États-Unis : inflation, emploi, prix de l'essence... Joe Biden joue la majorité démocrate aux élections de mi-mandat

Une très nette majorité d'Américains n’approuvent pas le leadership économique de Joe Biden… A l’aube des élections de mi-mandat du 8 novembre, décisives pour l'avenir d'un pays profondément divisé, la pression monte sur la Maison Blanche pour que l'exécutif réponde aux préoccupations des foyers en matière d'économie. Si Joe Biden appelle les citoyens à la patience, les républicains n’hésitent pas à critiquer le gouvernement.
La croissance de l'emploi constitue l'un des principaux arguments du parti Démocrate auprès des électeurs à l'approche des élections de mi-mandat.
La croissance de l'emploi constitue l'un des principaux arguments du parti Démocrate auprès des électeurs à l'approche des élections de mi-mandat. (Crédits : JONATHAN ERNST)

L'inflation est toujours au plus haut aux Etats-Unis. Malgré la hausse des taux depuis le printemps dernier pour freiner la consommation et par ricochet les prix, elle peine à diminuer. En effet, en septembre, l'indice des prix à la consommation s'est élevé à 8,2%, à peine moins qu'en août (8,3%), selon le département du Travail américain. Une mauvaise performance qui, à trois semaines des élections de mi-mandat le 8 novembre, fragilise l'administration Biden. Au point d'en rendre les résultats « imprévisibles », selon le président américain.

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Comme souvent, l'évolution des prix des carburants est surveillée comme le lait sur le feu. Or, le prix moyen à la pompe a récemment augmenté pour atteindre 3,90 dollars le gallon, contre 3,75 dollars il y a un mois, selon AAA/OPIS. La banque d'investissement Goldman Sachs a d'ailleurs laissé entendre que le baril atteindrait 110 dollars à la fin de l'année tandis que ses précédentes prévisions l'estimaient à 100 dollars. Ainsi, la décision de l'OPEP de réduire la production à 2 millions de barils par jour, dopant encore plus l'inflation, pourrait obliger la Fed à augmenter ses taux directeurs pour la sixième fois consécutive depuis le début de l'année.

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Autre point d'inquiétude pour la première économie mondiale, le département du Travail américain a annoncé le 13 octobre une hausse des inscriptions au chômage, à 228.000 contre 219.000 (révisé) la semaine précédente. Néanmoins, le marché du travail reste solide et donne à la Fed des marges de manœuvre pour resserrer davantage sa politique monétaire, laquelle pourrait faire plonger les Etats-Unis dans la récession.

En septembre, l'économie américaine a ainsi créé 263.000 emplois non-agricoles et le taux de chômage est tombé à 3,5%, soit son niveau le plus bas depuis cinq décennies. « Je pense que nous avons continué à voir la résilience de l'économie américaine, la résilience du marché du travail, avec une croissance de l'emploi qui a ralenti mais qui a permis de poursuivre la reprise », a précisé Brian Deese, directeur du Conseil économique national de la Maison Blanche. Ces chiffres conforte donc « la perspective d'une nouvelle hausse de 75 points de base de la Fed en novembre, qui vise un taux de 4,5 à 5% avant de faire une pause », a déclaré Tiffany Wilding, économiste nord-américaine chez PIMCO, fonds obligataire californien.

La popularité de Joe Biden en berne

De quoi renforcer l'impopularité du président Biden. En effet, un sondage réalisé en septembre par l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research révélait que 71% des personnes interrogées estimaient que l'économie se portait mal et ils sont 38% seulement à approuver le leadership économique de Joe Biden.

Résultat : les républicains surfent sur cette impopularité et ne se font pas prier pour dénoncer une croissance stagnante, alors que le Fonds monétaire international prévoit une croissance de 2,3% en 2022, et de 1% en 2023. Ils y voient une conséquence de la politique d'« helicopter money », incarné par son plan d'aide de 1,9 trillion de dollars pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 l'année dernière. « Le programme économique de Joe Biden et des démocrates est un désastre, mais que peut-on attendre d'un parti qui augmente les impôts pendant une récession ? (...) Les dépenses inconsidérées et les politiques ratées des démocrates font passer les travailleurs américains en dernier », a proclamé Ronna McDaniel, présidente du Comité national républicain, dans un communiqué.

En réponse, l'administration Biden fait valoir que le pays peut réaliser un « atterrissage en douceur » ; un objectif que partage Jerome Powell, président de la Réserve fédérale. L'institution est en effet prise en étau entre la maîtrise de l'inflation via la hausse des taux et le spectre de la récession. Devant ce dilemme, Joe Biden appelle ses électeurs à être patients : « nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais nous sommes en train de construire une économie différente de celle d'avant », a-t-il déclaré.

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