Technip Energies a plongé en Bourse après une enquête du Monde sur ses activités en Russie

Selon une enquête du quotidien du soir, Technip Energies aurait tardé à sortir d'un projet colossal à 7 milliards d'euros de construction d'une usine gazière dans l'arctique russe. Ce, malgré les sanctions de l'UE.
« Technip Energies a agi, à tout moment, en conformité avec les sanctions applicables dans le cadre du projet Arctic LNG 2 », un projet de construction d'usine de liquéfaction de gaz naturel, s'est défendue la firme Technip Energies, dans un communiqué ce jeudi.
« Technip Energies a agi, à tout moment, en conformité avec les sanctions applicables dans le cadre du projet Arctic LNG 2 », un projet de construction d'usine de liquéfaction de gaz naturel, s'est défendue la firme Technip Energies, dans un communiqué ce jeudi. (Crédits : Technip Energies)

Une révélation qui a pesé lourd sur le cours de Bourse de Technip Energies ce jeudi, son titre ayant chuté jusqu'à 21% à la Bourse de Paris. Selon une enquête du quotidien Le Monde, l'énergéticien aurait tardé à sortir d'un projet gazier russe, stratégique pour lui, malgré les « sanctions européennes consécutives à l'invasion russe en Ukraine » qui « lui imposaient d'interrompre sa participation ».

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« Technip Energies a agi, à tout moment, en conformité avec les sanctions applicables dans le cadre du projet Arctic LNG 2 », un projet de construction d'usine de liquéfaction de gaz naturel en Sibérie occidentale, s'est immédiatement défendu Technip Energies, dans un communiqué publié dans la journée.

Contrat à 7 milliards d'euros

Le contrat d'une valeur de 7 milliards d'euros pour Technip Energies avait été signé en juillet 2019 en vue de bâtir une usine gigantesque de liquéfaction de gaz en vue de l'exporter sous forme de GNL. Le chantier est personnellement suivi par Vladimir Poutine qui l'a d'ailleurs visité cet été. A cette époque, l'Etat russe vise une augmentation des exportations maritimes de gaz russe pour compenser la fermeture des gazoducs vers l'Europe.

Pour la seule année 2022, le chantier Arctic LNG 2 représentait un chiffre d'affaires d'1,4 milliard d'euros pour Technip, selon Le Monde. Le quotidien accuse le groupe énergétique français de ne pas avoir claqué la porte du chantier dès l'entrée en vigueur des sanctions d'avril 2022. Celles-ci « interdisent explicitement les exportations vers la Russie de produits et de technologies utilisés dans la liquéfaction de gaz naturel, et proscrit toute assistance technique, financière ou logistique à leur utilisation ».

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« Technip Energies a eu un peu plus d'un mois pour s'y conformer », écrit le quotidien du soir, qui lui reproche d'avoir poursuivi la livraison de pièces de construction de l'usine de GNL jusqu'en octobre 2022, et d'avoir transféré le siège de coentreprises crées pour l'occasion, aux Emirats arabes unis, où ne s'appliquent pas les sanctions avant de les céder le 5 mai 2023. « Ça s'est fait en coopération avec le client parce qu'on ne pouvait pas partir en claquant la porte : on aurait perdu beaucoup d'argent », s'est justifié un cadre de la société au Monde.

Dans le sillage de cette parution, le cours de l'action du groupe d'ingénierie et de services a chuté jusqu'à 21% dans la séance de ce jeudi avant de se ressaisir à 13,75% en à 17h30.

(Avec AFP)

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