Démarrage en fanfare avec 10 millions d'utilisateurs pour Threads, le nouveau réseau social de Meta

Meta a lancé mercredi son nouveau réseau social, baptisé Threads, une plateforme de « microblogging » aux caractéristiques proches de celles de Twitter, une menace pour le groupe d'Elon Musk, déjà fragilisé. En quatre heures d'existence, alors que le réseau social n'est pas accessible aux résidents européens, Threads avait atteint la barre des cinq millions d'inscriptions. Ce jeudi, Mark Zuckerberg a annoncé que dix d'utilisateurs se sont abonnés à la plateforme au total.
En quatre heures d'existence, selon un post de Mark Zuckerberg, patron de Meta, Threads avait atteint la barre des cinq millions d'inscriptions.
En quatre heures d'existence, selon un post de Mark Zuckerberg, patron de Meta, Threads avait atteint la barre des cinq millions d'inscriptions. (Crédits : Reuters)

[Article publié le jeudi 06 juillet 2023 à 07h42 et mis à jour à 09h04] Mark Zuckerberg, patron de Meta, n'a pas caché son excitation au moment du lancement, mercredi, du nouveau réseau social, qui s'ajoute à Facebook et Instagram. « Allons-y. Bienvenue sur Threads », a-t-il écrit sur son compte Threads, un message qui a recueilli plusieurs milliers de « likes » en quelques minutes, signe du démarrage en trombe de ce nouveau venu des réseaux sociaux.

En quatre heures d'existence, Threads avait déjà atteint la barre des cinq millions d'inscriptions, selon un de ses post sur son compte officiel. Dix millions d'utilisateurs se sont abonnés à la plateforme Threads, a annoncé jeudi le patron de la maison mère de Facebook Mark Zuckerberg.

« Dix millions de personnes se sont enregistrées en sept heures », a-t-il indiqué sur son compte Threads officiel.

Lire aussiPourquoi Threads de Mark Zuckerberg est une vraie menace pour le Twitter d'Elon Musk

 « Nous espérons que Threads puisse être une plateforme ouverte et accueillante pour les discussions », a écrit le patron d'Instagram, Adam Mosseri. « Si c'est aussi ce que vous voulez, le meilleur moyen, c'est d'être bienveillant. »

Il a regretté que le déploiement du nouveau réseau de Meta soit repoussé en Europe, expliquant que si le groupe avait dû attendre l'aval de Bruxelles, la mise en ligne aurait elle aussi attendu de nombreux mois. L'impact immédiat de ce lancement pourrait ainsi être limité. Le géant veut se donner le temps de clarifier les conséquences pour la société et ses produits du nouveau règlement des marchés numériques (DMA), entré en vigueur début mai, selon une source proche du dossier.

Surfer sur le succès d'Instagram

Meta ne fait pas mystère des synergies sur lesquelles il entend s'appuyer pour faire croître rapidement son nouveau-né, le présentant d'entrée comme une émanation d'Instagram. Avec ses plus de deux milliards d'utilisateurs actifs, Instagram offre à Threads une rampe de lancement dont n'auraient pu rêver les petits compétiteurs de Twitter, de Mastodon à Bluesky, en passant par les sites prisés des ultra-conservateurs comme Truth Social, Parler, Gettr ou Gab. Threads permet ainsi aux utilisateurs d'Instagram d'être authentifiés avec leurs identifiants existants pour poster du contenu sur la nouvelle plateforme.

« L'équation est simple : si un utilisateur d'Instagram avec un nombre important d'abonnés, comme (Kim) Kardashian ou (Justin) Bieber ou (Lionel) Messi se met à poster sur Threads régulièrement, cette nouvelle plateforme pourrait se développer rapidement et je pense que les budgets publicitaires suivraient dans un délai resserré », a écrit l'analyste Brian Wieser sur Substack, une plateforme de newsletter.

Cette perspective est potentiellement d'autant plus inquiétante pour Twitter que le groupe de San Francisco a vu fondre son chiffre d'affaires publicitaire depuis l'arrivée d'Elon Musk à sa tête. Un exode que n'est pas encore parvenu à enrayer la nouvelle directrice générale, Linda Yaccarino, arrivée il y a un mois chez Twitter, mais très silencieuse jusqu'ici.

« Le timing est très bon pour Meta »

Dans les faits, la présentation de cette nouvelle application apparaît proche de celle de Twitter, avec un fil général, sur lequel figurent déjà de nombreux comptes d'acteurs institutionnels, notamment Netflix ou celui du site d'information spécialisé The Hollywood Reporter. La mise en ligne de Threads intervient d'ailleurs quelques jours seulement après une nouvelle péripétie chez Twitter. Elon Musk, à la tête de l'oiseau bleu, a annoncé la mise en place, officiellement à titre provisoire, d'une limite au nombre de messages consultables par compte et par jour, qui a pris à rebrousse-poil usagers, annonceurs et développeurs.

Une décision qui intervient après plusieurs autres mal accueillies depuis la prise de contrôle du milliardaire, notamment la transformation en service payant de la vérification d'un compte ou le licenciement de la quasi-totalité des équipes de modération des contenus. Lundi, Twitter a aussi révélé que le tableau de bord TweetDeck, très populaire chez les utilisateurs actifs, ne serait bientôt plus accessible qu'aux comptes vérifiés, donc payants. « Le timing est très bon pour Meta », a commenté Jonathan Taplin, auteur de deux ouvrages sur les géants de la tech, dont « The End of Reality », à paraître en septembre. « Il y a des tas de gens qui ont une résistance presque religieuse à tout ce qui touche à Elon Musk. »

Des revers juridiques pour Meta en Europe

La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a infligé mardi 4 juillet un revers à Meta. Elle a considéré que, « en l'absence d'un consentement de leur part, les intérêts et les droits fondamentaux [des] utilisateurs prévalaient sur l'intérêt de l'opérateur d'un réseau social en ligne à la personnalisation de la publicité par laquelle il finançait son activité ». La décision « clarifie davantage le fait que Meta ne peut pas simplement contourner le RGPD avec quelques paragraphes dans ses documents juridiques », s'est félicité dans un communiqué l'activiste autrichien Max Schrems, à la tête de l'association Noyb.

« Cela signifie que Meta doit obtenir un consentement approprié [de ses utilisateurs] et ne peut pas utiliser sa position dominante pour forcer les gens à accepter des choses qu'ils ne veulent pas », a-t-il poursuivi. La CJUE, qui était sollicitée par l'autorité fédérale allemande de la concurrence dans le cadre d'une question préjudicielle, a également jugé que les autorités s'occupant des questions de concurrences au sein des États membres pouvaient sous certaines conditions étudier la conformité des entreprises au RGPD, afin de déterminer une situation d'abus de position dominante. Pour le président de l'autorité allemande, Andreas Mundt, « l'arrêt envoie un signal fort pour l'application du droit de la concurrence dans l'économie numérique, un domaine où les données sont déterminantes pour le pouvoir de marché », a-t-il indiqué sur... Twitter.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 06/07/2023 à 9:30
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Preuve que les gens préfèrent communiquer via internet plutôt que d'être pris pour des portes monnaies avec meta, qu'ils sont déjà tellement partout ailleurs.

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