1er mai : heurts avec les "black blocs" à Paris et ambiance bon enfant en région

Des milliers de personnes manifestaient dans toute la France mercredi, dans une ambiance très tendue à Paris pour un 1er Mai où avaient lieu des heurts entre "blacks blocs" et police, une situation qui contraste avec l'ambiance bon enfant en région.
Des premiers heurts ont eu lieu entre manifestants et force de l'ordre à Paris.
Des premiers heurts ont eu lieu entre manifestants et force de l'ordre à Paris. (Crédits : GONZALO FUENTES)

La mobilisation syndicale parisienne pour la fête du travail devait démarrer vers 14H30 à l'appel de la CGT notamment, mais dès 10H00 les premiers "gilets jaunes" avaient commencé à affluer à Montparnasse, au début du parcours qui doit s'achever place d'Italie.

A la mi-journée, parmi les manifestants, des centaines de militants radicaux encagoulés et de noir vêtu ont commencé à scander leurs slogans habituels, comme "tout le monde déteste la police" ou "ah ah, anti, anticapitaliste", avant d'envoyer des projectiles vers les forces de l'ordre.

Dans une ambiance tendue, les CRS ont répondu par des grenades de désencerclement et lacrymogènes. Un manifestant a été blessé à la tête, selon un journaliste de l'AFP.

Alors que  le préfet à ordonné la fermeture des commerces, les tensions étaient notamment concentrées aux alentours du restaurant La Rotonde pour éviter un sort comparable à celui du Fouquet's sur les Champs-Elysées le 16 mars. "Symbole" macroniste où le candidat d'En Marche avait célébré sa qualification au second tour de l'élection présidentielle, cette brasserie était entièrement recouverte de panneaux de bois.

"Il nous ont donné des mesures qui donnent 15 ou 20 euros, en pensant qu'il suffisait de ça comme si on était des mendiants ! Macron c'est pas un chef d'Etat, c'est pas un chef d'entreprise", s'énerve Pascal Thiberge, 59 ans, Parisien, qui a fait tous les actes des "gilets jaunes".

Le ministère, qui a déployé plus de 7.400 policiers et gendarmes attend "1.000 à 2.000 activistes radicaux". Mardi, Emmanuel Macron a réclamé que la réponse aux "black blocs" soit "extrêmement ferme", après des appels sur les réseaux sociaux à transformer Paris en "capitale de l'émeute".

En fin de matinée, la préfecture de police signalait 165 interpellations et 9.016 contrôles.

Souvent théâtre de débordements spectaculaires depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", la capitale était quadrillée par un fort dispositif sécuritaire, avec dès le matin des contrôles aléatoires de sacs et véhicules. Le quartier de la Concorde et des Champs-Elysées était totalement bouclé.

A quelques kilomètres de Montparnasse, place de l'Odéon, les syndicats dits "réformistes" (CFDT, CFTC, Unsa), s'étaient mobilisés dans le calme dans la matinée.

"Donnez aussi aux Misérables"

Près de 300 initiatives doivent avoir lieu ce mercredi, selon la CGT.

En région, la journée du travail était célébrée dans une ambiance festive par les syndicalistes, les "gilets jaunes" et les politiques, mais sous haute surveillance policière. Plusieurs préfectures ont annoncé des interdictions de défiler dans le centre ville, comme à Caen ou à Lyon.

Ils étaient 6.200 à Lyon, 2.400 à Montpellier, 1.500 à Lille, 2.100 à Besançon, 3.400 à Nantes, 1.600 à Strasbourg selon la police. A Bordeaux, fait inédit, la marche du 1er mai n'avait pas d'itinéraire défini à l'avance. Elle s'est toutefois déroulée dans une ambiance joyeuse au son du djembé et des sifflets. Près de 6.400 militants syndicaux et 1.300 "gilets jaunes" y ont battu le pavé, de même source.

"Pas de justice, pas de paix", "Le peuple déteste Macron" ou encore "Merci pour Notre Dame, mais donnez aussi aux Misérables",  pouvait-on lire à Lille sur des pancartes dans le cortège dans lequel étaient brandis des drapeaux CGT, PCF ou France Insoumise.

A Rennes où près d'un millier de personnes ont défilé, Christian, libraire de 52 ans, est venu pour "réagir face à cette politique antisociale qui est en train de casser la société. Des gens comme Macron se présentent comme des progressistes mais ce sont des régressistes", selon lui.

Mais les syndicats craignent que leurs revendications ne soient pas audibles au milieu des violences.

"Ça brouille le message", a dit dans la matinée Yves Veyrier, le numéro un de FO. "C'est une journée de mobilisation et elle revêt toute son importance après les annonces d'Emmanuel Macron qui a dit "Je vous ai compris, je ne change rien"", a de son côté souligné Philippe Martinez (CGT).

"J'espère que ce soir on retiendra que des organisations syndicales ont porté des préoccupations, des revendications sociales et des propositions", a souligné Laurent Berger (CFDT).

Déçus la semaine dernière par les annonces du président de la République, visant à calmer la grogne des "gilets jaunes" et évaluées par Bercy à 17 milliards d'euros, les syndicats réclament notamment une hausse du pouvoir d'achat. Mais une fois de plus, ils manifestent en ordre dispersé.

L'an dernier, les manifestations ont rassemblé 210.000 personnes en France selon la CGT, 143.500 selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, la police avait recensé 20.000 manifestants (la CGT 55.000) dans le cortège syndical et 14.500 venus hors cortège. Près de 1.200 militants radicaux avaient alors perturbé la manifestation parisienne.

Commentaires 22
à écrit le 02/05/2019 à 14:15
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quand vous voyez des journalistes qui filment des blacks blocs entrain de se transformer qui cachent les sacs sous les camions et ou est la police? entrain de matraquer des gilets jaunes ne me dites pas que le chaos n'est pas orchestre c'est un peut ...

le 03/05/2019 à 9:01
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C'est bien pire, ça fait 6 mois que la France est en colère et manifeste pacifiquement, et les journaliste ne parle que des quelques casseurs en ignorant le pb d'origine. Maintenant le seul et unique responsable de ces casses, c'est pas le président...

à écrit le 02/05/2019 à 9:06
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"Attention hein nous on est des durs on va pas se laisser faire par une bande de voyous !" Macron Comment voulez vous que les gens ne répondent pas à ce type de provocation ? Prenez un animal qui prend la fuite devant un autre, sans le compre...

à écrit le 02/05/2019 à 8:07
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Ces désordres sont en passe de faire partie du quotidien de ce pays avec des poltiques qui commentent , comme lors d'une sortie de spectacle , et une société qui se fracture de plus en plus ! Un aveu cinglant de l'incurie d'une gestion !.En deu...

à écrit le 01/05/2019 à 23:26
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Les black blocs sont bien noirs, comme des pirates, et faciles à repérer. Ou est donc passé vigi-pirate? Peut-on obtenir quelque chose en France sans violence? Les fonctionnaires ont peur de l'autorité autocratique masquée par la complexité de la rég...

à écrit le 01/05/2019 à 20:58
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"Il nous ont donné des mesures qui donnent 15 ou 20 euros, en pensant qu'il suffisait de ça comme si on était des mendiants !" C'est sur ce que cela vaut la prime des médecins libéraux qui ont rempli leur objectif de santé publique et qui vont pou...

le 01/05/2019 à 23:04
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Alors votre conclusion ? Et si vous vous faisiez médecin ? Ben non alors, c'est trop difficile. C'est plus facile de se plaindre tout le temps et envier les autres.

le 02/05/2019 à 8:09
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...dénoncer les injustices n'a rien a voir avec "envier les autres", a moins d'etre un veau bien résigné et conditionné !

à écrit le 01/05/2019 à 19:26
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"15 ou 20 euros par mois, c'est rien , c'est une misère" Pourtant c'est trop quand ce sont des hausses d'impôts ou de prix sur l'essence, mais quand ce sont des baisses, ce n'est pas assez ? Je sais que c'est humain de voir les choses de manièr...

à écrit le 01/05/2019 à 18:35
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Tiens, l’élément de langage du jour de nos droiteux du site, c'est supprimer le 1er mai,décidément peu d'imagination d'autant que l’auto-proclamé et liberal Guaido au Venezuela a appelé lui aussi à une grand manif ce jour ,faut lui supprimé aussi , a...

à écrit le 01/05/2019 à 18:14
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Martinez sorti de la manifestation: sa démagogie fait boomerang. Naguère le syndicalisme portait un message d'émancipation et de progrès. La dénaturation de cette ambition associée à la faiblesse de la syndicalisation risque de porter un coup fatal ...

à écrit le 01/05/2019 à 18:12
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Sans vouloir faire de la provocation, nous devons nous demander "en quoi les manifs du 1ier mai permettent-elles un dialogue social visant à améliorer le sort des ouvriers ou des salariés?". J'ai beau chercher.. Nous vivons une époque folle, où les d...

à écrit le 01/05/2019 à 17:52
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Bien d'accord pour supprimer le 1er mai des jours fériés. Merci les black blocs, grâce à votre action, notre économie pourrait prendre quelques points de croissance. Sinon, à Marseille, on est allés à la plage, il a fait très beau.

à écrit le 01/05/2019 à 17:42
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Les "Black bloc" sous prétexte d'idéologie n'ont aucune conscience politique. Ce qu'ils veulent c'est le chaos pour en tirer profit. Ils sont tout autant d'extrême droite que d'extrême gauche. Ce qu'ils veulent ne pas etre une option pour les républi...

à écrit le 01/05/2019 à 17:23
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finalement la manifestation était déclaré à paris ça ne change rien ce que j'ai vue c'est le chaos malgré 7500 policiers et parfois des charges violentes contre des manifestants j'ai pas vue beaucoup de black blocs c'est moche l'image de la France...

à écrit le 01/05/2019 à 17:05
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Si on cherche un jour férié supplémentaire à supprimer, le premier mai,qui sert de prétexte aux débordements de l'ultra-gauche, me semble un candidat de choix.

le 01/05/2019 à 18:43
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Ben et l'hommage du 1er mai à Jeanne d’Arc,tu ne pourras plus y aller .

le 02/05/2019 à 8:08
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@lachose : renseignez-vous, l'hommage à Jeanne d'Arc par les nationalistes a lieu cette année les 12 et 13 mai. il n'y a donc aucun obstacle à la suppression du 1er mai férié.

le 04/05/2019 à 18:21
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@bruno-bd Dommage , je t'avais mis le lien vidéo, ou l'on voit le père Le Pen mettre une gerbe sur la statue de Jeanne d'arc le 1er mai, mais apparemment c'est pas passé .Tu peux la retrouver sur youtube .

à écrit le 01/05/2019 à 15:57
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La première victime du mouvement des gilets jaunes en réalité c'est la CGT et son leader Martinez et pas Macron.

à écrit le 01/05/2019 à 15:44
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Que l’on commence à interdire le territoire français à tous les black blocks étrangers

le 01/05/2019 à 17:07
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La connerie n'ayant pas de frontières, les black blocs français sont aussi nuisibles que les black blocs étrangers.

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