Gênes : La crise italienne entre parenthèses le temps d'un hommage

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Genes: la crise italienne entre parentheses le temps d'un hommage[reuters.com]
(Crédits : Massimo Pinca)

GÊNES (Reuters) - La crise politique qui agite l'Italie a été mise entre parenthèses mercredi le temps de rendre hommage à la mémoire des 43 personnes tuées dans l'effondrement du pont Morandi à Gênes il y a un an.

Le président de la République italienne Sergio Mattarella et les chefs de file des différents partis politiques se sont rassemblés pour une messe donnée à l'occasion du premier anniversaire de la tragédie.

Le 14 août 2018, alors qu'une forte pluie s'abat sur la région de Gênes, une portion d'environ 1,2 kilomètre du viaduc Morandi s'effondre entraînant des voitures et des camions dans une chute mortelle de 50 mètres.

L'édifice construit dans les années 1960 et aujourd'hui détruit constituait le grand axe autoroutier permettant d'enjamber le centre de la ville portuaire.

Les noms des victimes ont été lus au début d'une cérémonie solennelle à laquelle participaient également le président du Conseil Giuseppe Conte et le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini dont le parti, La Ligue, a déposé une motion de censure pour renverser le gouvernement auquel il appartient.

Les causes de l'effondrement du viaduc font toujours l'objet d'une enquête mais le Mouvement 5 Etoiles (M5S), participant à la coalition gouvernementale, accuse le groupe Atlantia, principal opérateur autoroutier de la péninsule, de négligence dans l'entretien de l'édifice.

Atlantia, qui est détenu par la famille Benetton, dément les accusations portées contre lui et affirme que des inspections régulières sous contrôle de l'administration avaient établi que le pont était sûr.

Les dirigeants de la société concessionnaire ont quitté le lieu du rassemblement quelques instants avant le début de la cérémonie, a déclaré une source informée.

La Ligue et le M5S, qui forment la coalition gouvernementale, font valoir que cet accident justifie une hausse des dépenses budgétaires en Italie.

Cette politique inquiète l'Union européenne en raison de l'énorme dette italienne qui représente environ 134% du produit intérieur brut du pays (PIB) et est la plus importante des Etats membres de la zone euro.

Le tandem constitué depuis 14 mois par le parti d'extrême droite de Salvini et le mouvement antisystème de Luigi di Maio est en train de se déchirer.

Salvini affirme que la coalition ne fonctionne plus et demande des élections anticipées d'ici le mois d'octobre qu'il espère remporter afin de pouvoir gouverner seul.

Le Sénat italien a décidé de débattre de la date de ce scrutin mardi prochain. Le président du Conseil viendra s'exprimer devant les sénateurs sur cette crise gouvernementale.

(Francesca Landini; Pierre Sérisier pour le service français)