La mort de Khashoggi décidée aux plus hauts niveaux du gouvernement saoudien, selon Erdogan

reuters.com  |   |  321  mots
La mort de khashoggi decidee aux plus hauts niveaux du gouvernement saoudien, selon erdogan[reuters.com]
(Crédits : Handout)

ANKARA (Reuters) - L'ordre de tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi est venu "des plus hauts niveaux" du gouvernement saoudien, affirme le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans une tribune que publie vendredi le Washington Post.

Le chef de l'Etat turc dit ne pas croire "une seconde" que le roi d'Arabie, Salmane, ait lui-même ordonné de liquider Jamal Khashoggi, et il s'abstient en outre d'accuser directement le prince héritier, Mohamed ben Salmane, qui dirige de fait le royaume saoudien.

Jamal Khashoggi, qui vivait en exil aux Etats-Unis, écrivait régulièrement pour le Washington Post des articles très critiques envers "MbS" (Mohamed ben Salmane). Il a disparu après s'être présenté au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul voici exactement un mois, le 2 octobre.

Un conseiller d'Erdogan a déclaré la semaine dernière que MbS avait "du sang sur les mains" dans l'affaire Khashoggi, ce qui est la déclaration la plus directe de la part d'un membre de l'entourage du président turc impliquant le prince héritier.

"Nul ne devrait plus oser commettre de tels actes sur le sol d'un pays de l'Otan. Si quelqu'un choisit d'ignorer cet avertissement, il s'exposera à de graves conséquences", prévient Erdogan dans sa tribune au Washington Post.

Erdogan accuse d'autre part le consul d'Arabie à Istanbul de mensonges et estime que le procureur en chef saoudien refuse de coopérer.

Pour le reis turc, la mort de Khashoggi est bien plus que l'initiative d'"un groupe de responsables de la sécurité".

"En tant que membres responsables de la communauté internationale, nous nous devons de révéler l'identité des éminences grises à l'origine de la mort de Khashoggi et de découvrir ceux en qui les autorités saoudiennes - qui cherchent toujours à couvrir le meurtre - ont placé leur confiance", lit-on dans la tribune du président turc.

(Ece Toksabay; Eric Faye pour le service français)