« La France doit redevenir une grande puissance exportatrice ». Ce ce qu'avait affirmé Olivier Becht, ex-ministre délégué au Commerce extérieur, au cours d'un discours en août devant des chefs d'entreprise, au Quai d'Orsay.
Mais les chiffres de janvier du déficit commercial français sont depuis venus ternir cet enthousiasme et montrent qu'il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre cet objectif. Selon les douanes françaises, il s'est, en effet, dégradé de 0,5 milliard d'euros en janvier, sous l'effet conjugué d'une légère hausse des importations et d'un petit repli des exportations, ont indiqué les Douanes ce vendredi. Il s'est ainsi établi à 6,9 milliards d'euros.
Une phase d'amélioration ces derniers mois
Pourtant, le déficit commercial français s'était amélioré à chacun des trois mois précédents. Au mois de novembre 2023, celui-ci s'était réduit en novembre 2023 à 7,4 milliards d'euros, favorisé par une progression des exportations et un recul des importations. La balance commerciale s'était alors améliorée de 300 millions d'euros par rapport au mois d'octobre, qui avait affiché un déficit de 7,7 milliards d'euros
En octobre dernier, le déficit commercial s'était, de même, amélioré de 200 millions d'euros par rapport à septembre 2023, s'affichant à 8,5 milliards d'euros (contre 8,7 milliards un mois plus tôt), d'après les Douanes. Une première depuis juillet.
Les exportations ont faibli en janvier
D'après les chiffres des douanes, en janvier les exportations ont donc faibli de 0,3 milliard d'euros, à 49,5 milliards. D'autre part, les importations ont, elles, grimpé de 0,2 milliard d'euros, à 56,4 milliards. Le déficit commercial tricolore s'améliore tout de même sur un an, pour atteindre 94,6 milliards d'euros, précisent les douanes.
Au total, le solde des transactions courantes (un indicateur qui englobe à la fois les échanges de biens, de services et de revenus) se creuse à 1 milliard d'euros en janvier, après 0,2 milliard en décembre.
En données cumulées sur 12 mois, le déficit des transactions courantes revient à 28,2 milliards d'euros en janvier sur un an, après 60,9 milliards en janvier 2023. L'amélioration du solde vient notamment de la diminution de la facture énergétique, selon la Banque de France.
Les biens d'investissement et intermédiaires en baisse
Dans le détail, les douanes indiquent qu'en janvier la balance des biens d'investissement et celle des biens intermédiaires se détériorent respectivement de 0,7 et 0,3 milliard d'euros. Du côté des biens de consommation, le solde reste excédentaire et s'améliore de 0,1 milliard d'euros.
En revanche, au niveau des échanges de services, l'excédent augmente en janvier, passant de 2 à 3 milliards d'euros, a indiqué de son côté la Banque de France dans un communiqué, également publié vendredi.
Si le solde énergétique est en amélioration de 0,2 milliard d'euros en janvier - surtout grâce à la baisse du prix des produits énergétiques importés - les douanes françaises indiquent que les importations d'énergie ont diminué de 0,3 milliard d'euros. Soit - 4,3%, de façon un peu plus marquée que les exportations (- 0,1 milliard, ou - 4,2%).
Les prix de ces produits ont baissé de 2,5% à l'importation et de 2,8% à l'exportation, expliquant en grande partie ces reculs, ainsi que, « dans une moindre mesure », précisent les Douanes, un repli des volumes.
Le plan de l'exécutif pour réduire le déficit commercial
Afin de résorber le déficit commercial français, qui reste chronique depuis vingt ans, l'exécutif a lancé le 31 août 2023 un plan de 13 mesures. Baptisé « Osez l'export », il sera doté de 125 millions d'euros sur la période 2023-2026 pour aider les entreprises à exporter. Il vise notamment à aider les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de tailles intermédiaires (ETI) à être davantage présentes à l'international, alors que les grandes entreprises françaises le sont déjà bien.
En effet, d'après une étude du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII), sortie en automne 2023, 95% des exportations étaient réalisées par des grandes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire. Avec ce plan, l'objectif du gouvernement est de passer de 145.700 entreprises françaises qui exportent actuellement à 200.000 d'ici à 2030.
(Avec AFP)