Wauquiez demande une baisse d'impôt de 10% pour "tout le monde"

Face aux demandes des "Gilets jaunes", Emmanuel Macron "est en train de passer d'une politique pro-entreprises à une politique anti-entreprises", a estimé Laurent Wauquiez. Pour ce dernier "une baisse d'impôt de 10%" doit être "pour tout le monde".
(Crédits : Eric Gaillard)

Le président des Républicains avait critiqué un président de la République qui se comportait en "girouette" en évoquant "beaucoup d'inconstances, beaucoup de changements", au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron pour répondre à la crise des "Gilets jaunes".

"Ce qui me gêne c'est que je n'ai pas senti cette constance, un président ça ne peut pas être une girouette", a lâché Laurent Wauquiez fin avril au micro d'Europe 1, citant des marches arrières sur le pouvoir d'achat des retraités, la gestion de l'immigration ou les crédits d'impôts pour les entreprises.

"Je ne vois pas là où il veut nous emmener (...) Un président qui n'a pas de boussole c'est le risque de finir avec un quinquennat pour rien", avait-il enfoncé.

Lors de sa première conférence de presse, le président de la République Emmanuel Macron avait présenté ses mesures pour sortir de la crise des "Gilets jaunes": réindexation des retraites sur l'inflation, baisse de l'impôt sur le revenu, un allongement de la durée de cotisation, sans changer l'âge légal de départ à la retraite, réductions de la dépense publique...

Le président du parti Les Républicains a de son côté réclamé "une baisse d'impôt de 10% pour les classes moyennes.

Laurent Wauquiez avait également fustigé un manque d'annonces "sérieuses" sur la baisse de la dépense publique. Le chef de l'Etat avait indiqué qu'il était prêt à "abandonner" l'objectif de 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires "si ce n'est pas tenable".

Pour Laurent Wauquiez, "les retraités et les automobilistes" ont été les "deux catégories (...) en marge des mesures" du président.

"Jamais le prix de l'essence n'a été aussi haut" et "toute une partie des retraités (va) continuer à payer" la hausse de la CSG, avait-il commenté.

D'une politique "pro-" à "anti-" entreprises

Emmanuel Macron "est en train de passer d'une politique pro-entreprises à une politique anti-entreprises", juge dimanche lors d'une interview aux Échos du président des LR dans un entretien où il se prononce en faveur d'un allongement du temps de travail.

À la veille d'une réunion à Matignon sur la mobilisation pour l'emploi, le président des LR estime qu'il "faut avoir le courage de faire une réforme d'ensemble au lieu de bricoler à la marge", citant l'exemple de "ce qu'ont fait les Allemands dans les années 1990".

"Les Français peuvent parfaitement comprendre la vérité : nous ne travaillons pas assez. Le vrai pacte productif serait de mettre sur la table la question du temps de travail avec une discussion sur l'équilibre entre compétitivité et augmentation des salaires", affirme M. Wauquiez.

La référence aux réformes Hartz

"Ce qui a redressé l'Allemagne, ce sont les réformes Hartz, qui ont changé en profondeur le système d'assurance chômage et de formation professionnelle. Il faut des réformes Hartz à la française", soutient-il.

Les réformes dites "Hartz" du marché du travail, adoptées entre 2003 et 2005 sous le chancelier SPD Gerhard Schröder, ont flexibilisé le marché du travail et remis à plat le système des aides sociales et d'indemnisation du chômage. Des "jobs centers" assurent à la fois le suivi des chômeurs et le versement de leur aide sociale : 409 euros par mois pour un célibataire plus une participation aux frais de logement et d'électricité.

Présentées comme la source de la prospérité allemande actuelle, ces mesures ont été considérées par beaucoup comme une trahison de l'héritage social-démocrate. Laurent Wauquiez ajoute que "pour améliorer l'emploi, il faut améliorer la compétitivité des entreprises".

Opposé à la suppression de niches fiscales annoncée par le gouvernement, il estime que "revenir sur les crédits d'impôt, ça veut dire augmenter les impôts sur les entreprises et dégrader leur compétitivité". Pour lui, "il faut baisser les impôts de production".

Baisse d'impôt... et moins de fonctionnaires

Concernant l'impôt sur le revenu, il rappelle que les Républicains prônent "une baisse de 10% pour tout le monde".

Le patron de LR s'alarme aussi de la dette publique.

"Annoncer 17 milliards d'euros de dépenses supplémentaires sans le moindre début du commencement d'un financement comme le Président l'a fait, c'est irresponsable : les annonces d'aujourd'hui seront les impôts de demain".

"Il faut absolument rétablir l'équilibre de nos comptes publics", a renchéri la tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy sur LCI.

"On ne pourra pas rétablir l'équilibre des comptes publics si on n'arrive pas à faire baisser le nombre de fonctionnaires", a-t-il dit, regrettant le recul d'Emmanuel Macron sur l'objectif affiché en début de mandat de supprimer 120.000 fonctionnaires.

Pour M. Bellamy, il faut s'attaquer au "millefeuille territorial" pour faire "mieux avec moins".

"Il faut évidemment faire une vraie réforme de ce maillage territorial qui est aujourd'hui infiniment trop complexe et qui est l'occasion de gaspillages inutiles et d'une paralysie de la dépense publique en même temps qu'une augmentation de cette dépense", a-t-il dit.

Commentaires 4
à écrit le 12/05/2019 à 11:57
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pourquoi avez vous changé le titre de cette info ?

à écrit le 09/05/2019 à 14:29
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Pour rappel depuis la seconde guerre mondiale la gauche (que le PS) n'a été au pouvoir que 17 ans... Le reste ces votre parti qui a changé de nom plus souvent que de tête ! Si la france est dans cet état c'est majoritairement de votre faute !

à écrit le 06/05/2019 à 14:30
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Allez allez allez ! Dernière promotion avant les élections !

à écrit le 06/05/2019 à 8:32
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Hum pas terrible la photo, ya du relâchement dans le "programme" là !

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