L'économie mondiale confrontée à une chute historique

La zone euro a enregistré au deuxième trimestre une chute de 12,1% de son PIB, conséquence des mesures de confinement. Aux Etats-Unis, le confinement a entraîné un effondrement du PIB de 32,9%.
Cette pandémie est une crise sanitaire comme on n'en voit qu'une par siècle et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir, a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
"Cette pandémie est une crise sanitaire comme on n'en voit qu'une par siècle et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. (Crédits : Reuters)

L'économie mondiale enregistre un plongeon historique, avec une forte chute du PIB de la zone euro et les Etats-Unis en récession, en raison du coronavirus "dont les effets se feront sentir pendant des décennies", selon le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Face à une pandémie que rien ne semble pouvoir enrayer, le Comité d'urgence de l'OMS s'est une nouvelle fois réuni vendredi, six mois après avoir décrété l'urgence mondiale. Les statistiques économiques mondiales donnent le tournis.

La zone euro a enregistré au deuxième trimestre une chute de 12,1% de son PIB, conséquence des mesures de confinement, a annoncé vendredi l'Office européen de statistiques. En France, elle est de 13,8%, en Espagne de 18,5%, en Allemagne, le moteur économique de l'Europe, de 10,14%.

Lire: L'économie française a plongé dans une violente récession au second trimestre

Aux Etats-Unis, le confinement a entraîné un effondrement du PIB de 32,9% sur la même période en rythme annualisé. Par rapport au deuxième trimestre 2019, la baisse est de 9,5%. Seul élément encourageant dans ce domaine annoncé vendredi, le Canada a enregistré en mai une croissance de 4,5% par rapport à avril, après deux mois de déclin prononcé.

La pandémie a fait au moins 673.909 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 11h00 GMT. Le nombre des cas a dépassé les 17 millions. En atteignant les 46.000 morts, le Mexique est devenu le troisième pays en termes de décès liés au coronavirus, devançant de peu le Royaume-Uni. Les plus endeuillés par le Covid-19 restent les Etats-Unis, avec 153.268 morts, et le Brésil (91.263).

Des effets sur "les décennies à venir"

"Cette pandémie est une crise sanitaire comme on n'en voit qu'une par siècle et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au début de la réunion de vendredi. L'institution, qui avait décrété l'alerte mondiale le 30 janvier, est critiquée pour ses recommandations jugées tardives ou contradictoires.

Face à la flambée de nouveaux cas de Covid-19, plusieurs pays renforcent les restrictions sanitaires. L'Allemagne a classé trois régions d'Espagne, particulièrement touchées, en zones à risque, ce qui implique une quarantaine pour les voyageurs qui en reviennent, à moins de présenter un test négatif. Au Royaume-Uni, le gouvernement a décidé de repousser d'au moins deux semaines la prochaine phase du déconfinement en Angleterre, initialement prévue pour samedi avec la réouverture de certains lieux publics. En France, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé vendredi que le port du masque en extérieur pourrait être imposé dès lundi dans "un certain nombre de zones" où l'épidémie remonte, l'été encourageant les rassemblements festifs en plein air.

Course au vaccin

Compagnies pétrolières, avionneurs, constructeurs automobiles paient un lourd tribut à la crise, avec des pertes abyssales au deuxième trimestre. Vendredi par exemple, le constructeur de poids lourds suédois Scania a confirmé un plan de 5.000 suppressions de postes dans le monde.

Sur le front médical, signe de la compétition intense entre les Etats, les contrats se multiplient pour tenter de s'assurer un accès à un éventuel vaccin contre le Covid-19. Dernier en date, l'accord annoncé vendredi entre Sanofi et GSK avec les Etats-Unis, pour un financement supérieur à deux milliards de dollars. Les laboratoires français et britannique vont recevoir jusqu'à 2,1 milliards de dollars des Etats-Unis contre la fourniture initiale de 100 millions de doses aux Américains.

L'Union européenne n'est pas en reste: elle a annoncé vendredi avoir sécurisé la réservation de 300 millions de doses de vaccins auprès de Sanofi et de GSK pour 2021. Le montant de ce futur contrat sans obligation d'achat n'a pas été divulgué. Le Japon a quant à lui conclu un accord avec l'alliance germano-américaine Biontech/Pfizer pour s'assurer 120 millions de doses de leur potentiel vaccin contre le Covid-19.

Des opérations similaires se multiplient à travers le monde et cette compétition est polémique, car elle pose la question de l'accès des pays en voie de développement au vaccin, qui n'ont, pour leur part, pas les moyens de financer des contrats si importants, nourrissant les craintes de les voir servis en dernier. L'immunologue Anthony Fauci, voix de la raison scientifique aux Etats-Unis sur la pandémie, a émis des doutes vendredi sur la sécurité des vaccins actuellement développés par la Russie et la Chine.

"J'espère vraiment que les Chinois et les Russes testent leurs vaccins avant de les administrer à qui que ce soit", a-t-il déclaré lors d'une audition devant le Congrès américain.

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Commentaires 11
à écrit le 04/08/2020 à 19:06
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Dans le rapport de la cia en 2005 ; Etait prédit la pandémie du coronavirus. Des expérimentations d’armes bactériologiques ont été payé en Caroline du Nord en 2015 pour des séquences de virus( c’est écrit dans un article Nature de 2015 en A...

à écrit le 03/08/2020 à 5:41
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A l'instar d Alfonce, je note que l'economie mondiale fait fi de la prod en Asie. Ca c'est de l'info.

à écrit le 02/08/2020 à 19:37
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Vous résumez l'économie mondiale à l'Europe et à l'Amérique du N, soit moins d'un mds d'hab. C'est un peu réducteur, vous ne croyez pas ? Qu'en est-il de l'Asie Pacifique, l'Asie du SE et du S qui couvrent plus de 3,5 mds hab et de l'Afrique avec p...

le 02/08/2020 à 23:12
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l'indice c'est "économie"et pas population. USA et UE c'est 42% du PIB mondial pour 10% de la population mondiale . l'Afrique c'est 3% du PIB mondial, moins que la France...

le 03/08/2020 à 9:30
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Ben voyons !! 58 % du PIB mondial passé à la trappe ! Une pichnette...

à écrit le 02/08/2020 à 18:09
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Je ne sais pas si les comptes seront tenus des morts indirects du Covid19 par suicide, de la détresse psychique de millions de gens ayant perdu leur emploi, leur entreprise. Politiquement incorrect d'opposer les morts aux vivants (mais presque morts)...

à écrit le 02/08/2020 à 12:07
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Gardons nous bien, de faire du COVID-19, le bouc émissaire de cette chute : Cette crise était attendue depuis au moins un an, de nombreux spécialistes en parlaient abondamment sur les médias mainstream. Le problème, est que les dirigeants français et...

à écrit le 02/08/2020 à 10:46
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dans l hexagone les trois crises sécuritaire/ sanitaire et sociale. l pérorer ne sert a rien

à écrit le 02/08/2020 à 10:45
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L'homme est adaptable mais le rentier ne l'est pas...il ne change que par le biais de réforme! C'est a dire passer d'une rente a une autre!

à écrit le 02/08/2020 à 10:38
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"L'Union européenne n'est pas en reste: elle a annoncé vendredi avoir sécurisé la réservation de 300 millions de doses de vaccins auprès de Sanofi et de GSK pour 2021." Payer pour un truc qui n'existe pas encore est une spécialité de notre UE spé...

le 03/08/2020 à 11:15
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@ multipseudos: Argument du niveau de maternelle c'est naze, comparaison n'est pas raison ! Complètement à côté de la plaque, signalé pour hors sujet jusqu'à ce qu'un truc disparaisse au moins.

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