Crise agricole : rencontre prévue entre Emmanuel Macron et les syndicats la semaine prochaine

Emmanuel Macron recevra les organisations syndicales agricoles « la semaine prochaine » comme il l'a promis lors du Salon de l'agriculture, sans plus de précision sur la date. Avant le président de la République, c'est le Premier ministre Gabriel Attal qui les a reçus cette semaine et leur a demandé ce qui pourrait mettre fin à la crise agricole.
Emmanuel Macron a précédemment rencontré des agriculteurs, notamment certains qui ont manifesté avant l'ouverture du Salon de l'agriculture.
Emmanuel Macron a précédemment rencontré des agriculteurs, notamment certains qui ont manifesté avant l'ouverture du Salon de l'agriculture. (Crédits : POOL)

Le président de la République va rencontrer les principales organisations syndicales agricoles la semaine prochaine. C'est ce qu'a annoncé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, ce mercredi 13 mars, lors du compte-rendu du conseil des ministres. Un rendez-vous loin d'être une surprise puisqu'Emmanuel Macron a promis au Salon de l'agriculture, terminé début mars, de recevoir de nouveau les syndicats au milieu du mois. Aucune date n'a pour le moment été donnée.

La porte-parole a seulement précisé que cette entrevue a pour but de « continuer à avancer ». Bien que le mouvement de colère du monde agricole entamé en janvier se soit tassé depuis début février, des actions sont encore menées sporadiquement et les syndicats restent revendicatifs. Un relatif calme que le gouvernement cherche à entretenir.

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Appel à propositions

C'est d'ailleurs pourquoi, ce lundi soir, le Premier ministre, Gabriel Attal, a organisé une réunion avec les mêmes syndicats agricoles, aux côtés des ministres de l'Agriculture, Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher, et de la Transition écologique Christophe Béchu. Au cours de celle-ci, il leur a directement demandé ce qu'ils attendaient du gouvernement.

« Le Premier ministre nous a interrogés sur les mesures que pourrait annoncer le président de la République pour faire en sorte de mettre un point final à cet épisode de manifestations agricoles qui date maintenant de plusieurs mois », a indiqué à l'AFP Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire.

Sophie Lenaerts, vice-présidente de la Coordination rurale, a attesté que Gabriel Attal leur a « demandé quatre ou cinq points à présenter au président pour que la mobilisation s'arrête ». Une sollicitation également confirmée par Sophie Bezeau, la directrice du Modef, cinquième syndicat agricole.

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Les syndicats ne se sont pas fait prier et ont profité de l'occasion pour faire des propositions diverses, selon Sophie Bezeau. Sauf que certaines d'entre elles, comme les « prix garantis par l'État » défendus par le Modef (le Mouvement de défense des exploitants familiaux), ne font pas l'unanimité au sein des organisations syndicales.

Avant ce rendez-vous, la FNSEA a évoqué « quelques mesures complémentaires » sur les produits phytosanitaires, l'eau, l'élevage, la simplification et la compétitivité, cette dernière comprenant tous les sujets ayant trait à la trésorerie et aux prix payés aux agriculteurs, a indiqué Arnaud Rousseau. La Coordination rurale a de son côté plaidé pour « la restriction des volumes d'importations », la « baisse des charges » (impôts, charges sociales, taxe sur le foncier non bâti) ou un travail sur la rémunération des agriculteurs, a expliqué Sophie Lenaerts.

Des annonces trop longues à être appliquées

Cette réunion a aussi eu pour but de faire des « points d'étapes sur les mesures annoncées ». Pour rappel, le gouvernement s'est engagé en janvier sur plusieurs mesures, depuis le versement de plusieurs centaines de millions d'aides d'urgence à la promesse d'un « choc de simplification » pour calmer l'ire des agriculteurs.

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« On a dit qu'on considérait que sur les 62 mesures que le Premier ministre avait annoncées, on n'est pas au bon rythme et qu'on n'a pas le sentiment que ça aboutit », a indiqué Arnaud Rousseau l'AFP, à l'issue de la réunion.

Et de prendre pour exemple le conseil stratégique phytosanitaire, un diagnostic obligatoire pour chaque exploitation. Il « était annoncé comme suspendu, mais sur le terrain on nous dit clairement que si on ne l'a pas, on ne peut pas obtenir le certiphyto », un document attestant de l'aptitude de l'agriculteur à acheter des pesticides, a-t-il relevé. « Ce soir, on a obtenu la garantie que dès demain, des instructions seraient données aux directeurs régionaux de l'agriculture et de la forêt » pour débloquer les certiphytos, a-t-il assuré.

Un processus, selon lui, « assez symptomatique » de la réalité : « Cela veut dire qu'il y a une déclinaison extrêmement longue entre ce qui est dit et ce qui est fait, qui donne le sentiment sur le terrain d'une espèce de double discours ».

Un projet de loi sur l'agriculture remanié

Un projet de loi sur l'agriculture doit par ailleurs être prochainement présenté. Selon le calendrier parlementaire des prochains mois dévoilé ce lundi par l'exécutif, les députés devraient se saisir de ce texte à compter du 13 mai.

Il « a été retravaillé suite à la crise agricole, à la mobilisation des filières et à l'engagement » de l'exécutif « pour que ce soit un texte complet, consolidé et qui réponde aux attentes des agriculteurs », a déclaré la ministre des Relations avec le Parlement, Marie Lebec. « Au vu des enjeux, on veut laisser tout le temps nécessaire au déroulé des débats », a-t-elle ajouté devant la presse. Reste qu'en deux mois, il peut se passer encore beaucoup de choses.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 14/03/2024 à 8:42
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M.Macron ne comprend rien en agriculture. Il n’a jamais mis une paire de bottes, confond les cornichons et les endives, et vit dans un environnement où les personnes ont oublié que l’introduction des OGM aux USA, immense succès quasi planétaire (80%+...

à écrit le 13/03/2024 à 19:00
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"et leur a demandé ce qui pourrait mettre fin à la crise agricole." Plus de pesticides, bayer a connu une mauvaise année, plus d'argent public et plus d'eau. La rengaine vieille de 50 ans et ils les ont depuis 50 ans.

à écrit le 13/03/2024 à 18:57
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Le Président, c'est l'artillerie lourde. Parmi les Hauts Fonctionnaires en attente d'affectation et chè_rement payés, nous n'aurions pas quelque diplomate pour préparer habilement le champ?

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