Retraites : près de deux tiers des « petits patrons » sont défavorables à la réforme

Selon un sondage Fiducial-Ifop, plus de six dirigeants sur dix de très petites entreprises (TPE) voient d'un mauvais œil la réforme des retraites du gouvernement et se méfient de ses actions économiques, dans un contexte de pessimisme élevé. Un score qui équivaut à la photographie que l'on obtient quand on interroge l'ensemble des Français.
Comme les Français, les dirigeants des PME sont majoritairement hostiles à la réforme des retraites. Seuls 10% d'entre eux la soutiennent fortement.
Comme les Français, les dirigeants des PME sont majoritairement hostiles à la réforme des retraites. Seuls 10% d'entre eux la soutiennent fortement. (Crédits : Reuters)

La réforme des retraites n'est pas seulement contestée dans la rue. Ainsi, selon un sondage Fiducial-Ifop, qui se base sur les réponses de près d'un millier de patrons d'entreprises de moins de vingt salariés, 62% des dirigeants de TPE n'y sont pas favorables, dont 43% « pas du tout », alors que 36% s'y disent favorables, dont 10% qui la soutiennent fortement. L'enquête n'intègre pas les entreprises réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50.000 euros.  « Ces scores sont particulièrement proches de la mesure réalisée sur l'ensemble des Français mi-mars », souligne l'enquête Fiducial-Ifop (68% pas favorables et 32% favorables).

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Une âge moyen idéal de départ à la retraite estimé à 62,4 ans

Ils considèrent que l'âge moyen idéal de départ à la retraite est de 62,4 ans. Le départ est espéré plus tôt encore dans les secteurs à plus grande pénibilité (un peu plus de 61 ans), mais au-delà de 64 ans dans celui des services aux entreprises.

Plus largement, deux tiers des sondés (66%) disent ne pas avoir confiance dans les mesures économiques annoncées ou déployées par le gouvernement, contre 34% qui expriment leur confiance. Une proportion similaire de chefs d'entreprise (66%) estime que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, dont 40% « pas du tout ».

Les dirigeants font également état de leur pessimisme concernant le contexte politique, économique et social actuel (76%, soit 29 points de plus depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron en mai 2017) et leur propre activité (52%), notamment dans la santé, le commerce ou les services aux particuliers.

Toutefois, 56% déclarent ne pas avoir de difficultés financières, dans un environnement inflationniste marqué par des augmentations des coûts relatifs surtout à l'énergie (72%), aux matières premières et fournitures (69%) ou aux salaires (16%).

Le Medef, favorable à la réforme, demande au gouvernement de le « laisser négocier avec les syndicats »

De son côté, le Medef, par la voix de son patron, Geoffroy Roux de Bézieux, a demandé à la Première ministre, Elisabeth Borne, de « mieux prendre en compte » les négociations entre syndicats et patronat. « On a essayé de tracer des perspectives sur ce sur quoi on pouvait négocier dans les mois qui viennent, avec une demande assez forte des organisations patronales, d'une nouvelle méthode pour mieux prendre en compte les partenaires sociaux », a-t-il déclaré le patron des patrons à l'issue de sa rencontre mercredi avec la Première ministre.

« Laissez-nous négocier » avec les syndicats, « ça prend probablement un peu plus de temps que d'autres méthodes, mais c'est sûrement plus efficace », a-t-il plaidé, en citant l'accord sur le partage de la valeur, que le gouvernement entend reprendre dans une loi. Les trois dirigeants du Medef, de la CPME, François Asselin, et de l'U2P, Jean-Christophe Repon, ont redit leur soutien à la réforme des retraites, et affirmé « attendre la décision » du Conseil constitutionnel.

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(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 11/04/2023 à 9:25
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Si c'est vrai stopper vos travaux jusqu'au retrait de la réforme. Si vous les petits patrons arrêtez tous la france sera plus qu'à l'arrêt; même les grosses entreprises ne pourront plus travailler sans vos productions que ce soit en matières première...

à écrit le 07/04/2023 à 20:11
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Le MEDEF fait surtout assaut de démagogie et d'hypocrisie. Il n'est pas le seul. On n'est pas forcé de faire semblant de prendre au premier degré ses déclarations...

à écrit le 07/04/2023 à 18:09
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Moi à partir de 62 ans jusqu a 64 ans ou 67 ans car c est l objectif visé mais pas dit , je n ´ en branletai plus une au boulot .grève du zèle etc …. et si mon patron veut me licencier je le fouet au en arrêt maladie - vu l âge j aurai bien quelqu...

à écrit le 07/04/2023 à 17:21
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cette réforme est une autoroute pour les fonds de pensions ; on peux s'interroger : à qui profite le crime ? pas à tous c'est sûr

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