Kim Jong-un a inspecté un site de test d'une "arme stratégique"

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Kim jong-un a inspecte un site de test d'une arme strategique[reuters.com]
(Crédits : Kcna)

SEOUL (Reuters) - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a inspecté un site d'essais d'une "arme stratégique de pointe développée récemment", a rapporté vendredi la télévision publique nord-coréenne, faisant mention pour la première fois depuis plusieurs mois d'un développement du programme balistique de Pyongyang.

L'arme en question a été testée avec succès, a annoncé l'agence de presse officielle KCNA, précisant que cette arme pourrait protéger la Corée du Nord comme un "mur de fer".

Cette annonce intervient après qu'un centre d'études américain a dit avoir identifié au moins 13 bases de missiles non déclarées, sur la vingtaine dont disposerait la Corée du Nord, soulignant la difficulté de Washington dans ses efforts pour convaincre Pyongyang de renoncer à son arsenal nucléaire et de missiles de longue portée.

Les Etats-Unis demeurent confiants quant à la tenue des promesses faites par le président Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un lors de leur sommet du 12 juin dernier à Singapour, a réagi le département d'Etat dans un communiqué.

Kim Jong-un a dit que le développement de cette arme avait été supervisé par son père, Kim Jong-iI, qui de son vivant avait un intérêt particulier pour ce système balistique.

"Le résultat d'aujourd'hui justifie la politique du parti centrée sur la science et les technologies de défense. C'est une autre démonstration de nos capacités de défense en plein essor dans la région et un changement majeur dans le renforcement des capacités de combat de nos forces armées", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par la presse officielle nord-coréenne.

Il s'agit de la première visite de Kim sur un site de test balistique depuis son sommet inédit avec Trump le 12 juin dernier, lors duquel les deux dirigeants ont promis d'oeuvrer à la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

RASSURER L'ARMÉE

Les négociations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ont peu progressé depuis.

D'après un analyste, l'annonce de Pyongyang est davantage destinée à rassurer l'armée nord-coréenne qu'à torpiller les discussions diplomatiques.

"La Corée du Nord cherche à montrer à ses soldats qu'ils deviennent à la pointe de la technologie et maintiennent une certaine capacité militaire, pour essayer de répondre à l'insatisfaction et à l'inquiétude régnant au sein de l'armée", a déclaré Choi Kang, vice-président de l'Institut d'études politiques Asan, basé à Séoul.

Ce test balistique nord-coréen pourrait susciter des tensions avec les Etats-Unis, qui ont dit ne pas vouloir réduire les sanctions en vigueur contre la Corée du Nord tant que Pyongyang ne prendrait pas de mesures concrètes pour mettre fin à ses programmes balistique et nucléaire.

Une rencontre entre le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et le vice-président du comité du parti unique nord-coréen Kim Yong-chol, prévue la semaine dernière à New York, a été reportée par la Corée du Nord parce que celle-ci n'était pas prête, selon la représentante permanente des Etats-Unis à l'Onu, Nikki Haley.

Qualifiant d'"inexactes" les informations selon lesquelles la Corée du Nord disposait d'une vingtaine de bases de missiles non déclaré, Donald Trump a dit mardi sur Twitter qu'il serait "le premier à vous prévenir si les choses tournent mal".

Le vice-président américain Mike Pence a déclaré jeudi qu'un deuxième sommet entre Trump et Kim devrait avoir lieu en 2019. Il a ajouté que Trump ne laisserait pas Pyongyang rompre comme dans le passé sa promesse d'abandonner ses programmes balistiques.

(Joyce Lee et Josh Smith, avec Matt Spetalnick et David Brunnstrom à Washington; Jean-Philippe Lefief et Jean Terzian pour le service français)