Aérospatial : après un alunissage historique, le Japon tente de remettre en route le module Slim

L'agence spatiale japonaise a annoncé ce lundi avoir éteint l'alimentation électrique de son module Slim afin d'économiser ses batteries en vue d'un possible redémarrage. Ceci, moins de trois heures après son alunissage historique survenu samedi.
Avec l'alunissage de sa nouvelle sonde samedi, le Japon est devenu le cinquième pays à avoir réussi à faire alunir un engin.
Avec l'alunissage de sa nouvelle sonde samedi, le Japon est devenu le cinquième pays à avoir réussi à faire alunir un engin. (Crédits : ISRO)

55 ans après que le premier homme ait marché sur la Lune, il reste encore très compliqué d'y réussir une mission sans heurts. L'agence spatiale japonaise (Jaxa) a ainsi expliqué ce lundi avoir éteint l'alimentation électrique de son module Slim, moins de trois heures après son alunissage, survenu samedi. Faute de panneaux solaires en service, l'engin, surnommé « Moon Sniper » pour sa capacité à se poser avec précision, ne disposait en effet d'électricité que pendant « plusieurs heures », avait averti Hitoshi Kuninaka, l'un des responsables de la Jaxa.

Un grand nombre de données reçues

« Selon les données télémétriques, les cellules solaires de Slim sont orientées vers l'ouest. Si la lumière du soleil frappe la Lune depuis l'ouest à l'avenir, nous pensons qu'il est possible de produire de l'énergie, et nous nous préparons actuellement à la restauration », a déclaré l'agence spatiale.

« Nous avons pu terminer la transmission des données techniques et des images acquises pendant la descente et sur la surface lunaire avant que l'alimentation ne soit coupée », a déclaré la Jaxa sur le réseau social X, ajoutant qu'un « grand volume de données » avait été reçu.

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L'agence spatiale japonaise espère analyser les données acquises lors de l'alunissage, pour déterminer si l'engin a atteint son objectif de se poser à moins de 100 mètres de sa cible. La sonde Slim a aluni dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre, appelé Shioli, d'où il devait mener au sol des analyses. Les deux mini-rovers qu'emportait l'engin ont été largués normalement, dont une sonde sphérique baptisée SORA-Q, à peine plus grande qu'une balle de tennis, et capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Elle a été développée par la Jaxa, en partenariat avec le géant japonais du jouet Takara Tomy.

Le Japon rentre dans un cercle très fermé

Slim fait partie des nombreuses missions lunaires lancées récemment par des pays et entreprises privées. Mais jusqu'à présent, seuls les Etats-Unis, l'Union soviétique, la Chine et plus récemment l'Inde, ont réussi à se poser sur la Lune. Cinquième pays à y parvenir, le Japon a reçu les félicitations du patron de la Nasa, Bill Nelsos : « Nous apprécions notre partenariat dans le cosmos et notre collaboration en cours. »

Les deux premières tentatives d'alunissage du Japon avaient, elles, mal tourné. En 2022, une sonde de la Jaxa, Omotenashi, embarquée à bord de la mission américaine Artémis 1, avait connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l'espace. Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise Ispace s'était écrasé à la surface de la Lune, ayant raté l'étape de la descente en douceur.

La Nasa prépare un retour de l'homme

Outre les Etats-Unis et la Chine, la Russie rêve aussi de renouer avec la gloire spatiale de l'URSS, en s'associant notamment avec la Chine ou l'Inde, qui a réussi l'été dernier son premier alunissage, ce qui demeure toujours une véritable prouesse tant les échecs sont nombreux. A l'instar de l'entreprise américaine Astrobotic, dont le premier alunisseur a dû être détruit en vol la semaine, bien avant d'atteindre la Lune.

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Une fuite de carburant avait rapidement été identifiée sur l'alunisseur Peregrine après son décollage, ne permettant plus à l'appareil de tenter un alunissage. La prochaine mission d'Astrobotic, en fin d'année, doit emporter un rover développé par la Nasa, appelé Viper, qui explorera le pôle Sud de la Lune, où l'agence spatiale américaine compte renvoyer des astronautes. Viper devra permettre d'en apprendre plus sur l'origine et la répartition de l'eau sous forme de glace présente dans cette région, afin de déterminer comment elle pourrait être exploitée pour de futures missions.

La Nasa a passé contrat avec plusieurs entreprises pour l'envoi de matériel et technologies sur la Lune - un programme baptisé CLPS. Le but est d'étudier l'environnement lunaire en vue du retour d'humains sur sa surface, pour un coût moindre que si l'agence développait ces missions elle-même de bout en bout. Une autre entreprise américaine sélectionnée pour ce programme, Intuitive Machines, tentera à son tour d'alunir très bientôt : elle doit décoller mi-février au plus tôt, avec une fusée de SpaceX. Une troisième entreprise américaine, Firefly Aerospace, doit elle aussi tenter l'aventure cette année.

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 22/01/2024 à 11:24
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Fukushima, ballade sur la lune ratée à cause l'age démesurément avancé du peuple japonais ? Je le dis sans ironie.

à écrit le 22/01/2024 à 10:34
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Dans 20 ans la lune sera une immense poubelle.

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