TOKYO (Reuters) - Mitsubishi Heavy Industries s'apprête à soulager de 220 milliards de yens de créances (1,7 milliard d'euros) sa filiale aéronautique qui peine à livrer son premier avion de ligne, a rapporté mardi la chaîne de télévision japonaise NHK.

Mitsubishi Heavy a précisé dans un communiqué qu'il examinait les moyens de régler la question des passifs excédentaires de sa filiale, tout en ajoutant qu'aucune décision n'était prise.

Selon NHK, la filiale aéronautique de Mitsubishi émettra des actions pour 170 milliards de yens dans le cadre d'une conversion de créances et Mitsubishi Heavy effacera en outre 50 milliards de yens de dette.

Le programme d'avion régional de Mitsubishi, premier avion de ligne japonais depuis les années 1960, a subi un retard de plusieurs années et sa compagnie de lancement, ANA Holdings, doit désormais être livrée en 2020 au lieu de 2013 initialement.

Des analystes s'interrogent toujours sur la viabilité du projet. "Ce soutien va bien sûr améliorer le bilan de Mitsubishi Aircraft. Mais cela ne signifie pas forcément la même chose qu'accélérer la mise au point de l'avion", a commenté Kentaro Maekawa, chez Nomura Securities.

La nouvelle intervient alors que le constructeur aéronautique canadien Bombardier a décidé de poursuivre en justice la filiale de Mitsubishi en affirmant que d'anciens employés de Bombardier lui ont transmis des secrets industriels pour l'aider dans son projet d'avion commercial.

Mitsubishi Aircraft est détenu à 64% par Mitsubishi Heavy Industries. Toyota Motor et Mitsubishi Corp ont chacun 10% du capital, les autres actionnaires étant la Banque publique de développement du Japon, Sumitomo et Mitsui.

(Takashi Umekawa, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)