
La Coupe du monde de football va faire sa grande réforme. Après avoir autorisé, depuis 1992, 32 équipes nationales à participer à la plus grande compétition internationale de football, la Fédération internationale des associations de football (Fifa) augmentera en 2026 le nombre d'équipes de football pouvant participer à 48. Cette mue fait suite à une décision du président de la fédération Gianni Infantino datant de 2017.
La 23e édition, qui se déroulera dans plusieurs villes des Etats-Unis, du Canada et du Mexique verra donc 16 équipes supplémentaire s'affronter. Le nombre de villes hôtes, lui, va doubler, avec 16 stades en 2026 contre 8 enceintes au Qatar.
Pour l'édition 2026, 9 pays d'Afrique contre 5 actuellement et 8 pays d'Asie contre 4,5 pourraient se qualifier quand l'Europe passerait de 13 à 16 équipes, l'Amérique du Sud passerait de 4,5 à 6 qualifiés et l'Amérique du Nord de 3,5 à 6.
Un nouveau format encore à mettre au point
Pour faire jouer autant d'équipes, la Fifa a deux options : faire jouer 16 groupes de trois équipes ou 12 groupes de 4 équipes. « Ici (au Qatar), les groupes de quatre ont été absolument incroyables jusqu'à la dernière minute de chaque match. Nous devons reconsidérer cela, au moins rediscuter le format, si c'est 16 groupes de trois, ou 12 groupes de quatre », a justifié le président de la Fifa qui annonce qu'il prendra une décision dans les « prochaines semaines ».
Si la fédération choisit les groupes de 4, le Mondial 2026 se retrouverait potentiellement avec 100 matches à disputer contre 64 lors de l'édition 2022.
Une compétition qui bat des records d'audience
La compétition s'agrandit donc à mesure qu'elle prend de l'ampleur. Seulement 13 équipes pouvaient participer en 1930, puis 16 jusqu'en 1978 et 24 jusqu'en 1992. Mais aujourd'hui, la Fifa peut se permettre un élargissement au vu de la croissance constante de son audience et de ses revenus.
Le Mondial 2022 devrait rapporter 6,5 milliards de dollars à la Fédération de football selon une étude de S&P, contre 5,8 milliards en 2018 et 4,8 milliards en 2014.
Quelques chiffres qui représentent l'engouement du public français pour cette 22e édition : 24 millions de personnes se sont en effet retrouvées devant la finale retransmise par TF1, soit un record historique pour la chaîne qui était précédemment détenu par le match de demi-finale France Portugal lors de la Coupe du monde de 2006.
Taux de remplissage exceptionnel et nouveaux records de recettes à venir
Un gain de visibilité qui s'est aussi fait ressentir dans les stades puisque 3,4 millions de supporters ont assisté aux matchs dans les stades, a annoncé la Fifa lundi. Une fréquentation qui se place juste derrière le Mondial de 1994 aux Etats-Unis (3.587.538) et celui du Brésil en 2014 (3.429.873).
D'après la Fifa, les stades du Qatar ont été remplis à hauteur de 96,3%. QNA précise que 2.457.059 de personnes ont assisté aux matchs de la phase de groupes, 411.609 aux huitièmes de finale, 245.221 aux quarts et 157.260 aux demi-finales. La finale qui a vu le sacre de l'Argentine a même rassemblé 88.966 spectateurs quand la rencontre pour la troisième place a réuni 44.137 supporteurs.
Avec un élargissement à 48 équipes, les revenus de la Fifa devraient encore gonfler. L'organisme anticipe un budget record de 11 milliards de dollars (10,3 millions d'euros) sur son prochain cycle quadriennal 2023-2026, contre 7,5 milliards de dollars (7,2 milliards d'euros) sur le cycle actuel avec une Coupe du monde à 32 sélections.
Des places en plus pour les équipes africaines et asiatiques.
« Pour nous les Africains, cela tombe du ciel (...) J'ai toujours pensé que nous devrions avoir plus de représentants. Plus on peut la jouer, meilleures seront nos chances », s'est récemment réjoui l'ancien international nigérian et membre du groupe d'étude technique (TSG) de la Fifa Sunday Oliseh.
Quatre pays africains supplémentaires disputeront le Mondial 2026. Mais cet élargissement pose aussi la question du niveau de ces nouvelles équipes.
« Je ne pense pas que la qualité (de jeu) va en pâtir. C'est tout l'inverse, on a vu l'Arabie saoudite jouer son premier match (2-1 contre l'Argentine) et c'était waouh! », rétorquait Sunday Oliseh.
« Je trouve que ce format, qui donne l'opportunité à d'autres pays de participer à cette grande fête, est honorable (...) Cela ne pèsera pas sur le niveau technique des prochaines éditions, cela ne fait qu'augmenter le nombre de convives », a aussi défendu le Brésilien Ronaldo.
Le Maroc, à la surprise générale, s'est en effet qualifié jusqu'en demi-finale lors du Mondial au Qatar où il a été battu par la France 2-0 alors que le pays n'était pas sorti des matchs de poule en 2016. Le match a d'ailleurs comptabilisé 20,7 millions de téléspectateurs en France selon TF1.
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