Article publié à 12h12, et mis à jour à 18h45.
Il fait, à nouveau, trembler la planète. Détecté initialement en Afrique du Sud, le variant « Omicron » constitue une menace prise très au sérieux en Europe. L'agence de santé de l'UE a prévenue, vendredi soir, qu'il représentait un risque « élevé à très élevé » pour le Vieux Continent. Le problème c'est qu'on ignore encore largement les caractéristiques de ce variant. Dans un rapport, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) souligne qu'il existe toujours « une incertitude considérable concernant la contagiosité, l'efficacité des vaccins [ou] le risque de réinfection ».
Au vu de la possibilité que les vaccins actuels ne protègent pas de ce variant, et du fait qu'il pourrait être plus contagieux, « nous jugeons élevée la probabilité de nouvelles arrivées et contaminations (par Omicron) dans l'UE et l'EEE [l'Espace économique européen] », indique l'agence basée à Stockholm. « Dans une situation où le variant Delta fait son retour dans l'UE et l'EEE, l'impact de l'introduction et la possible propagation d'Omicron pourrait être très élevé », a-t-elle ajouté.
Vendredi noir sur les marchés
L'organisation mondiale de la santé a, pour sa part, classé « Omicron » dans la catégorie la plus inquiétante des variants. Il se situe aux côtés du Delta, aujourd'hui dominant sur la planète. C'est pourquoi l'Europe et de nombreux pays suspendent les voyages depuis et vers l'Afrique australe. Surtout, ce variant a déjà été détecté en Belgique, qui a refermé ses boites de nuit et a limité l'accès aux bars comme aux restaurants.
De quoi susciter de fortes craintes sur les marchés. En témoigne, la chute de 4,75% du CAC 40 ce vendredi. « C'est le retour du risque sanitaire qui était complètement sorti des radars des marchés, plus préoccupés par les risques d'inflation et de remontée des taux », résume un gérant, interrogé par La Tribune. « L'économie de la zone euro poursuit son rebond mais l'augmentation du nombre de cas de Covid-19 et l'émergence d'un nouveau variant représentent de nouvelles difficultés potentielles », ont ainsi déclaré vendredi en Espagne des responsables de la Banque centrale européenne.
Ce samedi, les mauvaises nouvelles se poursuivent. Aux Pays-Bas, quelques 61 passagers en provenance d'Afrique du Sud ont été testés positifs au Covid-19, sans que l'on sache pour l'heure s'il s'agit bien du variant « Omicron ». Ces passagers ont été placés en quarantaine. « Les tests positifs vont être analysés pour déterminer dès que possible s'il s'agit du nouveau variant », ont indiqué les autorités.
Inquiétude en Allemagne et au Royaume-Uni
Le nouveau variant du coronavirus, Omicron, est très probablement déjà en Allemagne. « La nuit dernière, plusieurs mutations typiques d'Omicron ont été retrouvées chez un voyageur revenant d'Afrique du Sud », écrit sur Twitter Kai Klose, ministre des Affaires sociales du Hesse.
Deux cas ont enfin été détectés en Grande-Bretagne. C'est ce qu'a annoncé samedi le ministre britannique de la santé Sajid Javid. « Hier soir, j'ai été contacté par la UK Health Security Agency. J'ai été informé qu'ils avaient détecté deux cas de ce nouveau variant, Omicron, au Royaume-Uni. L'un à Chelmsford, l'autre à Nottingham », a-t-il affirmé dans un message vidéo. Les deux personnes concernées et les membres de leur famille vivant sous le même toit sont de nouveau testés et ont été priés de se placer en isolement pendant que des examens complémentaires et la recherche des cas contacts s'effectuent, a précisé le ministre.
Dans la foulée, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé une série de mesures ciblées pour tenter de freiner la propagation du nouveau variant, notamment l'instauration d'un test de dépistage obligatoire pour toute personne arrivant sur le territoire du Royaume-Uni. « Nous exigerons que toute personne qui entre au Royaume-Uni effectue un test PCR avant la fin du deuxième jour succédant à son arrivée et se place à l'isolement jusqu'à ce qu'elle ait un résultat négatif », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Les Etats-Unis appellent à épauler les pays pauvres
Dans ce contexte préoccupant, le président américain Joe Biden a estimé vendredi que l'apparition d'un nouveau variant du Covid-19 devait inciter le reste du monde à donner plus de vaccins aux pays plus pauvres. « Les informations sur ce nouveau variant devraient rendre plus évident que jamais que cette pandémie ne prendra pas fin sans vaccinations au niveau mondial. Les Etats-Unis ont déjà donné plus de vaccins à d'autres pays que tous les autres pays additionnés. Il est temps que d'autres pays fassent autant que l'Amérique en termes de rapidité et de générosité », a dit le président américain dans un communiqué.
(avec agences)