Allemagne : les conducteurs de trains obtiennent une réduction du temps de travail de 38 à 35 heures

Les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn ont obtenu une réduction progressive de leur temps de travail de 38 à 35 heures par semaine d'ici 2029, selon les détails d'un accord publié mardi. Celui-ci intervient après une vague de grèves qui ont pesé sur le climat économique en Allemagne.
Les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn ont obtenu une réduction progressive de leur temps de travail de 38 à 35 heures par semaine (Photo d'illustration).
Les conducteurs de trains de la Deutsche Bahn ont obtenu une réduction progressive de leur temps de travail de 38 à 35 heures par semaine (Photo d'illustration). (Crédits : FABRIZIO BENSCH)

Les conducteurs de trains passent de 38 à 35 heures de travail par semaine en Allemagne. Un accord a été trouvé lundi par la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn et le syndicat des conducteurs de trains sur leurs négociations salariales, après des mois d'impasse ayant provoqué une vague de grèves dans le pays.

Selon les termes de ce compromis, « le temps de travail de référence (...) sera réduit à 35 heures d'ici 2029 sans réduction proportionnelle du salaire », a indiqué la Deutsche Bahn dans un communiqué. Dans le détail, la durée hebdomadaire « diminuera à 37 heures en 2026, 36 heures en 2027, 35,5 heures en 2028 et 35 heures en 2029 ».

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Les conducteurs pourront néanmoins travailler jusqu'à 40 heures par semaine, avec des heures supplémentaires payées 2,7% en plus. Les salariés ont aussi obtenu une prime d'inflation de 2.850 euros, ainsi qu'une hausse progressive de leur salaire de 420 euros par mois en 2025, selon la Deutsche Bahn.

Cet accord met fin à l'un des conflits sociaux les plus durs et les plus coûteux auxquels a été confronté le rail allemand ces dernières années. Le syndicat des conducteurs de locomotives allemands (GDL) a organisé depuis fin 2023 une série de six grèves, certaines de plusieurs jours d'affilée, provoquant des perturbations massives dans le trafic passager et fret. La dernière remonte à mi-mars. Fin janvier, le trafic ferroviaire avait été paralysé durant cinq jours sur le réseau national, l'une des plus longues grèves de l'histoire de la Deutsche Bahn.

L'une des dernières offres de la Deutsche Bahn prévoyait notamment jusqu'à 13% d'augmentation de salaire, ainsi que la possibilité de réduire la semaine de travail à 37 heures à partir de 2026.

Multiplication des conflits sociaux

La première économie d'Europe est confrontée depuis un an à une multiplication des conflits sociaux dans différentes branches professionnelles, des supermarchés aux services, où les négociations sur les salaires et les conditions de travail se durcissent après une longue période d'envolée des prix.

Ces grèves sont coûteuses pour l'Allemagne déjà engluée dans une sévère crise économique, liée au ralentissement du secteur industriel, qui a entraîné une contraction du PIB de 0,3% l'an dernier. Les grèves à répétition de l'an dernier ont coûté quelque 200 millions d'euros à la Deutsche Bahn, selon les estimations de l'opérateur qui a enregistré une perte de plus de 2 milliards d'euros en 2023. Ces tensions sociales bousculent un pays autrefois réputé pour la qualité de son dialogue social et la recherche du consensus entre patronat et syndicats.

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Outre la Deutsche Bahn, la compagnie aérienne Lufthansa est également aux prises avec les revendications salariales du personnel au sol et des agents de cabine. Plusieurs grèves ont fortement perturbé l'activité du groupe ces dernières semaines et pèseront sur les résultats du premier trimestre avec une perte opérationnelle qui sera plus élevée qu'attendue, selon la direction de Lufthansa.

Un autre conflit social concerne le personnel de sécurité des aéroports qui a organisé plusieurs débrayages depuis janvier. Au point que certains responsables politiques ont réclamé un durcissement du droit de grève, déjà très encadré en Allemagne, pays où le nombre de jours d'arrêts de travail est l'un des plus faibles d'Europe. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a rejeté ces appels à de nouvelles règles pour limiter les grèves.

Ces mobilisations mettent aussi la pression sur sa coalition avec les écologistes et les libéraux, confrontée à une impopularité record. Le parti allemand d'extrême droite AfD est en embuscade, espérant profiter de la défiance vis-à-vis du gouvernement alors que plusieurs scrutins régionaux sont prévus cette année.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 26/03/2024 à 20:12
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Du fait du déclin démographique de l'Allemagne, les salariés sont bien davantage qu'en France de faire jouer en leur faveur le jeu de l'offre et de la demande alors qu'en France, les entreprises sont en situation de demander à l'Etat de payer une par...

à écrit le 26/03/2024 à 14:08
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Ils sont sur la bonne voie pour travailler moins qu'un salarié SNCF et c'est une sacrée performance.

le 26/03/2024 à 23:53
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Sauf que c est pas le même salaire… un cadre sédentaire sncf 20 ans de boîte c est 2100€ net sur 13 mois un cadre allemand de la db c est 3400€ net sur 14 mois.. a la sncf en 2023 après 10 ans de gel des salaires :une prime de 400€ Comme augmentati...

le 26/03/2024 à 23:53
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Sauf que c est pas le même salaire… un cadre sédentaire sncf 20 ans de boîte c est 2100€ net sur 13 mois un cadre allemand de la db c est 3400€ net sur 14 mois.. a la sncf en 2023 après 10 ans de gel des salaires :une prime de 400€ Comme augmentati...

à écrit le 26/03/2024 à 10:15
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Ah ils vont bientôt obtenir tout ce que la CGT a perdu dites donc ! ^^

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