Alstom-Siemens : Vestager promet une analyse nuancée des deux "champions"

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(Crédits : Francois Lenoir)

PARIS (Reuters) - La Commission européenne mène une analyse en profondeur, prenant en compte notamment la compétition chinoise, pour statuer sur le rapprochement dans le rail entre Alstom et Siemens, qui sont d'ores et déjà des "champions européens", a déclaré lundi la commissaire européenne à la Concurrence.

"Il ne faut pas confondre le fait d'être grand et le fait d'être un champion européen, ce n'est pas nécessairement la même chose", a déclaré Margrethe Vestager lors d'une conférence de presse, après une rencontre avec le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire dans la matinée.

"Nous avons affaire à deux champions européens, deux entreprises qui sont très importantes sur les marchés européens et mondiaux", a-t-elle ajouté, tout en refusant de commenter la décision prochaine du collège.

La Commission européenne doit rendre sa décision d'ici le 18 février, et possiblement dès le 6 février, avait-on appris vendredi de source proche du dossier.

Interrogée sur de possibles concessions additionnelles de la part des deux groupes (cessions), elle a déclaré : "Nous sommes très avancés dans le processus, à ce stade notre téléphone est ouvert, notre messagerie aussi, (mais) quand on est aussi tard dans la procédure, il faut être très direct pour remédier aux inquiétudes, si l'on veut le faire", a-t-elle dit, assurant qu'elle ne commentait en rien une décision particulière, mais le processus en général.

La Commission européenne regarde en profondeur l'influence des groupes chinois sur le marché du rail, a-t-elle ajouté, assurant que l'analyse était très "nuancée" et précise concernant aussi bien le marché pour le matériel roulant que pour la signalisation, deux secteurs couverts par Siemens et Alstom.

CONCURRENCE POUR LA SIGNALISATION

Pour ce qui est des trains eux-mêmes, le marché est porté par des appels d'offre, que la Commission européenne tente d'anticiper à un horizon de cinq ans afin d'envisager l'avenir du secteur, a précisé Margrethe Vestager.

En matière de systèmes de signalisation, la commissaire européenne a évoqué la nécessité de progresser dans le déploiement d'un système de signalisation ferroviaire unique dans l'ensemble de l'Union (ERTMS, European rail traffic management system, NDLR).

"Pour que cela arrive dans toute l'Europe, il faut que les gouvernements et les organismes responsables puissent acheter la signalisation à un prix abordable, et là, la concurrence est une bonne chose", a-t-elle dit.

Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a jugé dans la matinée qu'un refus par la Commission européenne du mariage entre les groupes français et allemand dans le ferroviaire serait "une erreur économique et une faute politique".

Le ministre de l'Economie allemand, Peter Altmaier a défendu depuis Munich le projet de fusion, estimant qu'il avait pour objectif d'améliorer la compétitivité. "Les négociations sont dans une phase importante et nous ferons tout pour que le projet ait une chance (de se réaliser)", a-t-il dit.

Le PDG de Siemens, Joe Kaeser, a souligné pour sa part l'importance d'un dialogue de confiance avec la commissaire Margrethe Vestager.

(Julie Carriat et Leigh Thomas, édité par Yves Clarisse)