Mettre fin au « capitalisme d'Etat », l'appel d'un oligarque russe face au conflit déclenché par Vladimir Poutine en Ukraine

Vladimir Poutine est-il en train de perdre des soutiens de poids dans son entreprise d'invasion de l'Ukraine, engagée sous la raison officielle de "dé-nazification" du pays voisin. Depuis plusieurs jours, quelques rares voix d'oligarques s'élèvent pour exprimer leur désaccord sur la politique du chef du Kremlin. Les conséquences économiques sur "deux nations soeurs" sont notamment craintes.
C'est une vraie crise là, et il faut de vrais managers de crise
"C'est une vraie crise là, et il faut de vrais managers de crise" (Crédits : Sergei Karpukhin)

Il fait parti des voix dissidentes russes qui s'élèvent depuis plusieurs jours suite à la décision de Vladimir Poutine d'engager des « opérations militaires spéciales » en Ukraine depuis le 24 février. Tandis que la pression monte sur la Russie avec de nouvelles sanctions annoncées chaque jour par les alliés de l'Otan, mettant en péril la stabilité de l'économie russe, Oleg Deripaska, un oligarque qui a fait fortune dans l'aluminium, a réclamé lundi la fin du "capitalisme d'Etat" en Russie face à la crise provoquée par les sanctions occidentales.

Il s'agit d'une rare critique du Kremlin qui a mis au pas l'élite économique russe après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.


"C'est une vraie crise là, et il faut de vrais managers de crise (...) il faut absolument changer de politique économique et mettre fin à tout ce capitalisme d'Etat", a écrit sur Telegram le milliardaire et fondateur du géant de l'aluminium Rusal.


Contrairement à 2014 lors de premières sanctions adoptées à la suite de l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou, "il ne sera pas possible de simplement attendre", a poursuivi M. Deripaska, qui fait partie des 50 personnes les plus riches de Russie.

Il a dit attendre de la part du gouvernement "des clarifications et des commentaires clairs sur la politique économique des trois prochains mois".

Le coût pour les Russes

Un autre milliardaire russe, Oleg Tinkov, fondateur de la banque Tinkoff, a également critiqué l'invasion de l'Ukraine dans un message publié lundi.


"Aujourd'hui, en Ukraine, des innocents meurent chaque jour, c'est impensable et inacceptable!", a-t-il affirmé sur Instagram, appelant à "dépenser de l'argent pour soigner les gens, pour la recherche afin de vaincre le cancer, et non pour la guerre".


L'un des hommes les plus riches de Russie, l'oligarque Roman Abramovitch, a lui "été contacté par l'Ukraine pour aider à trouver une solution et s'évertue à aider depuis", a indiqué à l'AFP sa porte-parole Rola Brentlin.

Dimanche, c'est le milliardaire russe Mikhaïl Fridman qui a dénoncé la guerre en Ukraine dans une lettre aux employés de son fonds LetterOne.

"Je suis convaincu que la guerre ne peut jamais être la réponse. Cette crise va coûter des vies et ravager deux nations soeurs depuis des centaines d'années", a-t-il écrit, se disant désireux que s'achève cette "effusion de sang".

Les démissions d'anciens ministres en Europe

D'autres personnalités de la société civile russe travaillant directement ou indirectement pour l'Etat russe, ont, elles quitté leurs fonctions pour s'opposer à la politique menée par Vladimir Poutine. Dès le lendemain de l'invasion en Ukraine, la directrice du théâtre de Moscou Elena Kovalskaya a ainsi démissioné dénonçant les actes "d'un meurtrier". "Il est impossible de recevoir un salaire de lui", avait-elle expliqué.

 En France, c'est l'ancien premier ministre François Fillon qui a du abandonner plusieurs de ses fonctions au sein d'industriels russes. Des démissions similaires se sont produits avec d'anciens ministres italiens, tel Matteo Renzi, l'ancien premier ministre au board du russe Delimobil, ou encore un ex ministre finlandais, un ancien chancelier autrichien...

Ces prises de position interviennent alors que les pays occidentaux ont décidé d'étendre leurs sanctions contre la Russie aux oligarques et à leurs actifs à travers le monde.

(Avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 01/03/2022 à 16:52
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houla, ils vont prendre un controle fiscal qui va constater qu'il manque 100 milliards, et ils vont finir en siberie! Pravda, tavarich ! il y a deja un milliardaire qui l'a ouvert qui les attend....

à écrit le 01/03/2022 à 9:48
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"En France, c'est l'ancien premier ministre François Fillon qui a du abandonner plusieurs de ses fonctions au sein d'industriels russes." En parlant de Fillon : L'ancien candidat LR à la présidentielle de 2017 et le parti Les Républicains n'ont t...

à écrit le 01/03/2022 à 1:18
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Mais que fait finalement Poutine? La question que tout le monde veut connaître la réponse, en prospective, on peut dire qu il accélère la transition du monde vers les prochaines évolutions en forcant sa future participation et augmentant la part du ...

à écrit le 28/02/2022 à 19:31
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Le véritable libéralisme économique n'existant pas le capitalisme d’État est partout mais se traduit différemment sans grandes nuances cependant le point commun étant que les avis des peuples sont partout ignorés.

à écrit le 28/02/2022 à 17:56
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Vive les privatisations subventionnées... (e.g. prisons US)

à écrit le 28/02/2022 à 14:58
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"Mettre fin au « capitalisme d'Etat" Ah m... c'est le modèle Français...

le 28/02/2022 à 22:16
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ce qui donne l'occasion partout de placer les copains.

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