RATP : la CGT annonce une grève pour réclamer le versement des hausses de salaires négociées

La CGT-RATP a appelé à la grève le jeudi 4 avril. Objectif affiché, obtenir le versement, dès les prochains mois, des augmentations de salaire négociées. Une grève qui laisse planer la menace de perturbations qui pourraient avoir lieu pendant les Jeux olympiques.
Les annonces syndicales font craindre à la direction de la RATP de fortes perturbations pendant les Jeux olympiques et paralympiques.
Les annonces syndicales font craindre à la direction de la RATP de fortes perturbations pendant les Jeux olympiques et paralympiques. (Crédits : Reuters)

Le bras de fer entre la direction de la RATP et les syndicats continue. Alors que syndicats et direction sont engagés dans les négociations annuelles obligatoires (NAO) et des discussions sur d'éventuelles primes pendant les événements sportifs de l'été à Paris, la CGT-RATP a appelé ce jeudi à la grève le jeudi 4 avril. L'organisation syndicale réclame notamment le versement dès les prochains mois d'augmentations de salaires négociées avec la direction.

Premier syndicat du groupe, la CGT n'avait pas signé l'augmentation de 100 euros brut mensuels proposée par la direction en février, et demande un « retour à la table des négociations ».

Lire aussiTransports : tout ce qu'il faut savoir pour se déplacer à Paris pendant les JO 2024

« Malgré le plan média de la Direction, sur les fameux "100 euros" par mois d'augmentation de salaire à la RATP, les agents n'en verront la couleur, en réalité, qu'après Noël », s'indigne le syndicat dans un communiqué.

« Cet argent, les agents RATP en ont besoin maintenant! », ajoute-t-il, justifiant la grève à venir.

La CGT demande trois fois plus que ce que la RATP propose

L'augmentation proposée par la RATP dans le cadre des NAO pour 2024 représente une hausse moyenne de 4,2% pour tous les salariés du périmètre historique de la RATP en Ile-de-France, soit 1.300 euros sur une année de salaire, selon le groupe public. Cette mesure équivalente à 15 points d'indice se décline en deux temps avec une première augmentation au 1er juin suivie d'une autre le 1er décembre.

Insuffisant pour la CGT. Cette dernière revendiquait de son côté une augmentation salariale de 50 points d'indice « pour tous » et une indexation des salaires sur l'inflation, ainsi que des négociations pour passer à 32 heures de travail hebdomadaire.

Lire aussiParis 2024 : Jean Castex, le chef d'équipe de la RATP à l'épreuve olympique des transports

Parallèlement aux annonces de cette dernière, les syndicats Unsa et FO ont suspendu mi-mars leur participation aux négociations concernant les JO. Dans les faits, l'Unsa « demande des précisions sur les enveloppes budgétaires mises en place par Valérie Pécresse et IDFM (Ile-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports, NDLR) pour la réussite d'un bon dialogue social », explique-t-il dans son communiqué. Il déplore en outre « une direction murée dans le silence, laissant sans réponse des demandes et interpellations syndicales ».

Les Jeux olympiques menacés

Autant d'annonces syndicales qui font craindre à la direction de la RATP de fortes perturbations pendant les Jeux olympiques et paralympiques, qui se dérouleront pour les premiers entre le 26 juillet et le 11 août et pour les seconds entre le 28 août et le 8 septembre.

Or, « l'office du tourisme et des congrès de Paris table sur 16,1 millions de visiteurs cumulés aux Jeux olympiques et paralympiques 2024 avec une forte majorité de nationaux (89% des visiteurs attendus) et notamment les Franciliens qui, pour une grande part d'entre eux, ont l'intention de rester », a déclaré la ministre déléguée chargée du Tourisme Olivia Grégoire, lors d'un entretien téléphonique avec la presse, mercredi.

De facto, la demande de transports publics devrait fortement augmenter alors même que la CGT avait déposé un préavis de grève allant de février à septembre et couvrant donc la période des Jeux olympiques et paralympiques. Une épine dans le pied pour le patron de la RATP qui avait déclaré le 17 janvier, à l'occasion des vœux de l'entreprise, avoir « fermement l'intention de continuer à nous améliorer progressivement en 2024, d'ici fin mars, d'ici les Jeux », en réponse à des critiques formulées par la présidente de la Région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse sur le manque de ponctualité des transports parisiens.

La « trêve sociale » voulue par Tony Estanguet pour les JO 2024 n'aura donc, pour le moment, pas lieu. Le président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris avait, en effet, imploré fin février qu'« on ne gâche pas la fête ». « Je souhaite qu'on puisse trouver des solutions aux uns et aux autres qui vont travailler sur les sujets, on a bien conscience qu'il y a des contraintes à l'organisation des Jeux », avait-il alors déclaré.

(Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.