L'ACV ouvre de nouveaux horizons en immobilier

Grâce à l'analyse de cycle de vie des matériaux, la France pourrait regagner du terrain dans la certification environnementale à l'international.
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ACV, pour analyse de cycle de vie. Ce sigle barbare commence à se répandre chez les industriels et les consultants, à mesure que se précise l'étiquetage environnemental prévu par le Grenelle de l'environnement, actuellement expérimenté par 168 entreprises françaises, notamment dans la grande consommation. L'analyse de cycle de vie comptabilise l'ensemble des impacts d'un produit ou service sur l'environnement selon plusieurs critères (émissions de CO2, consommation d'eau, pollution des nappes phréatiques, etc.), depuis l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie, en passant par les phases de fabrication, de transport et d'usage. Elle est aujourd'hui reconnue comme la méthode la plus efficace pour obtenir une image fiable de l'impact environnemental d'un produit.

Émulation entre industriels

Les matériaux de construction sont déjà soumis à l'obligation de fournir des fiches de déclaration environnementale et sanitaire, la consommation énergétique d'un bâtiment apparaît dans son diagnostic de performance énergétique et le Grenelle prévoit à terme un label environnemental multicritères fondé sur la performance et prenant en compte tout le cycle de vie. D'ores et déjà, l'ACV est utilisée pour améliorer l'écoconception dans le neuf ou la rénovation ou pour fournir les éléments nécessaires à la certification d'un bâtiment. D'aucuns envisagent même de l'élargir à l'évaluation de quartiers entiers.

Elle est plébiscitée par le constructeur Bouyguesou le leader des matériaux de construction Saint-Gobain, qui ambitionne d'y soumettre 100 % de son catalogue d'ici à 2013. Prouver les performances environnementales de ses produits est un enjeu d'image fort pour le groupe qui se présente comme le spécialiste de l'habitat durable. Les professionnels voient dans l'ACV à la fois une base qui doit permettre aux maîtres d'ouvrage de formuler leurs attentes et comme un moyen de créer une émulation entre les industriels. Mais l'ACV nécessite quelques adaptations (homogénéisation des données et des méthodologies, simplification...) pour devenir un outil compris et adopté par tous, jusqu'aux usagers des ouvrages concernés. Aujourd'hui, elle n'est encore prise en compte dans aucune certification. Pour l'association HQE à l'origine du label éponyme, qui vient de mener une expérimentation sur un parc de bâtiments réels, il faudra s'entendre sur des valeurs de référence pour favoriser la lisibilité, probablement sous la forme d'une étiquette. A l'international, l'utilisation de l'ACV pour la certification est encore plus embryonnaire. D'ailleurs, la France compte bien sur son avance pour mieux imposer ses labels face aux Américains, Anglais et autres Allemands qui dominent aujourd'hui le marché mondial.

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