant état d'une "réunion constructive", Jacqueline Gourault a pour sa part estimé que l'exécutif avait apporté lors de cette rencontre "les premières réponses à leurs inquiétudes".

"Nous partons sur de nouvelles bases, sur un dialogue régulier, constructif, de relation entre l'Etat et les régions", a dit la ministre des Collectivités locales à la presse. "Nous avons décidé de nous voir très régulièrement avec les régions, tous les deux mois, et il y aura une rencontre trois fois par an avec le Premier ministre" - la prochaine devrait se tenir vers la mi-janvier.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)