Allemagne : Le SPD pourrait perdre son bastion historique de Brême

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Allemagne: le spd pourrait perdre son bastion historique de breme[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

BREME, Allemagne (Reuters) - Le Parti social-démocrate (SPD) qui dirige depuis 73 ans la ville-Etat de Brême, dans le nord de l'Allemagne, risque fort, selon les sondages, de perdre le pouvoir à l'occasion de l'élection régionale du 26 mai.

Un nouveau revers électoral pour le SPD pourrait à terme remettre en question l'alliance gouvernementale conclue au niveau fédéral avec les conservateurs d'Angela Merkel.

La perte de Brême, le plus petit Etat fédéré allemand, serait un véritable tremblement de terre pour les sociaux-démocrates.

"Cela aurait un impact psychologique sans rapport avec la taille de la région", admet Kevin Kühnert, le dirigeant très à gauche des Jusos, la branche jeunes du parti, qui a suscité une levée de boucliers en proposant la nationalisation de certaines grandes entreprises comme la firme automobile BMW.

Le SPD est donné par les sondages à environ 25%, alors qu'il avait remporté 32,8% des suffrages en 2015. Il est devancé par la CDU, créditée de 26% des voix.

Les élections européennes qui se dérouleront le même jour que ce scrutin régional pourraient accentuer encore la pression sur la "grande coalition" au pouvoir à Berlin.

Une déconfiture du SPD à Brême pourrait pousser les partisans d'un virage à gauche, comme Kühnert, à mettre de nouveau en cause l'alliance avec les conservateurs de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et de l'Union chrétienne-sociale (CSU).

"On a trop laissé faire et depuis trop longtemps... Il faut que les choses changent", estime Jochen Lang, un enseignant membre du parti.

L'an dernier, malgré de fortes réticences, le SPD a finalement décidé de reconduire la coalition avec la CDU et la CSU, plutôt que de se cantonner dans l'opposition sur fond de montée de l'extrême droite.

Le parti doit réexaminer sa position à la fin de l'année, après trois autres élections régionales dans l'est du pays.

(Madeline Chambers; Guy Kerivel pour le service français)