Présidentielle : sans surprise, le pouvoir d'achat reste la priorité numéro un des Français

Loin devant la santé, l'immigration, la sécurité ou encore l'environnement, le porte-monnaie des Français reste la préoccupation principale en vue de l'élection d'avril 2022. C'est ce que dévoile un sondage Odoxa pour Europe 1, alors que face à l'inflation, 80% des répondants ont le sentiment que leur pouvoir d'achat s'est dégradé depuis les 12 derniers mois.
Pour 90% des Français, le pouvoir d'achat est un sujet de préoccupation très important ou assez important.
Pour 90% des Français, le pouvoir d'achat est un sujet de préoccupation très important ou assez important. (Crédits : DR)

A cinq mois de l'élection présidentielle, le pouvoir d'achat est le sujet de préoccupation, assez important - voire très important -, pour neuf Français sur dix, selon un sondage Odoxa pour Europe 1 publié lundi (*). Il arrive ainsi devant la santé, l'immigration, la sécurité, la lutte contre le terrorisme ou encore l'environnement et le chômage pour l'élection d'avril 2022.

En effet, à la question "Parmi les grands domaines suivants quels sont ceux qui compteront le plus dans votre vote à l'élection présidentielle ?", les sondés, qui pouvaient sélectionner deux choix, ont répondu ainsi: 45% évoquent le pouvoir d'achat, 30% la santé, 25% l'immigration, 24% la sécurité et la lutte contre le terrorisme, 21% l'environnement, 13% le chômage, 13% l'éducation, 10% l'identité française, 9% la fiscalité.

Rien de surprenant au vu de l'inflation qui atteint des records et qui impacte directement le porte-monnaie des Français. D'autant plus que ce spectre, capable de faire reculer le pouvoir d'achat et la croissance - tous deux nécessaires pour financer les plans de relance et l'Etat -, pourrait planer jusqu'à la fin 2022, a concédé fin octobre le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. L'inflation a en effet atteint un plus haut en France en octobre, à 2,6% sur un an selon l'Insee. "Cette hausse résulte d'une accélération des prix de l'énergie (+20,2% après +14,9% en septembre) et des services (+1,8% après +1,4%)", détaillait l'Institut national de la statistique dans un communiqué.

Un pouvoir d'achat dégradé ?

Résultat, huit Français sur dix ont le sentiment que le pouvoir d'achat a plutôt eu tendance à se dégrader depuis les 12 derniers mois, selon ce sondage. Les Français estiment que la hausse des prix de l'essence et de l'énergie a été la plus pénalisante pour leur pouvoir d'achat depuis ces 18 derniers mois, mais la hausse des prix des produits de consommation courante les a aussi beaucoup affectés.

Dans le détail, les prix du tabac ont augmenté en octobre au même rythme qu'en septembre (+4,8%), tandis que ceux des produits manufacturés et de l'alimentation ont connu une hausse respective de +0,3% et +0,7%. Et les hausses se répercutent directement sur le portefeuille des consommateurs.

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Pourtant, une étude de l'Institut des politiques publiques (IPP), lié à l'Ecole d'économie de Paris, publiée plus tôt en novembre, indiquait que tous les ménages ont vu leur niveau de vie (c'est-à-dire l'ensemble de leurs revenus après impôts et prestations) progresser d'environ 1,6% depuis le début du quinquennat, sauf les 5% de ménages les plus pauvres, qui ont perdu 0,5% en moyenne. Le niveau de vie des ménages les plus modestes a été grignoté par de moindres revalorisations de certaines prestations et par la hausse des taxes sur l'énergie et le tabac, qui pèsent davantage en proportion de leur revenu.

De plus, une autre étude du Trésor publiée en septembre, brandie par le gouvernement, montre que le pouvoir d'achat a progressé sous ce quinquennat entre 1,8 % et 4 %. Et que toutes les catégories de Français ont bénéficié de ces hausses. Les 10% les moins riches ont vu leur niveau de vie croître de 4% alors que les 10% les plus fortunés, eux, ont profité d'une augmentation de 2%. Cette amélioration tient à plusieurs mesures prises depuis 2017 : la baisse de l'impôt sur le revenu, la suppression de la taxe d'habitation, mais aussi des revalorisations de minima sociaux, comme la prime d'activité, l'allocation adulte handicapé, le minimum vieillesse... « Ces chiffres, nous devons les rappeler aux Français pour qu'ils mesurent bien ce que nous avons fait pour eux », répètent les conseillers ministériels.

Enfin, revendiqué par Jean Castex comme "le président du pouvoir d'achat", Emmanuel Macron a dégainé en octobre une "indemnité inflation" de 100 euros annoncée pour 38 millions de Français, et qui vise à les aider à faire face à la hausse des prix.

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(Avec AFP)

(*) Le sondage a été réalisé du 3 au 24 novembre, sur un échantillon de 1.005 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Commentaires 4
à écrit le 30/11/2021 à 9:07
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Vous avez fabriqué des consommateurs ensuite faut pas venir chialer parce que les consommateurs ne pensent pas exactement ce que vous leur dites de penser, déjà ils se vaccinent en masse pour pouvoir consommer on ne peut pas tout avoir ! L'insécurité...

à écrit le 29/11/2021 à 21:37
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Personnellement, je ne veux plus voir de décapités, cela me semble le plus urgent !

à écrit le 29/11/2021 à 18:23
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En parlant de pouvoir d'achat : Malgré l'épidémie de Covid-19, les grandes fortunes ne connaissent pas la crise. Aux États-Unis, par exemple, les plus fortunés sont toujours plus riches et leurs revenus ont augmenté de 70% depuis plus d'un an et d...

à écrit le 29/11/2021 à 18:02
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Si les français sont attachés à leur pouvoir d'achat, alors ils ne sont pas écologistes, puisque la lutte contre le réchauffement climatique, passe par une baisse du pouvoir d'achat

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