France : plus fort recul de l’activité économique dans le privé depuis 3 ans

Selon l'indice PMI Flash publié vendredi par le cabinet S&P Global, l’activité du secteur privé a connu en septembre son plus fort repli depuis le mois de novembre 2020 avec un indice de 43,5, contre 46 en août. Pour rappel, un indice en dessous de 50 signifie une contraction de l’activité économique.
Les entreprises ont moins augmenté leurs prix auprès de leurs clients en septembre.
Les entreprises ont moins augmenté leurs prix auprès de leurs clients en septembre. (Crédits : Reuters)

Le mois de septembre marque le plus fort recul de l'activité économique du secteur privé depuis le mois de novembre 2020. Voilà la conclusion de la première estimation de l'indice PMI Flash publié vendredi par le cabinet S&P Global. La France a un indice 43,5 en septembre, après avoir atteint 46 en août. Pour rappel, un indice supérieur à 50 marque une expansion de l'activité tandis qu'un chiffre inférieur à ce seuil indique une contraction.

Lire aussiCroissance, inflation : la Banque de France assombrit ses prévisions pour 2024

Ce fort ralentissement, qui devra être confirmé par une deuxième estimation en octobre « reflète principalement un environnement défavorable à la demande », selon S&P Global. Ainsi, le PMI Flash publié vendredi « clôture un troisième trimestre difficile pour l'économie française, la baisse de l'activité globale s'étant accélérée de façon continue depuis le mois de juin », pointe le communiqué.

« Le rythme de la croissance pour ce troisième trimestre se rapproche de la stagnation, notre modèle de prévision immédiate suggérant en effet une hausse du PIB français d'à peine 0,2% », a estimé Norman Liebke, économiste à la Hamburg Commercial Bank qui publie l'indicateur avec S&P Global.

Lire aussiHausse des taux : la BCE refuse de baisser la garde, l'inflation est encore trop forte

Ce chiffre de 0,2% se rapproche de ceux avancés ces dernières semaines par les principaux conjoncturistes français comme ceux de l'Insee ou de la Banque de France. Face à la faiblesse de l'activité, les perspectives à douze mois des 750 entreprises sondées pour élaborer le PMI Flash se sont affaissées et affichent leur plus bas niveau depuis mai 2020.

Ralentissement des hausses de prix aux clients

La hausse des prix facturés par les entreprises à leurs clients a continué à ralentir en septembre et se rapproche de sa moyenne de long terme après des mois d'inflation exceptionnelle. En revanche, les prix payés par les entreprises à leurs fournisseurs ont progressé plus vite qu'en août. « La hausse des coûts a exclusivement reposé sur le secteur des services, les prix des achats des fabricants (industriels, NDLR) ayant continué de diminuer », précise le communiqué.

« En termes de faiblesse de la conjoncture industrielle, la France rattrape désormais l'Allemagne », a souligné Cyrus de la Rubia, économiste pour la Hamburg Commercial Bank, cité dans le communiqué. Sur la base des indices PMI, il anticipe une baisse du PIB de la zone euro de 0,4% au troisième trimestre, par rapport au trimestre précédent.

Enfin, l'emploi a connu une croissance « modérée » en septembre, porté par un renforcement des effectifs dans le secteur des services. Mais « le fort recul de l'activité enregistré en septembre dans le secteur des services laisse présager une baisse prochaine des effectifs », avertit Norman Liebke, et « le taux de chômage risque donc de se redresser dans les mois à venir », selon l'économiste.

Un phénomène commun à l'Europe

Le phénomène de ralentissement économique dans le privé n'est cependant pas uniquement cantonné à la France. L'activité du secteur privé en zone euro a lui aussi continué de se replier en septembre, mais à un rythme un peu moindre que le mois précédent, toujours selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global.

L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, s'est redressé à 47,1 en septembre, après 46,7 en août (chiffre révisé), mais il reste toujours dans le rouge.

Le produit intérieur brut des 20 pays partageant la monnaie unique avait seulement très légèrement progressé au premier trimestre (+0,1%) et au deuxième (+0,1%). La Commission européenne anticipe un ralentissement sur la deuxième partie de l'année. Elle a récemment revu en baisse sa prévision pour l'ensemble de 2023, tablant sur une croissance du PIB de 0,8%, avant un redressement à +1,3% en 2024.

De bons signes pour un assouplissement de la politique de la BCE

Ces indices serviront probablement de base d'ajustement à la Banque centrale européenne. Ces signes de ralentissement de l'économie vont, en effet, souvent de paire avec une baisse de l'inflation

Et cela pourrait convaincre la BCE de mettre fin à sa politique de hausse de taux. Pour rappel, lors de sa réunion du 14 septembre, Christine Lagarde, la présidente de la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, soit la dixième hausse en moins d'un an. Ainsi, à compter du 20 septembre, les taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront relevés à respectivement 4,5%, 4,75% et 4%, atteignant leurs plus hauts niveaux depuis la création de la monnaie unique en 1999.

Mais la probabilité d'au moins une nouvelle hausse des taux d'intérêt cette année est évaluée à seulement 20% selon 70 économistes interrogés par Reuters. En revanche, près de 60% d'eux ne prévoient pas d'assouplissement monétaire avant au moins juillet 2024

(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 23/09/2023 à 9:47
Signaler
plus de fonctionnaires = moins de travailleurs

à écrit le 22/09/2023 à 22:11
Signaler
" fort recul de l’activité économique " reformulons : effondrement de l'économie ... Mme Borne et Lemaire sont hors sol, ils organisent l'inflation qui tue notre économie ;

à écrit le 22/09/2023 à 18:02
Signaler
On a voulu mettre la Russie à genoux....Visiblement on souffre pas mal aussi...

à écrit le 22/09/2023 à 16:32
Signaler
En gros toutes ces dons aux grands patrons au détriment des salariés n'ont servi a rien... Pourrait on de ce fait revenir en arrière et enfin donner à ceux qui produisent la richesse et éliminer tout ceux qui profites comme les financiers, actionnair...

à écrit le 22/09/2023 à 14:34
Signaler
"De bons signes pour un assouplissement de la politique de la BCE" C'est ça le système financier est devenu binaire, ne dépendant plus que des taux d'intérêts, il faut pas s'étonner ensuite hein.

à écrit le 22/09/2023 à 13:30
Signaler
Déconsommateur et hyperéconome je suis et ce, tant qu'une loi n'aura pas organisé la prise en charge par la collectivité de la dépendance des personnes âgées. Macron doit créer la 5ème branche de la sécu au lieu d'appauvrir les familles les plus mod...

le 23/09/2023 à 0:00
Signaler
Et comment vous le financer ?

le 23/09/2023 à 0:00
Signaler
Et comment vous le financer ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.