Kim Jong-un a supervisé l'essai d'une nouvelle arme, annonce Pyongyang

reuters.com  |   |  618  mots
Pyongyang tire de nouveaux projectiles, rejette tout dialogue avec seoul[reuters.com]
(Crédits : Kcna Kcna)

par Josh Smith et Jack Kim

SEOUL (Reuters) - Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a personnellement supervisé vendredi matin l'essai d'une nouvelle arme, rapporte l'agence de presse officielle KCNA au lendemain du test.

L'armée sud coréenne avait signalé la veille les tirs en mer de deux projectiles, vraisemblablement des missiles à courte portée, sur la côte est de la Corée du Nord.

Pyongyang, qui avait exclu un peu plus tôt la poursuite des discussions intercoréennes, multiplie depuis la fin juillet les tests de missiles pour protester contre les manoeuvres militaires conjointes entamées la semaine dernière par la Corée du Sud et les Etats-Unis.

Selon le chef d'état-major de l'armée sud-coréenne, les projectiles tirés vendredi matin ont parcouru environ 230 km.

Ils n'ont pas présenté de danger pour le Japon ni pour sa zone économique exclusive, a assuré le ministère de la Défense.

A Washington, un représentant américain ayant requis l'anonymat a déclaré qu'au moins un projectile avait été tiré et que les premiers éléments indiquaient qu'il s'agissait d'un essai similaire aux tirs de missile à courte portée effectués depuis le 25 juillet.

Ces test ont compliqué les tentatives de relance des discussions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord sur la dénucléarisation de la péninsule.

Les pourparlers sont dans l'impasse depuis l'échec en février du sommet de Hanoï entre le président américain Donald Trump et Kim Jong-un.

Stephen Biegun, représentant spécial des États-Unis pour la Corée du Nord, se rendra au Japon lundi et en Corée du Sud le lendemain, a fait savoir vendredi le département d'Etat américain.

Peu avant que l'armée sud-coréenne ne signale les derniers tirs, un représentant nord-coréen a annoncé que Pyongyang n'envisageait plus de prendre part à de nouvelles discussions avec Séoul, rejetant l'appel au dialogue lancé la veille par le président sud-coréen Moon Jae-in.

"EFFRONTÉ"

La Corée du Sud est seule responsable de l'érosion des discussions intercoréennes et de l'impasse autour de la mise en oeuvre des engagements pris par Kim Jong-un et Moon Jae-in lors d'un sommet l'an dernier, dit un porte-parole du Comité pour l'unification pacifique du pays (CPRC) dans un communiqué relayé par l'agence de presse officielle KCNA.

"Nous n'avons rien de plus à discuter avec les autorités sud-coréennes et nous n'avons aucun désir de nous asseoir de nouveau autour d'une table avec elles", ajoute-t-il, qualifiant Moon Jae-in d'"effronté dominé par la peur".

Kim et Moon se sont rencontrés à trois reprises depuis avril 2018, en marge des discussions sur la dénucléarisation engagées par la Corée du Nord et les Etats-Unis. Peu de progrès ont cependant été accomplis depuis lors entre Pyongyang et Séoul.

Jeudi, s'exprimant lors d'une allocution au jour de la Libération, Moon s'était montré optimiste sur l'avenir des relations intercoréennes, "malgré une série d'actes inquiétants" de la part de Pyongyang, et a dit vouloir tout faire pour parvenir à la réunification d'ici à 2045.

"Ses propos publics à propos d'un 'dialogue' entre le Nord et le Sud dans de telles circonstances soulèvent la question de ses facultés mentales", poursuit le représentant nord-coréen.

Il est "absurde" de penser que le dialogue intercoréen pourrait reprendre une fois les exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis terminés, ajoute-t-il, sans exclure la poursuite des discutions avec les Etats-Unis.

(avec Hyunjoo Jin à Séoul, Idrees Ali et David Brunnstrom à Washington, Chris Gallagher à Tokyo; Jean Terzian et Jean-Philippe Lefief pour le service français)