Accords post-Brexit : le gouvernement britannique dément catégoriquement vouloir resserrer les liens avec l'UE

Le gouvernement britannique a démenti des informations de presse selon lesquelles Londres chercherait à resserrer ses liens avec Bruxelles, trois ans après avoir quitté l'Union européenne. Le Premier ministre Rishi Sunak préfère d'ailleurs « prendre le temps de conclure de bons accords commerciaux » contrairement à son prédécesseur, Boris Johnson, qui était partisan d'une conclusion rapide d'accords de libre-échange après le Brexit afin d'en montrer les bienfaits économiques.
Selon le Sunday Times, un tel rapprochement, qui serait très impopulaire auprès des députés conservateurs favorables à un Brexit dur, pourrait être mise en place dans les dix prochaines années dans le but de réduire les barrières commerciales actuelles.
Selon le Sunday Times, un tel rapprochement, qui serait très impopulaire auprès des députés conservateurs favorables à un Brexit dur, pourrait être mise en place dans les dix prochaines années dans le but de réduire les barrières commerciales actuelles. (Crédits : Toby Melville)

Trois ans après avoir quitté l'Union européenne, le Royaume-Uni chercherait-il a se rapprocher économiquement de son ancien partenaire ? C'est ce qu'affirme l'hebdomadaire The Sunday Times dans son édition de ce dimanche 20 novembre. « Des membres du gouvernement prévoient de mettre la Grande-Bretagne sur la voie d'une relation similaire à celle de la Suisse avec l'Union européenne », de sorte « à renforcer les liens économiques », d'après le journal.

Pour rappel, les relations économiques et commerciales entre la Suisse et l'UE sont régies par l'accord de libre-échange de 1972 et par les accords bilatéraux de 1999. Ces accords donnent à la Suisse un accès direct aux secteurs clés du marché intérieur de l'UE. « L'absence de barrières aux échanges est une source importante de prospérité des deux côtés », précise sur son site internet la délégation de l'Union européenne en Suisse et pour la Principauté de Liechtenstein.

Selon le Sunday Times, un tel rapprochement, qui serait très impopulaire auprès des députés conservateurs favorables à un Brexit dur, pourrait être mise en place dans les dix prochaines années dans le but de réduire les barrières commerciales actuelles.

« C'est évidemment quelque chose que l'UE ne nous offrirait jamais d'emblée parce qu'elle dirait que vous essayez d'avoir le beurre et l'argent du beurre, mais la raison pour laquelle je pense que nous l'obtiendrons est que c'est dans l'intérêt économique des deux parties », a expliqué une source au Sunday Times.

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Le gouvernement dément fermement

Un porte-parole du gouvernement britannique, cité par l'agence de presse britannique PA, a qualifié l'article du Sunday Times de « catégoriquement faux ». « Ce gouvernement s'efforce d'utiliser les libertés offertes par le Brexit pour créer des opportunités qui stimulent la croissance et renforcent notre économie », selon cette source. Et d'ajouter pour appuyer encore davantage son propos : « Le Brexit signifie que nous n'aurons plus jamais à accepter une relation avec l'Europe qui verrait un retour de la liberté de mouvement, des paiements inutiles à l'Union européenne ou la mise en danger des avantages des accords commerciaux que nous sommes maintenant capables de conclure dans le monde entier ».

Dès dimanche matin, le ministre de la Santé Steve Barclay, ministre chargé du Brexit entre 2018 et 2020, a opposé un démenti au Sunday Times. « Nous avons un Premier ministre (Rishi Sunak, ndlr) qui a soutenu le Brexit. Tout comme moi », a-t-il déclaré sur Sky News. « Je veux maximiser les opportunités qu'offre le Brexit ».

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Le Premier ministre veut prendre son temps

Depuis sa sortie de l'Union européenne il y a trois ans, le Royaume-Uni a resigné des accords commerciaux, notamment avec l'UE et d'autres pays européens. Mais aussi avec la Nouvelle Zélande, tandis que des discussions sont en cours avec l'Inde, le Canada ou les États-Unis. Les conservateurs au pouvoir se sont récemment attirés des critiques sur celui signé l'an dernier avec l'Australie, accusé de doper les importations australiennes de viande de bœuf et d'agneau au détriment des producteurs britanniques.

C'est pourquoi, pour le Premier ministre britannique, le pays doit « prendre le temps » de négocier de bons accords commerciaux avec ses partenaires. « Je ne sacrifierai pas la qualité pour la rapidité. Je pense que c'est important de prendre le temps de conclure de bons accords commerciaux », a déclaré Rishi Sunak devant la Chambre des communes jeudi dernier, où il faisait un compte-rendu du sommet du G20 qui s'est achevé mercredi en Indonésie.

« Ce gouvernement croit de tout son cœur au pouvoir et aux avantages du libre-échange », a par ailleurs affirmé le Premier ministre, ajoutant qu'il avait échangé avec son homologue indien sur le sujet en marge du G20. Il a également dit espérer la « conclusion dans un avenir proche » des négociations pour que le Royaume-Uni rejoigne l'accord de partenariat transpacifique (CPTPP), qui regroupe des pays de part et d'autres de l'océan Pacifique, notamment le Canada, le Japon, l'Australie, le Mexique et le Chili.

La volonté de Rishi Sunak de ne pas se précipiter tranche en tout cas avec celle de l'ancien Premier ministre Boris Johnson. Lui était partisan d'une conclusion rapide d'accords de libre-échange après le Brexit afin de montrer les bienfaits économiques de la sortie de l'UE.

Selon un sondage publié par l'institut YouGov jeudi 17 novembre, le soutien pour le Brexit est à son plus bas niveau, avec seulement 32% des Britanniques disant qu'il était juste de voter pour quitter l'UE et 56% disant que c'était une erreur.

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(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 21/11/2022 à 12:54
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Bonjour, Même si tous cela est vrai, ils ne faut pas le dire.... La GB a toujours voulu maintenir ses avantages avec l'Union européenne sans avoir les inconvénients... Maintenant qu'ils sont partir, ils ne coûte rien de demander quelques avantage...

à écrit le 21/11/2022 à 12:40
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En anglais on dit ' inch by inch, as a gentleman '

à écrit le 21/11/2022 à 11:21
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"conclusion rapide d'accords de libre-échange" j'avais lu que les accords que la GB a contracté, c'est simplement la prolongation de ce qui existait avec l'UE, rien de 'mieux' en vue, mais étant pressé, c'était déjà une base solide. A voir ensuite à ...

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