Le moteur de la croissance mondiale risque de tousser dans les prochaines années. A croire la Banque mondiale (BM) lors de la publication de ses prévisions semestrielles, l'Asie de l'Est et Pacifique va connaître une croissance soutenue cette année à hauteur de 5% en 2023, avec un ralentissement observé sur le deuxième semestre, puis revenir à 4,5% en 2024, observe la Banque mondiale qui pointe l'effet du ralentissement en Chine l'année prochaine.
Malgré une croissance très largement positive, ces chiffres, s'ils sont confirmés dans les faits, apparaissent comme les plus faibles depuis la fin des années 1960, hors période de crise comme la pandémie, la crise financière asiatique à la fin des années 1990 et le choc pétrolier dans les années 1970.
Pour l'année 2023, la Chine est censée tirer la dynamique de la région, avec une croissance attendue de 5,1% alors que les autres pays devraient voir leur croissance cumulée approcher de 4,6%. Mais pour 2024, « l'amélioration des conditions externes viendra en aide à la croissance pour le reste de la région alors que la Chine sera confrontée à des difficultés intérieures persistantes », s'inquiète la Banque mondiale dans son communiqué.
Forte dépendance aux exportations
En Asie de l'Est et Pacifique, l'institution se préoccupe notamment du niveau élevé d'endettement, de la faiblesse du secteur immobilier ou encore des problèmes structurels, comme le vieillissement de la population. En conséquence, la Banque abaisse sa prévision de croissance à 4,5% pour 2024 dans la région, alors qu'elle attendait encore 4,8% en avril dernier.
« La région reste l'une des plus dynamiques du monde, même avec une croissance plus modérée. A moyen terme, le maintien d'une croissance élevée nécessitera des réformes afin de maintenir la compétitivité industrielle », a pointé la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Manuela Ferro.
Le sujet pour ces pays, encore très compétitifs, reste la dépendance aux exportations pour compenser une faible demande intérieure. La Banque mondiale suggère le développement des services comme relais de croissance pour ces économies encore centrée sur la production industrielle, et le développement des technologies numériques.
