Paris hippiques : le PMU a engrangé plus de 10 milliards d'euros d'enjeux en 2023, un record

Le PMU, fort d'un nombre de 14.000 points de vente en France, a annoncé avoir engrangé un peu plus de 10 milliards d'euros d'enjeux l'an dernier, seuil que l'opérateur exclusif de paris hippiques n'avait plus franchi depuis 2013.
Emmanuelle Malecaze-Doublet, patronne du PMU, a fait état pour 2023 d'un « niveau de résultat net très élevé à 835 millions d'euros » et d'une croissance de l'activité de 2%.
Emmanuelle Malecaze-Doublet, patronne du PMU, a fait état pour 2023 d'un « niveau de résultat net très élevé à 835 millions d'euros » et d'une croissance de l'activité de 2%. (Crédits : Julien Lutt)

Avec plus de 10 milliards d'euros d'enjeux de paris hippiques engrangés, 2023 n'aura pas été une année au petit trot pour le PMU. « C'est un symbole fort » a déclaré à l'AFP la directrice générale de l'opérateur Emmanuelle Malecaze-Doublet, faisant également état pour 2023 d'un « niveau de résultat net très élevé à 835 millions d'euros » et d'une croissance de l'activité de 2%. « On a retrouvé la croissance depuis deux ans », a-t-elle rappelé. Ce seuil de dix milliards d'euros n'avait plus franchi depuis 2013.

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Des croissances sur tous les canaux

Saluant des paris hippiques « redynamisés, très bon signe de reprise de l'activité » après plusieurs années difficiles notamment en raison de la crise sanitaire, la dirigeante a souligné que la croissance s'était faite « sur tous les canaux, dans le digital comme dans les points de vente », soit les bars-tabac-PMU. La semaine dernière, le PMU a ouvert son 14.000e point de vente sur le territoire, « un record qui montre que l'image de marque est en train de changer, qu'il y a le besoin de convivialité, que post-Covid on a besoin de se retrouver et de lieux où on échange », a mis en avant Emmanuelle Malecaze-Doublet.

Elle a également annoncé que serait inauguré à Bordeaux « dans quelques semaines » un nouveau concept de point de vente, les « Paris Mutuels Urbains » avec l'objectif d'en ouvrir « 150 à horizon 4-5 ans, en priorité dans les grandes villes ». « La moitié seront des créations, l'autre moitié seront des reprises », par exemple d'une brasserie. « L'idée est de rester dans notre ADN, via des partenariats avec des commerçants indépendants, nous voulons vraiment qu'il y ait l'âme du point de vente » où le PMU investira pour déployer son concept « dans une atmosphère conviviale, chaleureuse, une ambiance 'bistrot' avec un design moderne », a détaillé la responsable.

1,4 million de joueurs à risque, l'Autorité nationale des jeux veille

Un engouement qui est placé sous surveillance par l'Autorité nationale des jeux (ANJ). Pour mieux identifier et protéger les joueurs excessifs, le régulateur du secteur souhaite mettre fin à l'anonymat en points de vente, selon son plan stratégique présenté jeudi 25 janvier. Ele réfléchit à un moyen d'identifier ces joueurs problématiques mais aussi les mineurs dans les 35.000 points de vente du réseau physique (PMU et/ou FDJ), un « tabou de la régulation » auquel il faut s'attaquer « face aux enjeux de santé publique de l'addiction au jeu », a déclaré la présidente Isabelle Falque-Pierrotin, lors d'une conférence de presse. Parallèlement, l'ANJ va exiger des opérateurs de paris en ligne qu'ils écartent plus efficacement les joueurs excessifs de leur clientèle.Sur l'identification en point de vente, « on attend de voir quand et comment ce sera mis en place mais c'est une mesure indispensable, qu'on demandait depuis longtemps », a réagi Nicolas Béraud, patron de Betclic, alors que certains acteurs du secteur pointent une distorsion de concurrence de la FDJ. La dernière étude sur le sujet, qui remonte à 2019, évalue à 1,4 million le nombre de joueurs à risque, dont près de 400.000 à un niveau pathologique. Ces derniers génèrent 21% du chiffre d'affaires du secteur, selon cette étude de l'Observatoire des jeux.

La Française des Jeux veut acquérir Kindred (Unibet)

La Française des Jeux a annoncé fin janvier vouloir racheter l'opérateur de jeux en ligne Kindred, qui détient notamment Unibet, pour 2,6 milliards d'euros. Kindred « est un acteur de premier plan dans le secteur des paris et des jeux d'argent en ligne en Europe » et ce rapprochement donnera naissance à un « champion européen au profil financier renforcé », souligne la Française des Jeux. En 2023 la FDJ, qui affiche des ambitions dans les jeux d'argent, du poker en ligne aux paris hippiques, avait annoncé racheter l'opérateur de la loterie nationale irlandaise, Premier Lotteries Ireland (PLI), « pour une valeur d'entreprise de 350 millions d'euros », devenant pour la première fois de son histoire, opérateur d'une loterie à l'étranger.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 06/02/2024 à 16:54
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Les jeux de hasard sont aussi appelés l'impôt sur la fortune du pauvre !!!

le 06/02/2024 à 18:56
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@Idx. Oh là c'est du grand art et je suis vraiment sincère👏Je ne connaissais pas cette maxime tellement vraie. Merci.

à écrit le 06/02/2024 à 15:14
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Pas difficile lorsque l'état avant de privatisé a refait, restructurer et réhabilité l'entreprise aux frais de l'état pour ensuite l'a mettre en bourse et libéralisé le jeu pour toucher les jeunes .... Nous avons payé pour cela, du coup logique ...

le 06/02/2024 à 18:59
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@Gonzague. Magnifique post, je souscris👏

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