Onu : Zarif condamne les restrictions de déplacements des diplomates iraniens

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Onu: zarif condamne les restrictions de deplacements des diplomates iraniens[reuters.com]
(Crédits : Mike Segar)

NATIONS UNIES (Reuters) - Le ministre iranien des Affaires étrangères s'est indigné mercredi des nouvelles restrictions de déplacement que les Etats-Unis ont imposées aux diplomates de la délégation iranienne à l'Onu et aux membres de leurs familles qui vivent à New York.

"Ce n'est certainement pas un acte amical. Cela met les membres de la mission et leurs familles dans des conditions fondamentalement inhumaines", a déclaré Mohammad Javad Zarif, s'adressant à la presse avant une réunion sur les objectifs de développement durable de l'Onu.

Les diplomates iraniens ne sont autorisés qu'à se déplacer entre le siège des Nations unies, les locaux de la délégation iranienne, la résidence de l'ambassadeur à l'Onu et l'aéroport John Kennedy. Ils peuvent également se rendre dans un secteur situé autour de Queensboro Plaza, dans le quartier du Queens, mais on ignore pour quelle raison.

"Moi, cela me convient car je n'ai aucun travail à faire en dehors de ces trois bâtiments", a poursuivi le chef de la diplomatie iranienne.

Avant les dernières restrictions américaines, les déplacements des diplomates iraniens, comme ceux de Corée du Nord, de Syrie et de Cuba, étaient déjà limités à 40 km autour Columbus Circle, au centre de Manhattan. Selon les Nations Unies, 13 diplomates iraniens sont en poste à New York.

L'organisation a exprimé sa préoccupation au sujet des dernières restrictions. Au département d'Etat américain, on dit avoir agi "en toute conformité" avec le charte de l'Onu.

"Les Etats-Unis sont engagés dans une guerre économique contre l'Iran", a poursuivi Mohammad Javad Zarif, évoquant les sanctions américaines. "Ils s'en prennent à des civils ordinaires, ce qui relève du terrorisme (...) Cela doit cesser. Quand ce sera le cas, d'autres choses pourront suivre."

Le chef de la diplomatie a par ailleurs douté de la sincérité de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne, qui ont promis de compenser les sanctions américaines pour sauver l'accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien.

"Malheureusement, ils ne sont pas prêts à payer quoi que ce soit. Ils ne sont pas prêts à investir pour leur sécurité et, en fin de compte, ils permettent aux Etats-Unis de fixer l'ordre du jour. Je ne sais pas si c'est dans l'intérêt des Européens", a-t-il ajouté.

(Michelle Nichols, Jean-Philippe Lefief pour le service français)