Brexit : Les Européens débattent d'une nouvelle date butoir

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Brexit: les europeens prets a accorder un court delai a londres[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

par Gabriela Baczynska et Alastair Macdonald

BRUXELLES (Reuters) - A huit jours de la date du Brexit, pour le moment programmé le 29 mars, les chefs d'Etat et de gouvernement européens débattaient jeudi d'une nouvelle date butoir, possiblement le 7 mai ou la fin de l'année, mais pourraient aussi ne pas fixer d'échéance pour le moment, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Un projet de déclaration finale du sommet fixait le report au 22 mai, à condition que l'accord de sortie de l'UE conclu en novembre soit approuvé la semaine prochaine à la Chambre des communes, mais la France s'y serait opposée et une nouvelle mouture retenait la date du 7 mai, que l'accord ait été approuvé ou pas, ce qui témoigne des doutes des "27" quant aux intentions des députés britanniques.

"Cela nous laisserait juste un peu plus de temps pour préparer un Brexit sans accord", a commenté un diplomate.

Selon la dernière version, le Royaume-Uni serait tenu d'informer les autres Etats-membres avant le 11 avril de sa participation ou non aux élections européennes. Si la réponse est positive, ils pourraient envisager de reporter sa sortie de l'UE à une date plus lointaine.

Un nouveau sommet consacré à l'avenir de l'Union aura lieu le 9 mai à Sibiu, en Roumanie, et les Vingt-Sept ne veulent pas qu'il soit éclipsé par le Brexit.

Certains auraient toutefois proposé de ne pas en fixer la date ou de le reporter dès maintenant à la fin de l'année, a-t-on précisé.

Theresa May avait demandé aux Européens de reporter la date du Brexit du 29 mars au 30 juin.

DOUTES SUR UN TROISIÈME VOTE

La Première ministre britannique a assuré à son arrivée à Bruxelles que son gouvernement oeuvrait à construire une majorité pour obtenir enfin la ratification de l'accord de retrait. Mais ses alliés unionistes nord-irlandais du DUP ont signalé qu'ils n'étaient pas encore prêts à voter cet accord, qu'ils avaient rejeté les 15 janvier et 12 mars aux Communes.

Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, concerné au premier chef par le Brexit, a assuré que personne ne voulait d'une sortie sans accord mais jugé la situation à Londres "chaotique".

L'accord de retrait avait été rejeté le 12 mars par 391 voix contre 242, signifiant que Theresa May devait faire changer d'avis 75 parlementaires pour le voir ratifié.

Le secrétaire d'Etat britannique au Brexit, Kwasi Kwarteng, a affirmé sur la chaîne de télévision Sky que l'état d'esprit des élus britanniques était en train de changer et que Theresa May avait de bonnes chances de faire ratifier cet accord.

"Je crois que nous comprenons tous qu'il s'agit d'un tournant d'une portée historique, aussi devons-nous avancer avec prudence et travailler jusqu'au dernier moment pour faire en sorte qu'il puisse y avoir un Brexit ordonné", a dit la chancelière allemande, Angela Merkel, à son arrivée à Bruxelles.

(Avec Jan Strupczewski, Jean-Baptiste Vey, William James, Thomas Escritt et le bureau européen de Reuters)