La pandémie a provoqué un effondrement des investissements étrangers en France. Selon le dernier bilan dévoilé par l'exécutif ce vendredi 26 février, 1.215 décisions d'investissement ont été prises en 2020 contre 1.468 projets recensés en 2019. Ce qui correspond à une chute d'environ 20%. 35.000 emplois ont ainsi été crées ou maintenus sur le territoire hexagonal au cours de cette année cataclysmique alors que 40.000 avaient été recensés par l'administration l'année précédente.
Malgré cette baisse spectaculaire, le ministre en charge du commerce extérieur et de l'attractivité, Franck Riester veut maintenir la trajectoire des réformes économiques et sociales depuis le début du quinquennat. "Cette dynamique confirme que nos réformes ont su convaincre. La baisse inédite des impôts de production (20 milliards sur 2020-2022) dans le cadre de France Relance, la trajectoire fiscale que nous tenons avec la baisse de la fiscalité des entreprises et du capital renforcent la compétitivité du site France et séduisent les investisseurs étrangers. Nous maintenons ce cap, et nous accélérons les transformations dont notre économie a besoin pour la rendre plus compétitive, plus innovante et plus durable" selon le ministre. Lors d'un déplacement ce vendredi sur le site de l'entreprise japonaise Sakata Seeds dans le Maine-et-Loire, le ministre Riester accompagné de la ministre déléguée à l'industrie Agnès Pannier- Runacher, et de la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, a présenté les différents résultats du bilan de l'agence Business France pour l'année 2020.
L'implantation de sites de production en berne
La propagation du virus sur l'ensemble de la planète a provoqué un coup d'arrêt aux décisions d'implantation des sites de production. Ainsi 308 projets d'implantation ont été recensés l'année dernière, soit une diminution de 19%. Ces projets représentent une grande partie des décisions d'investissement (25%) et environ 12.000 emplois crées. Si la crise a ravivé les débats sur la relocalisation et le Made in France, la persistance de la pandémie et la violence de la récession pourraient stopper un grand nombre de projets industriels encore cette année. Le gouvernement, qui a fait de la relocalisation de produits critiques son cheval de bataille depuis l'annonce du plan de relance, peine parfois à convaincre. En effet, le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé la suppression de 340 postes en recherche et développement à la fin du mois de janvier dans un contexte de pandémie planétaire. En outre, les plans sociaux se multiplient dans les grands groupes depuis le début de la crise et la déflagration chez les sous-traitants est immense dans des régions très spécialisées dans l'aéronautique ou l'automobile par exemple.
Brexit : l'Allemagne devant la France
Après plusieurs années de négociations tumultueuses entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, le Brexit est officiellement entré en vigueur le premier janvier dernier. Même si l'accord commercial trouvé entre les deux parties devrait permettre de limiter l'impact économique des deux côtés de la Manche, certaines entreprises ont décidé de revoir leur stratégie d'implantation. A ce jeu, les grandes capitales européennes se sont lancées dans une course effrénée pour tenter d'attirer de nouveaux emplois et services. Selon les différents cadres dirigeants interrogés par l'institut Kantar, une plus forte proportion privilégierait l'Allemagne face à la France.
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Une équipe pour améliorer l'accueil des entreprises étrangères
L'équipe ministérielle a présenté ce vendredi le lancement de la Team France Invest. Ce dispositif doit permette d'améliorer "l'accueil en France des projets d'investissements étrangers en renforçant encore les synergies entre l'Etat, ses opérateurs, ses services déconcentrés et les régions" selon un communiqué du gouvernement. Le Président de la République Emmanuel Macron qui déroule habituellement le tapis rouge aux patrons étrangers dans l'enceinte prestigieuse du château de Versailles au mois de janvier a dû reporter cet événement à l'été. En attendant, les différents membres du gouvernement sont chargés de faire connaître le plan de relance auprès des directions étrangères. Lors d'un récent comité de pilotage auquel La Tribune a pu assister, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire expliquait que très peu de patrons étrangers étaient au courant des aides dont ils pouvaient bénéficier.
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