Spatial : en 2023, les Etats-Unis ont réalisé 107 lancements... contre 3 pour l'Europe

Les Etats-Unis se placent à la tête du classement grâce à SpaceX qui a opéré à lui seul 96 fois son lanceur Falcon 9 l'an passé. Mais la Chine développe, elle aussi, à grand pas son activité spatiale avec 63 lancements en 2023. L'Europe, quant à elle, n'a fait que très peu de tirs mais entend revenir dans la course avec des projets pour 2024.
Le lanceur super lourd Starship de SpaceX lors d'un des essai.
Le lanceur super lourd Starship de SpaceX lors d'un des essai. (Crédits : JOE SKIPPER)

Les Etats-Unis continuent de culminer en haut du podium des lancements spatiaux : ils ont réalisé, en 2023 107 vols orbitaux, se situant ainsi bien loin des autres pays dans ce secteur stratégique. Un résultat que le pays doit largement à SpaceX. En effet, l'entreprise d'Elon Musk a lancé, à elle seule, 96 fois son lanceur Falcon 9 l'année passée. Autrement dit : près de deux fois par semaine.

SpaceX a également effectué un tir de sa Falcon Heavy, plaçant en orbite le drone spatial militaire X-37B, et effectué deux essais, qui se sont soldés par des explosions, de son lanceur super lourd Starship. Le 18 novembre, les deux étages du lanceur ont, en effet, explosé peu après leur séparation réussie. Or, ce deuxième vol d'essai était très scruté par l'agence spatiale américaine, qui compte sur ce vaisseau pour ses missions de retour sur la Lune. Starship doit, en effet, être utilisé pour y refaire atterrir des astronautes lors des missions Artémis. Le premier vol test s'était soldé au printemps par une gigantesque explosion avant la séparation des deux étages. Plusieurs moteurs n'avaient pas fonctionné, et SpaceX avait ainsi volontairement fait exploser le lanceur au bout de quatre minutes.

Lire aussiSpaceX : les deux étages de son immense fusée Starship ont explosé

Déploiement de Starlink

« Pour l'année prochaine, nous voulons augmenter le nombre de vols à environ 12 vols par mois, soit 144 vols », a, en outre, affirmé le vice-président de SpaceX Bill Gerstenmaier lors d'une audition devant le Sénat américain en octobre.

Son objectif : poursuivre le déploiement de sa constellation de satellites internet Starlink. Placée en orbite basse, elle permet d'accéder à Internet à haut débit. Ce service, lancé fin 2020, ne rivalise pas avec d'autres solutions télécoms terrestres, comme la fibre optique. Mais sa grande couverture du globe constitue une alternative dans les territoires dépourvus de réseaux classiques. Notamment en Ukraine à qui SpaceX a fourni 25.000 terminaux aux autorités ukrainiennes, selon des chiffres datant d'octobre 2022.

Lire aussiElon Musk multiplie les coups d'éclat pour promouvoir Starlink

Le mini-lanceur Electron de la société américano-néo-zélandaise Rocket Lab, un des rares opérationnels, a pour sa part été tirée à neuf reprises.

17 tirs pour Soyuz

Les Etats-Unis pourraient cependant à terme se voir concurrencer par la Chine. Cette dernière développe à  pas son activité spatiale et a réalisé 67 lancements en 2023, contre 64 en 2022, selon Spacenews. Pour son dernier lancement de l'année vendredi, la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC) a indiqué sur son site internet avoir procédé à 47 lancements pour sa seule gamme de lanceurs Longue Marche en 2023.

De son côté, la Russie a tiré à 19 reprises, dont 17 fois Soyuz, essentiellement des satellites pour ses besoins gouvernementaux et militaires ainsi que des vaisseaux Progress à destination de la Station spatiale internationale (ISS), selon le site spécialisé Gunter's Space Page.

Quant à l'Inde, son agence spatiale Isro a procédé à sept lancements au cours de l'année de ses lanceurs GSLV, PSLV et SSLV. Isro peut également se targuer d'avoir réalisé le premier lancement de 2024, une fusée PSLV lancée lundi à 04H30 GMT (05H30, heure de Paris) ayant mis en orbite un satellite scientifique. Le Japon a lui effectué trois lancements en 2023, dont un échec pour son nouveau lanceur lourd H-3. L'agence spatiale japonaise, la Jaxa, a annoncé jeudi une nouvelle tentative pour le 15 février.

Vol inaugural d'Ariane 6 et retour de Vega-C pour l'Europe

Enfin, l'Europe, en pleine crise des lanceurs, n'a, elle aussi, effectué que trois tirs en 2023 : les deux dernières Ariane 5 et un lanceur italien Vega.

Les Européens espèrent retrouver un accès autonome à l'espace avec le vol inaugural d'Ariane 6, prévu entre le 15 juin et la fin juillet, comme l'avait annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA) en novembre dernier. « C'est une bonne journée pour l'Europe spatiale », s'était ainsi félicité son directeur, Josef Aschbacher. C'est, en effet, un soulagement pour l'Europe puisque le premier vol de son futur lanceur lourd était initialement prévu en 2020.

Lire aussiAriane 6 devrait enfin décoller à l'été 2024

2024 devrait également signer le retour en vol de Vega-C à la fin de l'année, avait également indiqué l'ESA fin octobre. Le surcoût lié à la remise en vol de Vega-C devrait s'élever à entre 25 et 30 millions d'euros, compris dans le financement de l'ESA voté l'an passé par les États membres, avait précisé le directeur du Transport spatial de l'Agence, Toni Tolker-Nielsen. Une remise en vol qui intervient après un accident qui l'a clouée au sol depuis fin 2022. « Environ 2 minutes et 27 secondes après le décollage, une anomalie s'est produite sur le Zefiro 40 mettant ainsi fin à la mission Vega C. Des analyses de données sont en cours pour déterminer les raisons de cet échec », avait ainsi communiqué Arianespace dans la nuit peu après cet échec.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 10
à écrit le 05/01/2024 à 6:54
Signaler
Bonjour, dire que l'union européenne a un petit problème de lanceurs et de volonté me semble juste... Bon, maintenant est de savoir quel serons nos actions pour rattraper notre retards... Allons nous maintenir notre trajectoires actuelle ? Allons...

à écrit le 03/01/2024 à 22:16
Signaler
L'Europe a réalisé 3 tirs en 2023 ; ah bon, vous comptabilisez les lance-pierres des enfants de KPOUROU ? Ah non, il y a aussi les explosions de VEGA....

à écrit le 03/01/2024 à 8:14
Signaler
L’auteur de l’article n’a probablement pas suffisamment pris le temps de vérifier les chiffres (le relecteur non plus d’ailleurs). Il y a eu 4 tirs Falcon Heavy en 2023. Par ailleurs, il est étrange de retrouver la même coquille dans un article de RF...

à écrit le 02/01/2024 à 21:02
Signaler
L'europe toujours en pole pour appliquer les pires recettes, voiture electrique sans en avoir la maitrise (terres rares en chine, cout elevée pas d'infrastructure) ecologie verte comme si on etait le poumon du monde, terre d'accueil sans queue ni te...

à écrit le 02/01/2024 à 18:25
Signaler
L'Europe préfère la qualité au nombre, c'est un choix. Elle ne veut pas polluer de débris, l'espace. L'Europe veut être la vitrine de la décroissance, du vivre écologique post révolution industrielle. Revenir au début du 18 siècle avant la vapeur et ...

le 03/01/2024 à 8:03
Signaler
Je ne suis pas certain qu’on puisse parler de qualité quand on regarde le taux de réussite de Vega. Là où SpaceX n’a pas connu d’échec sur ses vols commerciaux depuis 2016 et en est à 256 tirs réussis consécutifs avec sa falcon 9 tout en réutilisant ...

à écrit le 02/01/2024 à 18:03
Signaler
L'important c'est que le ticket de caisse ne soit plus imprimé et qu'une usine de paracétamol revienne en France....

le 03/01/2024 à 13:01
Signaler
Ne soit plus imprimé au-to-ma-ti-qu-em-ent, quelques personnes le laissaient voire le jetaient au sol en partant de la caisse, autant ne plus leur fournir sauf demande explicite. Au Prox* pas loin, la caissière a un réflexe depuis les début que j'y a...

à écrit le 02/01/2024 à 17:28
Signaler
"mais entend revenir dans la course" Demain, plus tard, attendre toujours... bienvenu en UERSS empire prévu pour durer mille ans.

à écrit le 02/01/2024 à 15:59
Signaler
Hé oui ! Cela pollue même l'espace pour des affaires d'argent ! ;-)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.