Le Royaume-Uni songe déjà à supprimer la taxe sur les superprofits pétroliers

Le dispositif, qui a rapporté 3,3 milliards d'euros en 2022 et pourraient en rapporter 30 d'ici à 2028, sera aboli si les cours des hydrocarbures continuent de chuter. Londres veut éviter que cette taxe ne dissuade les pétroliers d'investir en mer du Nord.
Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt.
Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt. (Crédits : TOBY MELVILLE)

Un an après son application, l'impôt sur les bénéfices exceptionnels des entreprises pétrolières et gazières pourrait être supprimé par le gouvernement britannique si les cours des hydrocarbures continuent de reculer.

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Introduite en mai 2022 au moment où les prix du pétrole et du gaz culminaient, la taxe  devait en principe rester en place jusqu'en mars 2028. Un communiqué publié ce vendredi par le gouvernement britannique indique qu'elle serait levée « si les prix retrouvaient des niveaux normaux pendant une période prolongée » à condition « uniquement si les prix moyens du pétrole et du gaz retombent (...) pendant deux trimestres consécutifs » sous un certain niveau non donné: 71,4 dollars le baril pour le pétrole (le Brent de la mer du Nord se vend aujourd'hui à 76 dollars) et 54 pence par thermie pour le gaz (contre 68 pence actuellement).

Shell et BP visés

Le gouvernement affirme néanmoins que les projections actuelles de l'organisme public chargé des prévisions budgétaires du Royaume OBR n'anticipent pas un retour sous ces niveaux avant... 2028.

Londres l'avait durcie en novembre, en la fixant à 35%, ce qui a pour effet de remonter la taxe plafond sur les bénéfices du secteur à 75%. Dans le viseur de Londres se trouvent notamment les géants britanniques du secteur Shell et BP, qui ont affiché en 2022 des résultats record, alimentés par l'envolée des prix des hydrocarbures dans la foulée de la guerre en Ukraine. Shell a ainsi dû verser près de deux milliards de livres de taxes exceptionnelles.

Londres s'agace notamment de voir chuter les investissements dans les hydrocarbures en mer du Nord, ce qui « met en péril » la sécurité énergétique du Royaume-Uni, selon le communiqué du gouvernement. En suggérant de ramener la taxe sur les bénéfices à 40%, l'exécutif dit vouloir « donner de la certitude aux investisseurs pour assurer l'avenir à long terme de la production d'énergie nationale ».

3,3 milliards d'euros récupérés

Le lobby OEUK de l'industrie des énergies offshore au Royaume-Uni a souligné fin mars que neuf opérateurs sur dix en mer du Nord ont restreint leurs investissements. La contribution budgétaire de la taxe exceptionnelle se chiffre « environ 2,8 milliards de livres (3,3 milliards d'euros) à ce jour et devrait rapporter près de 26 milliards de livres (30 milliards d'euros) d'ici mars 2028, contribuant à financer les mesures d'aide au coût de la vie ».

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De son côté, « même avec la taxe sur les bénéfices exceptionnels en place, les entreprises (du secteur) ont réalisé des bénéfices record » l'an dernier, alors que beaucoup de Britanniques « ont eu du mal à joindre les deux bouts », a pointé Greenpeace dans un communiqué, réclamant des taxes plus élevées et permanentes.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 10/06/2023 à 19:06
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Bonjour, bien sur ons ne vas pas taxer les super profits.. les grosses entreprises qui ne regle presque pas d'impôts... Petit rappel du capitalisme, les riches doivent être tres riche et les pauvre tres pauvres... Que l'anglais moyen travail 45 h...

à écrit le 09/06/2023 à 14:09
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Un super profit ça existe autant qu'un supersalaire...hormis dans la novlangue des envieux ça n'existe nulle part, par contre une caf, et le lien entre caf et investissement, c'est dans tous les cours de finance... alors leur agacement ils peuvent ...

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