
L'industrie du jeu vidéo va-t-elle pouvoir revenir dans l'Empire du milieu? Ce mercredi, l'administration de la presse et des publications a indiqué que 44 jeux produits par des studios non chinois ont obtenu un feu vert pour une commercialisation dans le pays. Parmi ces jeux nouvellement autorisés, on peut retrouver le mastodonte « Pokémon Unite » du studio japonais Nintendo. En parallèle, 84 jeux chinois ont également décroché une autorisation.
L'annonce est importante pour le secteur puisque les autorités avaient gelé durant neuf mois, entre juillet 2021 et avril 2022, toute nouvelle licence, obligatoire pour commercialiser un jeu sur le plus grand marché mondial. Pékin avait déjà assoupli ses règles le 11 avril, en publiant une liste de 45 nouvelles licences autorisées sur le territoire. Mais celles-ci ne concernaient que des jeux chinois. La dernière autorisation en Chine pour un jeu étranger remontait à juin 2021.
Une censure des jeux vidéo sociale et politique
Cette censure drastique des jeux vidéo, notamment des jeux étrangers, émane directement d'une volonté du gouvernement de Xi Jinping. En août 2021, le quotidien officiel chinois l'Economic Information Daily avait qualifié les jeux en ligne « d'opium pour l'esprit » et de « drogue électronique ». La National Radio and Television Administration (NRTA) estimait aussi dans un rapport publié en avril dernier que « depuis un certain temps, la montée des problèmes sociaux tels que le chaos des live streaming et de la dépendance des adolescents aux jeux vidéo a grandement attiré l'attention de la société et il est urgent de prendre des mesures afin de la réglementer strictement ».
Ce sont les raisons invoquées évoquées par Pékin de la période de blocage précédente. De plus, depuis septembre 2021, les moins de 18 ans n'ont le droit de jouer en ligne qu'entre 20H00 et 21H00 les vendredis, samedis et dimanches pendant la période scolaire. Les joueurs sont tenus d'utiliser leur carte d'identité lorsqu'ils s'inscrivent pour jouer en ligne afin de s'assurer que les mineurs ne trichent pas sur leur âge. Il est également interdit aux entreprises de proposer des jeux aux jeunes en dehors des heures autorisées par le gouvernement.
Un futur assouplissement de la régulation
La restriction drastique de ce type de divertissements semble donc toucher à sa fin. « Plus de 75% des mineurs jouent moins de trois heures par semaine, et la dépendance aux jeux a été quasiment résolue (...) Les systèmes de lutte contre la dépendance, adoptés par les sociétés de jeux couvrent plus de 90% des mineurs qui jouent aux jeux vidéo », se félicitait ainsi le Comité chinois de l'industrie du jeu dans un rapport publié en octobre.
Cette nouvelle décision envoie aujourd'hui un signal positif aux marchés, qui anticipent un assouplissement des autorités sur ce secteur très lucratif. En Chine, environ 98% des personnes âgées de 9 à 19 ans possèdent un téléphone portable et le pays compte quelque 186 millions d'internautes de 18 ans ou moins, précise la même source.
(Avec AFP)
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