Marseille : la mairie va retirer 1.500 trottinettes mais conserve le service face au manque de transports

Le maire de Marseille a annoncé le retrait de 1.500 trottinettes électriques en libre-service dans la ville, soit un tiers de la flotte. Benoît Payan dénonce la mauvaise régulation des opérateurs, un reproche déjà formulé en début d'année. L'édile aurait même été aussi radical qu'à Paris, qui a supprimé l'ensemble de ces deux-roues de ses rues, si la deuxième ville de France était dotée « d'autant de lignes de métro » que la capitale.
Mi-janvier, la mairie de Marseille avait déjà enjoint les trois opérateurs présents à Marseille de proposer des solutions pour stopper les nuisances générées par ces deux-roues.
Mi-janvier, la mairie de Marseille avait déjà enjoint les trois opérateurs présents à Marseille de proposer des solutions pour stopper les nuisances générées par ces deux-roues. (Crédits : DR)

Alors que les trottinettes en libre-service ont totalement déserté Paris comme voté par les habitants, elles seront désormais moins nombreuses à Marseille. Et c'est le maire lui-même qui l'a annoncé ce lundi 11 septembre.

« Il y a 4.000 trottinettes à Marseille et j'ai décidé d'en supprimer 1.500 tout de suite, rapidement. Pourquoi ? Parce qu'en effet c'est à peu près n'importe quoi, c'est mal régulé, j'ai demandé aux opérateurs de faire des choses drastiques. Je vois que quelque fois ils ont traîné des pieds », s'est agacé Benoît Payan, à la tête du Printemps marseillais (union de gauche), sur les ondes de France Bleu Provence.

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L'édile de la deuxième ville de France aurait même aimé être aussi radical que la municipalité de la capitale. « Si j'avais autant de lignes de métro qu'à Paris, je vous dirais dès ce matin que j'enlève les trottinettes », a-t-il ajouté. La différence entre les deux villes est en effet considérable : seulement deux lignes de métro à Marseille, couvrant un peu plus de 22 kilomètres, contre 16 à Paris répartis sur près de 220 kilomètres. Benoît Payan, qui menace néanmoins d'aller plus loin, demande également aux opérateurs de déployer un tiers des trottinettes dans des quartiers non-centraux, dans une ville bien plus étendue que Paris, et de respecter les obligations légales.

Des mois de tensions

Les tensions entre la mairie et les trois opérateurs présents à Marseille - Bird, Lime et Voi - ne datent pas d'hier. Mi-janvier, la municipalité leur avait enjoint de proposer des solutions pour stopper les nuisances générées par ces deux-roues, faute de quoi elle évoquait envisager de mettre fin au service. « Ils nous ont proposé des solutions crédibles, on va voir comment elles seront mises en œuvre », avait par la suite fait savoir l'adjointe au maire en charge de la politique de la Ville et des Mobilités, Audrey Gatian, en février.

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Les entreprises s'étaient engagées à réguler le nombre de trottinettes sur les aires de stationnement qui leur sont dédiées - ces espaces ont été créés en raison des stationnements anarchiques qui encombraient les trottoirs. Ainsi que sur la mise en place d'un système de « contrôle d'identité » avec « reconnaissance faciale » et scan d'une pièce d'identité.

La semaine dernière, l'adjointe a reconnu « des améliorations » sur BFM Marseille Provence. Néanmoins, elle faisait planer de nouveau la menace d'une suppression de ce service. « La question "est-ce qu'on continue ou est-ce qu'on arrête [les trottinettes]?" est posée », indiquait Audrey Gatian. La réponse semble avoir été trouvée depuis.

De plus en plus de règles

Reste que l'actuelle convention qui lie la municipalité aux trois opérateurs court jusqu'au début du mois d'octobre. Une nouvelle devrait lui emboîter le pas. Cette nouvelle mouture devrait imposer aux entreprises aspirantes un « dispositif de régulation (quota par station, actions de terrain de régulation et de rééquilibrage) déjà à l'œuvre pour lutter contre les stations surchargées », indique la mairie dans un communiqué. Et une « pénalité de 25€ » sera mise en place pour les opérateurs « pour chaque infraction constatée afin de contrer les trottinettes mal stationnées sur l'espace public ».

À noter par ailleurs que le gouvernement a durci fin août la réglementation des engins de déplacement personnel motorisés (EDPm), dont font partie les trottinettes. Ainsi, l'âge minimum pour conduire un de ces deux-roues est passé de 12 à 14 ans et les amendes sont passées de 35 à 135 euros pour sanctionner la circulation à deux personnes sur une même trottinette ou sur les voies interdites. Un serrage de vis dans un souci de sécurité. D'après la Sécurité routière, les Français se déplacent davantage en trottinette qu'avant le confinement, ce qui génère plus d'accidents avec ce moyen de transport. La « mortalité en EDPm a augmenté fortement ces 12 derniers mois », avec 33 personnes décédées depuis un an (+23 tués), selon des chiffres publiés en juin.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 11/09/2023 à 20:28
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Mais on aura le droit de trottiner... à pied!

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