Simple rappel à l'ordre pour la députée LaRem anti-PMA

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(Crédits : Tobias Schwarz)

PARIS (Reuters) - La députée La République en marche (LaRem) Agnès Thill a écopé d'un simple rappel à l'ordre pour ses propos relatifs à son opposition à l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA), qualifiés de "blessants" et "maladroits".

"La commission des conflits du mouvement a pris la décision d'adresser une mise en garde à l'encontre de l'intéressée", a fait savoir jeudi le parti présidentiel dans un communiqué.

L'élue catholique a choqué une partie de son camp en affirmant notamment que "l'absence de genre dans le mot parent favorise l'éclosion d'écoles coraniques". Dans un entretien à Oise Hebdo, elle a aussi comparé la "souffrance" des "femmes seules" qui veulent recourir à la PMA à celle des "drogués".

Agnès Thill est l'auteure d'un autre commentaire controversé posté sur Twitter, dans lequel elle s'est réjouie du "principe de précaution" adopté par le gouvernement sur la sécurité sanitaire des couches pour enfants.

"C'est parfait ce principe de précaution. Le principe de précaution vaut pour tout, je m'en réjouis. Et si on le faisait aussi valoir pour la PMA tant qu'on n'est pas sûrs que naître sans père est mieux pour l'enfant ?", a-t-elle écrit.

Ce dernier message lui a valu une convocation devant la commission des conflits du parti.

"Il a été notifié à Mme Thill que ces provocations n'étaient en rien conformes à l'attitude que les adhérents de LaREM et les Français dans leur ensemble sont en droit d'attendre de leurs élus", peut-on lire dans le communiqué.

"Elle s'est engagée à veiller avec la plus grande prudence à la forme de ses propos ainsi qu'à son usage des réseaux sociaux à l'avenir", précise LaRem, qui promet des sanctions plus lourdes pouvant aller jusqu'à l'exclusion si le cas devait se reproduire.

Le parti rappelle au passage sa volonté d'ouvrir la PMA à toutes les femmes.

Le dossier d'Agnès Thill faisait débat depuis plusieurs semaines au sein du parti majoritaire. Certains de ses collègues ont réclamé une sanction, d'autres, comme Guillaume Chiche, son exclusion, estimant que ses propos "vont à l'encontre des valeurs" défendues par le mouvement présidentiel.

D'autres encore, comme la députée Sonia Krimi ont dit leur "désaccord" avec Agnès Thill tout en prônant "l'expression de toutes les opinions au sein du groupe".

Le groupe majoritaire fort de 307 membres veut éviter que le cas Agnès Thill ne conduise à une hémorragie au sein d'un ensemble qui a perdu une poignée d'élus ces derniers mois.

La majorité absolue à l'Assemblée nationale est de 289 députés.

(Elizabeth Pineau, édité par Simon Carraud)