Déjà attractifs, les États-Unis pourraient attirer encore plus les investissements étrangers en 2023

Les États-Unis ont été en 2021 la première destination mondiale en termes d'investissements directs à l'étranger. Ils dépassent ainsi la Chine, rétrogradée à la troisième place. Une attractivité qui pourrait s'accentuer encore davantage en 2023 sous l'effet d'un double phénomène : le plan anti-inflation de Joe Biden, qui promet 420 milliards de dollars de subventions aux industriels qui installent leurs usines sur le sol américain, et des coûts de l'énergie cinq à six fois inférieurs aux prix européens.
Sur un an, les IDE outre-Atlantique ont progressé de 11,3% (+506 milliards de dollars) par rapport à 2020, pour atteindre un total de 4.977 milliards de dollars.
Sur un an, les IDE outre-Atlantique ont progressé de 11,3% (+506 milliards de dollars) par rapport à 2020, pour atteindre un total de 4.977 milliards de dollars. (Crédits : Molly Riley)

La première économie mondiale est celle qui attire le plus les investissements directs à l'étranger (IDE). C'est ce qu'il ressort de l'enquête annuelle menée par le FMI, regroupant les données de 112 pays, publiée ce mercredi 7 décembre.

Sur un an, les IDE outre-Atlantique ont progressé de 11,3% (+506 milliards de dollars) par rapport à 2020, pour atteindre un total de 4.977 milliards de dollars. Ce qui place les États-Unis loin devant les Pays-Bas (4.331 milliards de dollars) et la Chine hors Hong Kong (3.578 milliards de dollars), qui glisse à la troisième place. Mais en y ajoutant Hong Kong, l'Empire du milieu reste à la première place, avec un total de 6.891 milliards de dollars.

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Les États-Unis au sommet de la compétitivité

L'attractivité américaine pourrait d'ailleurs être encore plus exacerbée en 2023 grâce à l'IRA, le plan anti-inflation de Joe Biden (pour Inflation Reduction Act).

Pour relancer le « made in America » dans des secteurs clés (automobile électrique, batteries, énergies renouvelables), la Maison Blanche fait miroiter près de 420 milliards d'euros de subventions - disponibles à partir de janvier 2023 - aux industriels qui installent leurs usines sur le sol américain. Un atout majeur au profit de sa compétitivité, que les Européens ne voient pas spécialement d'un bon œil.

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Il entrera en plus en vigueur dans un contexte de flambée des coûts de l'énergie en Europe. Ces lourdes factures énergétiques pèsent sur la production industrielle, qui décélère. Certaines usines sont même contraintes de fermer. Particulièrement dans la chimie allemande, secteur très gourmand en gaz.

À l'occasion d'une matinée de débats sur la crise énergétique ce mardi, le PDG d'Engie Jean-Pierre Clamadieu a confirmé une baisse « très importante de la consommation de gaz, de l'ordre de 30% » dans de grands groupes industriels. Ce qui signifie « de la substitution (recours à des énergies moins coûteuses) » mais, surtout, une « baisse de la production ».

Une situation que ne connaissent pas les États-Unis, où l'énergie se vend cinq à six fois moins cher qu'en Europe. Un autre atout pour le sol américain qui pourrait inciter les investisseurs à délocaliser leurs productions sur ses terres.

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Les IDE « traversent » les petits pays

Au niveau mondial, les IDE ont augmenté de 7,1%, si l'on prend en compte les hausses dans chaque monnaie nationale. L'augmentation n'est plus que de 2,3% rapportée en dollars, du fait du renforcement du billet vert sur le marché des changes.

L'enquête souligne par ailleurs la présence de plusieurs petits pays dans le « Top 10 », parmi lesquels le Luxembourg, Singapour, l'Irlande et Hong Kong. « La déconnexion apparente entre les données des IDE et l'économie réelle vient du fait que les IDE sont avant tout des statistiques financières, qui prennent aussi en compte les flux financiers entre entités ayant un même propriétaire, direct ou indirect », ont expliqué les auteurs de la note, Jannick Damgaard et Carlos Sanchez-Munoz.

Les IDE intègrent notamment les flux de fonds passant par un pays avant d'atteindre leur destination finale, « souvent pour des raisons fiscales ou de régulation ». Ce qui peut ainsi « gonfler considérablement » les IDE au sein de l'économie concernée.

L'étude réalisée met ainsi en avant l'importance des centres financiers offshore et leurs conséquences en termes d'IDE, « qui ont fortement augmenté dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008 », même si leur part est sensiblement en baisse sur les cinq dernières années.

Pour 2022, les prévisions sont par contre attendues à la baisse. Dans un rapport publié en juin, la Cnuced, organe des Nations unies chargé du commerce et du développement, indiquait que les IDE « devraient connaître une trajectoire descendante, au mieux rester stables ».

En cause : la guerre en Ukraine qui a changé « de façon spectaculaire » l'environnement mondial de l'investissement international. « L'incertitude et l'aversion au risque des investisseurs pourraient exercer une forte pression à la baisse sur les IDE mondiaux cette année », prévenait l'organisation.

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(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 08/12/2022 à 10:39
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cet article s'efforce de nous faire croire qu'il est question d'investissement physique avec le "sommet de compétitivité". pour rappel, l'Europe est largement en tête en matière d'accueil des investissements étrangers physiques d'après le Global Citi...

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