Mer Rouge : tensions maximales après « la plus importante attaque » des rebelles Houthis la nuit dernière

Dans la nuit de mardi, les forces américaines et britanniques ont ainsi abattu en mer Rouge 18 drones et 3 missiles tirés par les rebelles Houthis. Cette attaque a été « complexe » à gérer, selon l'armée américaine. Pendant ce temps, le conflit entre Israël et le Hamas s'enlise. Ce, malgré les efforts diplomatiques de la communauté internationale, notamment de la part des Etats-Unis.
« Les Houthis soutenus par l'Iran ont lancé dans le sud de la mer Rouge une attaque complexe de conception iranienne à l'aide de drones, de missiles de croisière antinavire et d'un missile balistique antinavire », a détaillé de son côté le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).
« Les Houthis soutenus par l'Iran ont lancé dans le sud de la mer Rouge une attaque complexe de conception iranienne à l'aide de drones, de missiles de croisière antinavire et d'un missile balistique antinavire », a détaillé de son côté le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom). (Crédits : Reuters)

[Article publié le mercredi 10 janvier 2023 à 11H20 et mis à jour à 15H32]La nuit dernière a été longue et tendue en Mer rouge. « Pendant la nuit », le navire britannique HMS Diamond avec des navires de guerre américains « ont repoussé avec succès la plus importante attaque menée par les Houthis soutenus par l'Iran à ce jour dans la mer Rouge », a indiqué le ministre britannique de la Défense Grant Shapps, sur le réseau social X (ex-Twitter).

« Les Houthis soutenus par l'Iran ont lancé dans le sud de la mer Rouge une attaque complexe de conception iranienne à l'aide de drones, de missiles de croisière antinavire et d'un missile balistique antinavire », a détaillé de son côté le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom).

Une attaque « complexe »

Les forces américaines et britanniques ont ainsi abattu mardi soir en mer Rouge 18 drones et 3 missiles tirés par les rebelles Houthis. Cette attaque a été « complexe » à gérer, a précisé l'armée américaine. Les drones et les missiles ont été abattus par des avions de combat déployés depuis le porte-avions américain Dwight D. Eisenhower, de trois destroyers américains et du navire de guerre britannique, le HMS Diamond, a précisé le Centcom dans un communiqué, assurant qu'il n'y avait eu « aucun dommage, ni blessé » dans ces attaques.

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« Trop, c'est trop ! »

À l'origine de cette attaque : un nouvel incident sécuritaire au large des côtes du nord du Yémen, région sous contrôle des rebelles Houthis. « L'UKTMO a reçu des informations à propos d'un incident à environ 50 milles nautiques à l'ouest de Hodeida (port yéménite) impliquant la présence de drones. Les forces de la coalition sont intervenues », avait indiqué sur X l'agence de sécurité maritime britannique en recommandant aux navires de circuler « avec prudence » en mer Rouge. L'attaque de mardi soir est la 26e visant le trafic maritime commercial en mer Rouge depuis la mi-janvier, a précisé le Commandement militaire américain au Moyen-Orient.

De quoi faire réagir le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps. « Trop c'est trop. Nous devons être clairs avec les Houthis sur le fait que cela doit cesser et c'est le message simple que je leur adresse aujourd'hui: préparez-vous », a-t-il déclaré sur la chaîne Sky News, après la révélation concernant l'attaque de mardi soir. Et selon lui, « il n'y a aucun doute que l'Iran est derrière ce qui se passe en mer Rouge ».

Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, multiplient les attaques en mer Rouge afin d'y freiner le trafic maritime international, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Premier allié d'Israël, les Etats-Unis ont, de leur côté, mis en place en décembre une coalition internationale pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis, dans cette zone stratégique où transite 12% du commerce mondial.

Tournée de Blinken au Moyen-Orient pour apaiser les tensions

Cette dernière attaque intervient alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a entamé une tournée régionale visant entre autres à empêcher que la guerre Israël/Hamas ne se régionalise davantage.

Antony Blinken, qui a sommé Israël d'épargner les civils palestiniens dans la bande de Gaza, a rencontré ce mercredi le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour aborder notamment le dossier de l'après-guerre dans ce territoire, dont le sud a subi dans la nuit d'intenses bombardements. Lors de cette visite, le haut-cadre américain « a réaffirmé que les Etats-Unis soutenaient des mesures tangibles pour la création d'un Etat palestinien ».

Le responsable américain a également insisté sur le fait que « tous les impôts palestiniens collectés par Israël devaient être systématiquement transférés à l'Autorité palestinienne, conformément aux accords passés », alors qu'Israël bloque ces fonds, ce qui entraîne des difficultés financières pour l'Autorité palestinienne. Lors de cette rencontre avec Mahmoud Abbas, Anthony Blinken a également évoqué la nécessité d'introduire « des réformes administratives » susceptibles de « bénéficier au peuple palestinien ».

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Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, va également se rendre à Bahreïn aujourd'hui, ajoutant une étape surprise à son marathon diplomatique au Moyen-Orient, selon un responsable du département d'Etat. Le responsable américain doit y rencontrer le roi Hamad bin Isa Al Khalifa dans le cadre de ses discussions sur les moyens d'éviter une escalade du conflit. Pour rappel, la petite monarchie du Golfe est une alliée clé des Etats-Unis et abrite une importante base américaine où est installé le siège de la cinquième flotte américaine. Le pays fait aussi partie de la coalition d'une vingtaine de pays annoncée le 18 décembre par Washington pour défendre le trafic maritime en mer Rouge.

Dans le cadre de cette tournée régionale, le secrétaire d'Etat américain a également rencontré mardi plusieurs responsables israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Mais en dépit des nombreux efforts diplomatiques, rien ne semble pouvoir mettre un terme aux hostilités entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, alors que l'ONU tire la sonnette d'alarme sur les conditions de vie désastreuses de la population dans le territoire assiégé.


(Avec AFP)

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