Investissements étrangers : la France perd du terrain

1.215 projets d'investissements étrangers ont été enregistrés en France l'année dernière, contre 1.468 en 2019. En parallèle, le nombre d'emplois crées ou maintenus grâce à ces investissements a baissé passant de 40.000 à 35.000 postes.
Grégoire Normand
Au total, 60 pays ont investi en France en 2020. Les Etats-Unis restent les premiers investisseurs en France. Ils sont suivis de l'Allemagne et du Royaume-Uni.
Au total, 60 pays ont investi en France en 2020. Les Etats-Unis restent les premiers investisseurs en France. Ils sont suivis de l'Allemagne et du Royaume-Uni. (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

La pandémie a provoqué un effondrement des investissements étrangers en France. Selon le dernier bilan dévoilé par l'exécutif ce vendredi 26 février, 1.215 décisions d'investissement ont été prises en 2020 contre 1.468 projets recensés en 2019. Ce qui correspond à une chute d'environ 20%. 35.000 emplois ont ainsi été crées ou maintenus sur le territoire hexagonal au cours de cette année cataclysmique alors que 40.000 avaient été recensés par l'administration l'année précédente.

Malgré cette baisse spectaculaire, le ministre en charge du commerce extérieur et de l'attractivité, Franck Riester veut maintenir la trajectoire des réformes économiques et sociales depuis le début du quinquennat. "Cette dynamique confirme que nos réformes ont su convaincre. La baisse inédite des impôts de production (20 milliards sur 2020-2022) dans le cadre de France Relance, la trajectoire fiscale que nous tenons avec la baisse de la fiscalité des entreprises et du capital renforcent la compétitivité du site France et séduisent les investisseurs étrangers. Nous maintenons ce cap, et nous accélérons les transformations dont notre économie a besoin pour la rendre plus compétitive, plus innovante et plus durable" selon le ministre. Lors d'un déplacement ce vendredi sur le site de l'entreprise japonaise Sakata Seeds dans le Maine-et-Loire, le ministre Riester accompagné de la ministre déléguée à l'industrie Agnès Pannier- Runacher, et de la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, a présenté les différents résultats du bilan de l'agence Business France pour l'année 2020.

L'implantation de sites de production en berne

La propagation du virus sur l'ensemble de la planète a provoqué un coup d'arrêt aux décisions d'implantation des sites de production. Ainsi 308 projets d'implantation ont été recensés l'année dernière, soit une diminution de 19%. Ces projets représentent une grande partie des décisions d'investissement (25%) et environ 12.000 emplois crées. Si la crise a ravivé les débats sur la relocalisation et le Made in France, la persistance de la pandémie et la violence de la récession pourraient stopper un grand nombre de projets industriels encore cette année. Le gouvernement, qui a fait de la relocalisation de produits critiques son cheval de bataille depuis l'annonce du plan de relance, peine parfois à convaincre. En effet, le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé la suppression de 340 postes en recherche et développement à la fin du mois de janvier dans un contexte de pandémie planétaire. En outre, les plans sociaux se multiplient dans les grands groupes depuis le début de la crise et la déflagration chez les sous-traitants est immense dans des régions très spécialisées dans l'aéronautique ou l'automobile par exemple.

Lire aussi : Sanofi augmente son dividende grâce à un bénéfice net annuel à +340%

Brexit : l'Allemagne devant la France

Après plusieurs années de négociations tumultueuses entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, le Brexit est officiellement entré en vigueur le premier janvier dernier. Même si l'accord commercial trouvé entre les deux parties devrait permettre de limiter l'impact économique des deux côtés de la Manche, certaines entreprises ont décidé de revoir leur stratégie d'implantation. A ce jeu, les grandes capitales européennes se sont lancées dans une course effrénée pour tenter d'attirer de nouveaux emplois et services. Selon les différents cadres dirigeants interrogés par l'institut Kantar, une plus forte proportion privilégierait l'Allemagne face à la France.

> Lire aussi : les résultats du baromètre du moral des chefs d'entreprise de La Tribune

Une équipe pour améliorer l'accueil des entreprises étrangères

L'équipe ministérielle a présenté ce vendredi le lancement de la Team France Invest. Ce dispositif doit permette d'améliorer "l'accueil en France des projets d'investissements étrangers en renforçant encore les synergies entre l'Etat, ses opérateurs, ses services déconcentrés et les régions" selon un communiqué du gouvernement. Le Président de la République Emmanuel Macron qui déroule habituellement le tapis rouge aux patrons étrangers dans l'enceinte prestigieuse du château de Versailles au mois de janvier a dû reporter cet événement à l'été. En attendant, les différents membres du gouvernement sont chargés de faire connaître le plan de relance auprès des directions étrangères. Lors d'un récent comité de pilotage auquel La Tribune a pu assister, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire expliquait que très peu de patrons étrangers étaient au courant des aides dont ils pouvaient bénéficier.

> Lire aussi : Plan de relance : dans les coulisses du comité de pilotage à Bercy

Grégoire Normand
Commentaires 9
à écrit le 27/02/2021 à 11:09
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Les investissements comme ceux des chinois dans l'aéroport de Toulouse ou des fonds de pension américains pour vendre nos entreprises à la découpe - après s'être gavés de subventions publiques - on s'en passera très bien.

à écrit le 27/02/2021 à 10:45
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Peu de pays si ce n'est les pays de dumping social et fiscal doivent avoir des investissements étrangers en augmentation. Et d'ailleurs est ce que la location d'esclaves peut être considérée comme de l'investissement ? Est ce que l'évasion fiscale pe...

à écrit le 27/02/2021 à 10:05
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pas etonnant avec la bureaucratie Francaise et l'ingerence voir le dossier carrefour !!!! voir aussi les chantiers de l'atlantique personne ne peut travailler correctement avec les incapables de Bercy

à écrit le 26/02/2021 à 17:26
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baisse de 17% des investissements en France, comparé à - 19% en Europe et - 33% dans le monde : bonne résilience. cela va redémarrer très fort avec la fin de la pandémie. notamment dans l'industrie ou la R&D. Tableau de Bord de l'Attractivité de ...

à écrit le 26/02/2021 à 16:24
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ok; le covid est un peu pour qqch apres, faut bien analyser ce que la france propose bon, le dernier truc, le delit ecocible qui assassine la planete, ca n'est que la cerise sur le gateau(que peu de gens veulent encore manger) faut pas oublier que...

le 26/02/2021 à 17:59
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Et pourtant la France a toujours beaucoup attiré les investisseurs étrangers !

le 26/02/2021 à 20:11
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@ Elise : Ce qui est curieux, c'est que ce sont les Français eux mêmes qui ne sont guère attirés par l'investissement en France. Nous préférons mettre 450 milliards dont 50 milliards rien que pour l'année 2020 sur des livrets défiscalisés. Ce sont le...

le 27/02/2021 à 9:50
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@churchill Ah! L'éternel couplet anti "socialo communiste"! Il faut avoir des oeillères pour ne pas voir que le fossé se creuse entre les riches et les pauvres, que le déclassement des classes moyennes s'accélère et que le réchauffement climatique...

le 27/02/2021 à 16:49
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Mais bon sang Churchill !! Mettez un peu à jour votre logiciel " misérabiliste". Il suffit de consulter les dernières stat du nbre de millionnaires (patrimoine sup à 1million$ hors résidence ppale) résidant en France qui a augmenté de plus de 11% en...

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