Bruno Le Maire assure qu'il n'ira pas chercher les économies dans la prise en charge des affections de longue durée

Dans sa recherche de milliards d'euros d'économies pour réduire le déficit, le gouvernement a un temps regardé du côté du remboursement des affections longues durée (ALD), qui pèse très lourd dans le budget de l'Assurance Maladie. Finalement, Bruno Le Maire a affirmé samedi qu'il ne touchera pas au dispositif en place. En revanche, il compte se pencher sur les arrêts maladie.
Bruno Le Maire rebrousse chemin sur les affections de longue durée.
Bruno Le Maire rebrousse chemin sur les affections de longue durée. (Crédits : POOL)

Bruno Le Maire assure qu'il ne touchera pas à la prise en charge des affections de longue durée (cancer, diabète...) pour trouver des économies, après l'annonce du dérapage du déficit en 2023. Au début du mois, le gouvernement avait fait part de son intention de couper dans les dépenses de santé. Puisqu'ils représentent les deux tiers des remboursements de l'Assurance maladie, les remboursements de soins liés aux affections de longue durée (ALD), pris en charge à 100%, apparaissaient comme un réservoir évident d'économies potentielles.

« Nous ne voulons donc pas toucher aux ALD », qui sont « un pilier essentiel de la solidarité », a finalement déclaré le ministre de l'Economie et des Finances samedi dans une interview au quotidien Ouest-France. « Mais c'est précisément parce que nous voulons protéger ces personnes malades -elles sont douze millions- que nous devons réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social », a indiqué le ministre.

Lire aussiSanté : sur les affections de longue durée (ALD), « la vision de Bruno Le Maire est erronée » (Frédéric Bizard, ESCP)

L'indemnisations des chômeurs de plus de 55 ans dans le viseur

Mardi, l'Insee a révélé que le déficit public de la France s'était envolé à 5,5% du PIB en 2023, contre 4,9% attendus par le gouvernement. C'est pourquoi en parallèle de ses déclarations sur les ALD, Bruno Le Maire a insisté dans l'entretien sur les « choix » à faire pour atteindre son objectif ambitieux d'un déficit sous les 3% du PIB à l'horizon 2027. Cette feuille de route implique de trouver 10 milliards d'euros de réduction de coûts cette année, puis 20 milliards d'euros l'an prochain.

Pour éviter que le grand raté du déficit se reproduise, le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave s'est dit vendredi ouvert à toutes les propositions pour trouver des économies. Bruno Le Maire s'interroge ainsi sur l'indemnisation des chômeurs séniors : « Est-ce vraiment pertinent que les plus de 55 ans aient une durée d'indemnisation plus longue? N'est-ce pas une façon de transformer l'assurance chômage en mise à la retraite déguisée ? »

Le ministre propose « un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80% de leur temps, toucheraient 90% de leur salaire et auraient droit à 100% de la retraite », pour commencer une réduction de la durée d'indemnisation. Interrogé sur la prise en charge de ce dispositif, il répond,« je suis pour un partage des coûts », ajoutant que « les entreprises ont une responsabilité particulière à exercer ».

L'augmentation des arrêts maladie passé à la loupe

Le ministre évoque également une réforme des indemnités journalières alors que « les arrêts maladie ont augmenté de 10% depuis le Covid », et il veut ainsi ouvrir le débat « dès cette année afin de lutter contre les abus », dans « un principe de justice vis-à-vis de ceux qui travaillent ».

Lire aussiSécu: le ministre de la Santé met en garde contre le coût de la hausse des arrêts maladie

Interrogé sur la possibilité de voir les retraites et les prestations sociales de nouveau revalorisées en fonction de l'inflation l'an prochain, le numéro 2 du gouvernement répond que ce sera décidé lors du budget 2025. « La question sur la table pour le moment, ce sont les économies supplémentaires nécessaires en 2024 pour garantir le passage sous les 3% de déficit en 2027 », explique-t-il. Les nouvelles prévisions de déficit devraient être publiées dans le mois, lors de la présentation du programme de stabilité en Conseil des Ministres.

Lire aussiAccidents et arrêts de travail : les pistes du gouvernement

Commentaires 8
à écrit le 01/04/2024 à 7:28
Signaler
Si je mens, je vais en Enfer?

à écrit le 31/03/2024 à 18:00
Signaler
Les arrêts de travail : un vrai sujet de société. Idée simple, pour tous les salariés, publics ou privés, une franchise absolue de 3 jours. Pas indemnisée du tout. Ainsi une semaine d'arrêt générerait une perte conséquente. On le sait les arrêts de t...

le 31/03/2024 à 22:22
Signaler
On peut durcir les règles, avec comme conséquence que plus personne ne veuille exercer les métiers exposant davantage que d'autres aux maladies saisonnières...

le 01/04/2024 à 13:20
Signaler
revoir l'attribution des allocations verse a l'étranger et réduire le nombre de fonctionnaire voir la confederation helvétique ou l'Allemagne qui a 10millions d'habitants en plus que la France et 1 million de fonctionnaire de moins.

le 01/04/2024 à 18:08
Signaler
@ludwig : en Suisse, le patronat a interdiction d'user de l'immigration pour tirer à la baisse le salaire des travailleurs locaux quant à l'Allemagne, il y a moins de fonctionnaires, mais le périmètre est différent et puis je ne vous dis pas le scand...

à écrit le 31/03/2024 à 16:18
Signaler
Comme d'habitude avec Bruno Le Maire, demander aux actifs de se sacrifier pour la génération partie en pré-retraite à 55 ans il y a 20 ans...

le 31/03/2024 à 18:53
Signaler
logique, ceux ci sont les seuls a voter encore Macron. Il va pas favoriser des gens qui votent pas (FN/EELV) ou mal. evidement a long terme les retraites seront tous mort mais pour l instant ca lui a permi de gagner les elections (mieux que Sarko qui...

le 31/03/2024 à 20:47
Signaler
@cd : Sarko a perdu car la perte du AAA de la dette française l'ont contraint à commencer à démanteler les niches fiscales accordées en début de mandat au pire moment pour lui, à savoir 6 mois de l'élection de 2012 et 10 ans après, les électeurs de d...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.