C'est une première mondiale. La mise en vente de cette cryptomonnaie, dont la valeur est équivalente à celle d'un baril de pétrole, a été solennellement lancée ce mardi par le vice-président Tareck El Aissami, dans une déclaration depuis le palais présidentiel, à Caracas.
(Une infographie de notre partenaire Statista)
En tout, 100 millions de petros seront émis. Le 20 mars, le gouvernement en mettra en vente 44 millions supplémentaires, et gardera pour lui le reste, soit 17,6 millions. Le prix de vente de référence du petro a été fixé depuis le 31 janvier à 60 dollars, mais sera soumis à des fluctuations.
Cette nouvelle monnaie va "générer confiance et sécurité dans le marché national et international", a affirmé M. El Aissami.
Un contexte mortifère
Début décembre, le président socialiste Nicolas Maduro avait présenté l'initiative de créer une devise virtuelle dans l'objectif de répondre au manque de liquidités du pays, englué dans une crise économique d'une ampleur inédite.
La chute des cours de l'or noir au niveau mondial, dont le Venezuela tire 96% de ses devises, a entraîné un effondrement de ses revenus extérieurs. Sa dette extérieure est estimée à environ 150 milliards de dollars, par certains experts. S'ajoute à cela l'embargo de Washington qui interdit, depuis août 2017 sur décret du président Donald Trump, à ses citoyens et ses entreprises d'acheter des obligations du Venezuela, et de son groupe pétrolier d'État PDVSA.
Une confiance à gagner
Les experts se disent sceptiques quant aux chances de succès du petro. Ils soulignent que les profonds déséquilibres économiques du pays minent toute confiance dans la nouvelle monnaie. Celle-ci, pour être implantée, devrait s'accompagner d'un plan de réformes, selon eux.
Les cryptomonnaies, dont la plus célèbre est le bitcoin, ont généralement un fonctionnement décentralisé. Elles ne sont pas émises par une banque centrale, mais de manière virtuelle par une technologie internet. Le petro, au contraire, sera émis et régulé par un gouvernement "qui a généré de l'hyperinflation", a commenté Jean-Paul Leidenz, expert en monnaies virtuelles.
(Avec AFP)
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