Brexit : Le scénario du "no-deal" devient central, estime Paris

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Brexit: le scenario du no-deal devient central, estime paris[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

PARIS (Reuters) - La position de l'Union européenne sur le Brexit ne changera pas, quelle que soit la position américaine, a prévenu mercredi une source à l'Elysée après les déclarations de Boris Johnson sur le "backstop" qui rendent, selon Paris, plus que probable le scénario d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord.

Au vu des propos du successeur de Theresa May au 10 Downing Street, "le scénario aujourd'hui qui devient central est celui du no-deal (Brexit sans accord)", a estimé cette source à la veille de la première rencontre entre Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique à l'Elysée.

"Si le Royaume-Uni souverainement considère qu'avoir un 'backstop' (clause de sauvegarde-NDLR) est absolument exclu, c'est son droit mais dans ce cas-là, ça limite les possibilités d'avoir un accord", a-t-elle ajouté. "N'ayez aucun doute que les lignes française et allemande - et ailleurs - sont les mêmes. Il n'y a pas l'épaisseur d'un papier de cigarette entre nous."

"La position de l'Union européenne ne changera pas quelle que soit la position américaine", a-t-elle insisté, quelques heures après l'aide offerte par Donald Trump à Londres et les critiques du président américain contre les Européens.

Concernant la facture du Brexit, qui correspond à la part des engagements financiers pris par le Royaume-Uni dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020) - soit une somme de 39 milliards de livres (44 milliards d'euros) -, "l'idée qu'il n'y a pas d'obligation financière n'existe pas."

"Il n'y a pas de monde magique dans laquelle la facture n'existe plus parce qu'on l'a déchirée", a poursuivi la source.

Début juin, Boris Johnson avait prévenu que s'il devenait Premier ministre il refuserait de payer cette facture tant que l'Union européenne ne proposerait pas à Londres de meilleures conditions de divorce.

L'Union européenne accepterait probablement d'accorder un délai supplémentaire au-delà du 31 octobre pour organiser de nouvelles élections si la Grande-Bretagne le demandait, a ajouté la source à l'Elysée.

(Michel Rose, édité par Marine Pennetier)