Bataille du pétrole du Guyana : Washington envoie un haut fonctionnaire du ministère de la Défense rencontrer l'armée guyanaise

Le conflit entre le Venezuela de Maduro et le Guyana couve toujours. Le secrétaire adjoint à la Défense pour les Affaires de l'hémisphère ouest doit échanger avec des représentants du gouvernement et de l'armée guyanienne, ainsi que des membres de la Communauté des Caraïbes (Caricom) dont le siège est à Georgetown.
Le Pentagone, siège du ministère de la Défense américain.
Le Pentagone, siège du ministère de la Défense américain. (Crédits : JOSHUA ROBERTS)

C'est une visite potentiellement décisive pour la suite du conflit entre le Venezuela et le Guyana, sur la riche région pétrolifère de l'Essequibo. Alors que les bruits de bottes se font entendre de part et d'autre de cette frontière entre les deux Etats d'Amérique centrale, un haut fonctionnaire du ministère américain de la Défense effectue deux jours de visite dans le petit Etat menacé par les visées du président venezuelien Maduro qui réclame le riche territoire de l'Essequibo, ont annoncé les Etats-Unis dans un communiqué.

S'agit-il de discuter d'une opération militaire commune, en cas d'attaques du Venezuela, tandis que les Etats-Unis ont également des intérêts avec la présence des majors du pétrole (Exon, Chevron) ? D'une situation d'urgence ? Si rien ne filtre pour l'heure, officiellement le secrétaire adjoint à la Défense pour les Affaires de l'hémisphère ouest, Daniel Erikson, doit rencontrer des représentants du gouvernement et de l'armée guyanienne, ainsi que des membres de la Communauté des Caraïbes (Caricom) dont le siège est à Georgetown.

« Sa visite au Guyana souligne l'importance que les Etats-Unis attachent au partenariat bilatéral en matière de défense et de sécurité (...) pour soutenir la stabilité régionale », indique le texte de l'ambassade des Etats-Unis à Georgetown.

Maduro dénonce les « gringos »

En face, le Venezuela a déjà mobilisé 5.682 combattants dans le cadre de ce déploiement de « défense » qui comprend des chasseurs F-16 et des Soukhoï, des navires de guerre, des patrouilleurs de haute mer, des bateaux lance-missiles et des véhicules amphibies.

Sans mentionner expressément la visite de M. Erikson, le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé lundi ses voisins d'agir « sous le mandat des gringos ».

Selon lui, le Guyana « agit comme l'ancienne Guyana britannique, aujourd'hui colonie des Britanniques sous le mandat des gringos, qui se promènent comme chez eux et font ce qu'ils veulent. Ne vous méprenez pas sur le Venezuela », a déclaré M. Maduro.

Un fragile accord

Les autorités guyaniennes n'ont pour le moment pas commenté l'arrivée du fonctionnaire, qui intervient un mois après des exercices militaires américains dans ce petit pays anglophone du nord-est de l'Amérique du sud.

Lors d'une rencontre entre les deux présidents vénézuélien et guyanien le 14 décembre, les deux pays se sont engagés à ne pas utiliser la force et à ne pas entreprendre des actions pour faire monter la tension.

Toutefois, l'arrivée fin décembre d'un navire de guerre britannique pour des « exercices de routine » avait conduit le Venezuela à lancer des manoeuvres frontalières de plus de 5.000 soldats.

La tension entre Caracas et Georgetown est montée après le lancement en septembre d'appels d'offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l'Essequibo, territoire de 160.000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, administré par Georgetown et revendiqué par le Venezuela.

Quelque 125.000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l'Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays.

Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol. Le Guyana argue que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris. Ce que Londres défend également.

(Avec AFP)

Lire aussiLe Guyana, le plus grand réservoir de pétrole au monde, au bord d'un conflit armé

Commentaires 2
à écrit le 10/01/2024 à 18:25
Signaler
Bonjour, comment toujours le discours est avant tous de réduire le risque de guerre et de vendre des armes au deux factions.... Ne pas oublié que le pétrole dois couler, tous le reste a peux d'importance.... Bien sûr ils ne faut pas le dire.... M...

à écrit le 10/01/2024 à 7:55
Signaler
Maduro de l’ennemi public mondial numéro un à partenaire économique des USA et ça change tout.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.