Malgré un alunissage de « haute précision », le module spatial japonais SLIM reste éteint

L'agence spatiale japonaise (Jaxa) a annoncé, ce jeudi, que l'engin s'était posé sur la lune à 55 mètres de sa cible. Une victoire pour la Jaxa qui espère néanmoins pouvoir rallumer SLIM d'ici le 1er février, celui-ci ayant dû être éteint faute de pouvoir utiliser ses panneaux solaires après son alunissage.
SLIM est un engin non habité de petite taille (2,4 m de long pour 1,7 m de large et 2,7 m de haut) qui orbitait autour de l'astre rocheux depuis fin décembre.
SLIM est un engin non habité de petite taille (2,4 m de long pour 1,7 m de large et 2,7 m de haut) qui orbitait autour de l'astre rocheux depuis fin décembre. (Crédits : Reuters)

Le module spatial japonais SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) porte bien son surnom : « Moon Sniper ». « SLIM a réussi à se poser en douceur et avec une haute précision (...), la distance de son point d'alunissage par rapport à la cible a été confirmée à 55 mètres », a ainsi indiqué l'agence spatiale japonaise (Jaxa) qui a publié de premières images. L'une de ces photos, en couleur, montre le petit module SLIM (2,4m de long, 1,7m de large et 2,7m de haut) visiblement intact et posé avec une légère inclinaison sur un sol lunaire rocailleux.

Cet engin non habité de petite taille (2,4 m de long pour 1,7 m de large et 2,7 m de haut) qui orbitait autour de l'astre rocheux depuis fin décembre, devait non seulement alunir, mais aussi se poser dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible, soit un haut degré de précision. Le module aurait même pu alunir avec encore davantage de précision sans un problème moteur dans les dernières dizaines de mètres de sa descente, qui a pu légèrement l'écarter de sa cible, a estimé Shinichiro Sakai, responsable du projet SLIM (Smart Lander for Investigating Moon).

L'alimentation électrique coupée

Cela constitue un atterrissage historique pour le Japon, qui devient ainsi le cinquième pays au monde à réussir à se poser sur le satellite naturel, après les Etats-Unis, l'URSS, la Chine et l'Inde.

Mais l'exploit nippon a été accompagné d'un bémol : SLIM n'a pas pu utiliser ses panneaux solaires immédiatement après son alunissage, ce qui a contraint la Jaxa à couper son alimentation électrique moins de trois heures après, pour économiser ses batteries en vue d'un éventuel redémarrage. La Jaxa espère toujours pouvoir rallumer SLIM quand l'angle du Soleil aura changé dans la zone de son alunissage, permettant aux rayons solaires d'atteindre ses panneaux photovoltaïques.« D'après nos estimations actuelles, nous nous préparons à relancer les opérations de la sonde d'ici le 1er février », a précisé jeudi la Jaxa.

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Avant d'être éteint, SLIM, qui a aluni dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre, appelé Shioli, a pu débarquer normalement ses deux mini-rovers, censés mener des analyses de roches provenant de la structure interne de la Lune (le manteau lunaire), encore très mal connue. L'un de ces deux astromobiles est une sonde sphérique baptisée SORA-Q, à peine plus grande qu'une balle de tennis, capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Elle a été développée par la Jaxa, en partenariat avec le géant japonais du jouet Takara Tomy.

Un immense défi technologique

Ce qui constitue néanmoins un succès pour le Japon intervient après deux premières tentatives d'alunissage qui avaient, elles, mal tourné. En 2022, une sonde de la Jaxa, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace. Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise Ispace s'était écrasé à la surface de la Lune, ayant raté l'étape de la descente en douceur.

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Atteindre la Lune reste, en effet, un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales: l'entreprise privée américaine Astrobotic, sous contrat avec la Nasa, a ainsi échoué début janvier à poser son premier engin sur la Lune. Quant au programme américain Artémis, qui prévoit de renvoyer des astronautes sur la Lune, un projet a récemment été reporté à septembre 2026, avec à plus long terme la construction d'une base permanente sur place.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 25/01/2024 à 19:53
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bonsoir, le Japon à réussi mieux que l europe, jaxa est mieux aguerrie que l esa, son bloc d atterissage va se réveiller si un choc se produit, thermique, sismique , physique ils enquêtent sur l acte de perturbation et il va y avoir des su...

le 26/01/2024 à 7:43
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Et depuis quand l'UE est une référence !? Nos dirigeants sont nuls, ce n'est pas parce que le Japon est moins mauvais que les européens qu'il est bon.

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